Selon le ministère de l’Agriculture, la production de vin en France serait en chute de 30 % en 2021, un niveau historiquement bas. Au 1er août dernier, la production vinicole 2021 est évaluée à entre 32,6 et 35,6 millions d'hectolitres, alors que la production moyenne des cinq dernières années s'est établie à 44,5 millions d'hectolitres, malgré la faible récolte de 2017, année de gel également, où elle avait été de 37,6 millions d'hectolitres
- Pourquoi une telle baisse ?
Cette baisse est liée à des épisodes de gel printaniers, mais également à une météo estivale pluvieuse.
Dans la plupart des régions, les vignerons craignent le gel, qui se produit généralement lors d'un temps clair avec des températures nocturnes comprises entre -3 °C à -5°C. Ils se sont d’ailleurs équipés pour lutter contre ce fléau, grâce à différentes méthodes :
- recouvrement du sol ;
- formation de fumée ou de brouillard ;
- chauffage ;
- aspersion d’eau à faible débit ;
- brassage de l’air, y compris avec des hélicoptères.
Malgré ces méthodes de lutte, du 5 au 8 avril dernier, les vignerons ont subi trois nuits de fortes gelées atteignant jusqu’à -7 °C et provoquant de gros dégâts. Dégâts d’autant plus importants que l’exceptionnelle douceur de la fin février avait favorisé le départ de la végétation.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, le maigre potentiel de la récolte 2021 est aujourd’hui compromis par un été particulièrement pluvieux qui a favorisé dans de nombreux vignobles l'apparition fulgurante du mildiou. Ce champignon parasite spécifique de la vigne(Plasmopara viticola) peut entraîner d'importantes pertes de récoltes.
Devant la gravité de la situation, les producteurs sont autorisés à dépasser provisoirement la quantité des traitements à base de cuivre pour lutter contre le mildiou de la vigne, selon un arrêté publié au Journal officiel. Cette dérogation est assortie d’une restriction dans le temps.
Avec les pluies persistantes au début du mois d’août, on constate l’apparition de la pourriture grise (botrytis) sur les raisins restants, pourriture qui entraine à nouveau une perte de récolte . 2021 ‘annus horribilis’ pour la viticulture.
- L’adaptation de l’encépagement
Dans tous les laboratoires du monde entier des recherches importantes sont menés pour réintroduire des cépages anciens moins sensibles aux aléas climatiques - y compris ceux qui avaient été bannis en 1935 ! - mais également en créer de nouveaux plus résistants au mildiou et à l’oïdium. C’est le cas avec les premières inscriptions des cépages : vidoc, artaban, floréal et voltis, issus de sélections et de croisements sans mutation génétique.
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Publié par Paul BRUNET
jeudi 12 août 2021