C’est l’incompréhension pour cette restauratrice de Saint-Malo devant la logique de la CPAM [Caisse primaire d’assurance maladie]. Comme toutes les femmes, elle a droit à 8 semaines de congé maternité, mais les difficultés rencontrées par le restaurant lui imposent de reprendre le travail plus tôt à son grand regret, car elle aurait bien voulu profiter plus longtemps de sa petite fille née le fin juin. Le restaurant ne peut fonctionner sans elle. Ils ne sont que deux. Son mari en cuisine et la jeune femme en salle. « J’ai envoyé un courrier à la CPAM pour déclarer mon congé maternité, en expliquant que je ne m’arrêterais que quatre semaines. Et je comprendrai totalement que mon congé ne soit pris en charge qu’à hauteur de ces quatre semaines. Mais la CPAM m’a répondu que mon congé ne serait pas pris en charge du tout, car huit semaines d’arrêt [au minimum] sont obligatoires ! », explique la restauratrice, qui tient à rester anonyme, dans une interview accordée à actu.fr. La CPAM s’en tient à la loi : pas moins de 8 semaines.
Il y a bien une solution. Dans le cas des femmes conjointes collaboratrices, la CPAM peut accorder une indemnité de remplacement pour financer l’embauche d’un salarié pendant la période du congé maternité. Manque de chance : la jeune femme n’est pas une conjointe collaboratrice mais chef d’entreprise. C’est son mari qui a le statut de conjoint collaborateur. Donc pas d’indemnité de remplacement. Dans ce cas, une indemnité est prévue mais nettement moindre et elle ne permettait pas cette embauche au regard de leur situation financière.
La CPAM ne rencontre pas souvent ce cas de figure et indique que la loi, en refusant de descendre sous les 8 semaines, est un garde-fou pour protéger les femmes à qui on pourrait imposer de reprendre prématurément le travail. Le couple peut lancer une procédure auprès de la commission de recours amiable (CRA) mais il se heurtera vraisemblablement à la même réponse : la décision de la CPAM ne fait que respecter la loi. Pour ces jeunes parents et pour tous ceux qui n’ont pas le choix afin de sauver leur entreprise et leurs emplois, de la compréhension et de la solidarité, certes encadrée, seraient les bienvenus.
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Publié par Nadine LEMOINE
dimanche 6 septembre 2020