"Les gens comme vous j'en veux pas chez moi !" La phrase pourrait valoir des ennuis judiciaires à un restaurateur du Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Samedi 27 août au soir, deux jeunes femmes portant le voile islamique souhaitent dîner au restaurant Le Cénacle. Le ton monte entre le propriétaire et les clientes, à tel point que l'une d'elle décide de filmer l'altercation. On y entend alors dire : "Madame, tous les terroristes sont musulmans et tous les musulmans sont terroristes. Voilà, cette phrase veut tout dire. Analysez-là et puis voilà." Un peu plus tard, le restaurateur insiste : "Vous vous imposez ici, sortez ! Je suis maître chez moi." "Il faut le préciser, Monsieur, lui rétorque l'une des jeunes femmes. Si on avait su, on ne serait pas venues." "Maintenant vous le savez, alors partez", coupe le restaurateur. Les deux clientes, qui ont appelé la police, ont également diffusé la vidéo sur internet.
"Discrimination à caractère racial"
Dans un climat où le burkini a beaucoup fait parler cet été, le buzz est immédiat et la séquence est visionnée plusieurs centaines de milliers de fois en une journée à peine. La classe politique s'est immédiatement emparée du sujet. Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes a ainsi saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra) et une enquête a été ouverte pour "discrimination à caractère racial" à l'encontre du patron du Cénacle. Devant le tollé suscité par cette vidéo, ce dernier a accepté, dès le lendemain, de dialoguer avec plusieurs jeunes musulmans du Tremblay-en-France et a présenté ses excuses à toute "la communauté musulmane" et aux deux clientes pour ses propos de la veille. "J'ai pété un câble", a-t-il simplement confessé sur BFMTV.