Après une longue hésitation, Jonathan Fourest a néanmoins fini par accepter la proposition. "Quand l'équipe est venue tourner les premières images, j'étais en short et en tongs. Je savais qu'on allait dans le mur, mais j'ai foncé en me disant : 'On verra bien'. J'ai fait le bon choix." La machine TF1 s'est alors mise en place, la production a rempli la salle avec 40 figurants qui ont testé le service. "Ça ressemblait à une tornade, les assistants ont tout organisé et puis...on m'a laissé entre les mains de 'ma nounou', elle s'est occupée de tout pendant les tournages, me disait ce que je devais faire. Je n'avais pas le droit de parler aux autres candidats. Tu es tellement infantilisé que tu te laisses porter. C'était finalement plutôt agréable", s'amuse le restaurateur. C'est la production qui a payé la facture au restaurateur, 2 500 € pour les 40 clients servis pendant le tournage.
Spectacle dans la salle
Suite à la diffusion de l'émission, en octobre 2014, les retombées sont immédiates, avec un chiffre d'affaires qui a grimpé de 80 % : "On a eu des appels de clients de toute la France, les gens me demandaient des autographes, explique Jonathan Fourest. Impossible d'aller faire mes courses sans me faire photographier, questionner... Alors, puisque les gens voulaient voir des stars du petit écran, on a décidé de leur offrir ce plaisir en rejouant les scènes de l'émission chez chacun d'entre nous. Le spectacle était dans la salle, ça marchait tellement bien que nous avons refusé des clients."
Ainsi, la scène où le restaurateur a lancé les couverts sur la table aux autres candidats restera dans les annales : "C'est vrai, j'ai choqué les candidats et les téléspectateurs, mais j'assume totalement. J'ai voulu créer un effet de surprise et ça a bien fonctionné. D'ailleurs, aujourd'hui, les clients me demandent de mettre la table de cette façon."
"Ce que j'ai appris ? À garder les pieds sur terre. Perdant ou gagnant, après une émission à la télévision, on ne passe plus inaperçu. Je suis devenu une carte de visite mais hors de question d'avoir la grosse tête. J'ai aussi appris à gérer mon image, à parler de moi. Je ne communique plus de la même façon." Véronique Lafitte (Ma Table à Nailloux), autre candidate de l'émission, est devenue la star de son village : "Un an après, il ne se passe pas une semaine sans qu'on me parle de l'émission. Pas question pourtant de se reposer, notre métier est difficile. L'émission m'a aidée à asseoir ma notoriété mais il ne faut rien lâcher pour autant."
Et si c'était à refaire ? "Je signe tout de suite", s'enthousiasme Jonathan Fourest. "On a vécu une formidable expérience humaine et professionnelle, renchérit Véronique Lafitte. On a eu beaucoup de chance, nous nous sommes bien entendus tous les quatre, au grand dam de la production qui aurait aimé nous voir nous écharper." Le patron de la Friendly Auberge détaille : "On s'était donné pour principe de ne pas se critiquer physiquement ou de ne pas faire remarquer aux autres que quelques toiles d'araignées avaient été oubliées. Ces règles ont fonctionné pendant toute la durée du tournage." Très sollicités, les anciens candidats, Sébastien Franjau (La Cendrée à Toulouse), Guillaume Villain (Crep'Chignon à Cornebarrieu), Jonathan Fourest et Véronique Lafitte n'hésitent pas à parler de leur métier dans les écoles, organisent des cours de cuisine dans les centre commerciaux, etc. "On le fait bénévolement, pour se faire plaisir", précise le patron de la Friendly Auberge.
TF1 fait appel aujourd'hui aux anciens participants pour conseiller les futurs candidats. Un nouveau concept serait dans les cartons : un duel entre tous les gagnants de l'émission.
Publié par Dorisse PRADAL