Trois associés au Sommet du Mont-Dore

Mont-Dore (63) Kévin Antunes, Corentin Gras et Mathieu Martin ont repris le restaurant situé à l'arrivé du téléphérique du Mont-Dore en juin 2021. Après de multiples péripéties liées à la situation sanitaire et à des travaux imprévus mais nécessaires, le ciel s'est dégagé pour le trio.

Publié le 18 février 2022 à 17:05

S’associer pour un restaurant "toujours plus haut" !

À l’arrivée du téléphérique du Mont-Dore, le restaurant Le Sommet a ouvert ses portes en juin 2021, après de multiples péripéties liées à la situation sanitaire et à des travaux imprévus mais nécessaires. Aujourd’hui le ciel s’est dégagé pour les trois associés.

 

Pour rejoindre Le Sommet au Mont-Dore, il faut prendre le téléphérique ou monter à pied : une petite heure de marche au cœur du Sancy par beau temps ! Les skieurs ont adopté ce restaurant d’altitude comme incontournable halte pour reprendre des forces sur la terrasse ensoleillée de 125 places ou à l’intérieur. Kévin Antunes, Corentin Gras et Mathieu Martin ont investi presque 200 000 € en mobilier, rachat de matériel et travaux pour accueillir leurs clients face à un panorama d’exception. “ Nous sommes arrivés en octobre 2020 comme locataires avec un bail de deux ans renouvelable.” Sans chiffre d’affaires précédent, ils n’ont bénéficié d’aucune aide de l’État pour traverser la crise sanitaire. Mais à respectivement 30, 28 et 35 ans, ces trois auvergnats au béret vissé sur la tête n’ont pas lâché la ligne d’arrivée du regard. “C’était un peu le coup de poker mais quand on monte ici c’est magique. Chaque jour on est content de se lever malgré toutes les difficultés”, s’émerveille Corentin Gras. “Un restaurant comme ça c’était une super opportunité. Les gens partaient à la retraite.”

Mathieu Martin, qui a commencé sa carrière chez Bernard Andrieu, voit l’appel d’offre de la mairie. “Nous avons présenté un dossier très complet. Nous partagions la même envie : de la qualité, des produits frais, du fait maison et rajeunir le concept.” Le bâtiment, comme les installations, était dans son jus depuis trente ans. Les trois compères retroussent leurs manches, cassent des murs, consolident la terrasse, réaménagent la cuisine, installent un coin snack… “En venant ici, on savait que ce serait compliqué. Il y a des soucis avec l’eau potable et on a une électricité à très faible intensité.” Ils investissent pour potabiliser 6 500 l d’eau par jour alors que l’installation précédente plafonnait à 2 000 l/jour. “Avant, à 13 h 30 il n’y avait parfois plus d’eau, donc plus de café. Le nouveau matériel, installé à nos frais, alimente le restaurant et les toilettes publiques. Les randonneurs ne comprennent pas pourquoi on refuse de remplir leur gourde d’eau.” Mais s’il n’y a plus d’eau, l’établissement ne peut plus fonctionner… Idem pour l’alimentation électrique. “Les grosses journées, il faut parfois choisir ce qu’on va débrancher”, reconnaît Mathieu Martin, aux cuisines. “Des travaux sont prévus sur la ligne électrique extérieure mais c’est une chose sur laquelle nous n’avons aucune maîtrise.”

 

Le téléphérique, élément stratégique

Tout est transporté via le téléphérique : poubelles, livraison fournisseurs, matériel, artisans et salariés… “La brasserie Ondet et Fils nous accompagne depuis le départ. Seul fournisseur qui monte le matériel jusqu’à la cave, il remplit une cabine.” Avec un départ toutes les 15 minutes, le téléphérique est un élément stratégique pour le restaurant. “Le Maire et les équipes municipales sont aussi de bons partenaires. Lorsqu’on a besoin d’eux, ils sont là. En nous confiant l’affaire, le maire a fait un pari sur nous.”

“J’ai signé pour reprendre le resto sans l’avoir vu, reconnaît Kevin Antoine. Mais je ne regrette rien. Quand c’est ouvert, ça tourne ! C’est quitte ou double, mais dès qu’il fait beau, on sert entre 200 et 400 repas.” La terrasse, à 1 800 m d’altitude accueille des concerts, des cours de cuisine…“Le matin on jette un œil sur le parking en se demandant combien il y aura de personnes”, raconte Mathieu Martin. Car il faut tenir compte de la logistique et bien évaluer les besoins.


Publié par Sonia REYNE



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