C’est dans le virage de la quarantaine que Mehdi Abdesslam entreprend un bilan de compétences pour décider d’une reconversion ou de la poursuite de sa carrière de directeur de production à Paris, où il vit et travaille depuis plus de quinze ans. Quitter la capitale, son réseau professionnel et sa fille n’est pas simple. Mais c’est finalement cette voie qu’il va emprunter, motivé par l’envie de redévelopper l’affaire familiale autrefois exploitée par son père et son frère au Château de Terrides, à Labourgade (Tarn-et-Garonne), un vaste domaine de 93 ha où trône un imposante bâtisse du XIVe siècle dotée de 52 chambres, cinq salles de séminaire, une salle de réception, une piscine à débordement et une salle de restaurant de 50 couverts.
“Épuisés par l’investissement que demandait l’exploitation d’une propriété de cette envergure, mon père et mon frère avaient fini par mettre la société en sommeil et ce joyau du Tarn-et-Garonne dépérissait lentement”, raconte Mehdi Abdesslam qui décide de se rapprocher de la chambre de commerce et d’industrie du Tarn-et-Garonne pour mettre au point un projet de reprise.
Sur le plan juridique, c’est par le biais d’une donation-partage de parts sociales qu’il va devenir associé cogérant de la société familiale réactivée pour l’occasion. Avant cela, il a dû valider la viabilité du projet, en faisant notamment réaliser une étude de marché par MKG, dont les conclusions le poussent à se concentrer sur l’événementiel privé (mariage, anniversaire, fête de famille) et professionnel (séminaire, team building…).
Soutiens financiers
Grâce à l’accompagnement de la CCI qui l’aide à remplir des demandes de subventions, il obtient plusieurs aides de la région Occitanie : une prise en charge de la moitié du coût de l’étude de marché au titre de l’aide au conseil (aujourd’hui nommée Pass Tourism), une subvention de 20 000 € pour la réalisation des travaux de rénovation et de mise aux normes, ainsi qu’une avance de 100 000 € remboursable sur cinq ans avec un différé de deux ans. Un soutien financier indispensable sans lequel l’hôtelier, qui ne perçoit pas de salaire et bénéficie de l’Accre (aide au chômeur créant ou reprenant une entreprise), n’aurait pas pu concrétiser son projet.
Idéalement, un budget de 850 000 € aurait été nécessaire pour rénover l’ensemble du domaine. Un montant démesurément élevé qui oblige Mehdi Abdesslam à revoir à la baisse ses ambitions pour convaincre les banques de le soutenir. Sur huit banques approchées, seule le Crédit Mutuel prend le risque de le suivre et lui accorde un prêt de 164 000 € sur dix ans.
“Au lieu d’entreprendre une rénovation intégrale, nous allons procéder par petites touches en commençant par la mise aux normes et le rafraîchissement de 25 chambres”, précise le nouveau maître des lieux. Pour la saison, qui a débuté en avril, l’embauche de trois personnes est prévue afin de lui permettre de se concentrer sur le développement commercial, incontournable pour attirer la clientèle qui contribuera à la renaissance du domaine.
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Publié par Tiphaine BEAUSSERON