Vin : le pari du Black Papillon

Trois ans de recherche, de tests et de dégustations auront été nécessaires aux oenologues de la maison Wolfberger pour mettre au point un nouveau vin au positionnement audacieux. Black Papillon, présenté en grande pompe le 31 mars dernier à plus de 300 invités dont de nombreux restaurateurs, dynamise et diversifie l'offre des vins d'Alsace.

Cette année, la traditionnelle dégustation du millésime 2013 a, pour l'occasion, pris des allures de soirée de gala. Elle était en effet suivie par un spectacle de son et lumière organisé dans le couvent classé monument historique des Dominicains de la Haute Alsace à Guebwiller (68) et un cocktail dînatoire concocté par le chef étoilé Olivier Nasti, du restaurant Le Chambard à Kaysersberg (68). Il faut dire que l'enjeu est important pour Wolfberger. Depuis 2008, cette coopérative séculaire d'Eguisheim (68) s'est en effet donné une nouvelle feuille de route en accélérant son développement, en partant à la conquête de l'international et en repositionnant de ses marques. 



"Vin de rupture"

Pour soutenir cette stratégie offensive, les métiers ont été réorganisés afin de développer l'expertise de l'entreprise et plus de 12 M€ ont été investis pour moderniser l'outil industriel. Le département d'oenologie a été étoffé et spécialisé par cépage. La sortie de Black Papillon symbolise cette nouvelle orientation. "C'est un vin de rupture et une prise de position affichée sur un produit novateur qui offre une belle entrée en matière sur les vins d'Alsace", confirme Carole Couret, directeur commercial et marketing de Wolfberger. Distribué dans le circuit traditionnel (boutiques, vente en ligne et réseau CHR), Black Papillon a volontairement joué la carte de l'insolite et de la modernité.

Son secret de fabrication jalousement gardé mais - aux dires des oenologues de la maison - très audacieux, offre un vin sec, frais et fruité capable d'accompagner tout un repas. Le design de la bouteille, l'étiquette contemporaine et le choix d'un bouchon à vis créent la nouveauté et piquent la curiosité. Autant d'atouts pour vendre Black Papillon : "C'est très intéressant car notre clientèle aime être surprise par un produit différent. Je le vois très bien servi en apéritif avec des asperges par exemple", lance Alain Baradel du restaurant la Table de Louise à Colmar (68).

 

Des restaurateurs impliqués

Si le dernier né de Wolfberger répond aussi bien aux attentes du marché, c'est en partie grâce à une initiative prise en 2009. En effet, depuis plus de quatre ans, la maison associe directement les restaurateurs à la sélection des vins d'une gamme développée spécialement pour eux et baptisée Signature.

Chaque année, les oenologues de Wolfberger les invitent à déguster et commenter différents vins du millésime (trois pour chaque cépage). Les restaurateurs votent et élisent parmi eux les sept vins les plus représentatifs pour chacun des sept cépages. Ce sont donc eux qui sélectionnent la gamme Signature. "Cette collaboration étroite avec les oenologues a fait évoluer la gamme vers des produits plus équilibrés et plus spécifiques. On retrouve facilement toutes les caractéristiques de chaque cépage. C'est parfait pour découvrir notre terroir. La clientèle étrangère apprécie tout particulièrement", explique Alexandre Renis, du restaurant La Pergola à Colmar. Les chefs cuisiniers s'attachent aux accords mets et vins et intègrent donc cette exigence dans leurs critères de choix.

Pour Rémy Schneider et Béatrice Becht, du restaurant les Délices de la Coccinelle à Huttenheim (67), c'est un leitmotiv : "Nous cherchons l'accord parfait et nous créons des plats autour du vin. Lorsque nous dégustons pour sélectionner les vins de la gamme Signature, nous choisissons les plus représentatifs. Parfois, nous ne sommes pas d'accord, nous discutons et échangeons nos impressions. C'est très enrichissant et on apprend beaucoup." Pour Wolfberger, impliquer directement les restaurateurs permet de coller au plus près des attentes du marché et des besoins de la gastronomie. "Nous sommes ainsi sûrs de tomber juste", confirme Jérôme Keller, oenologue et directeur technique de Wolfberger. Black Papillon s'inscrit dans cette ligne tout en cherchant à voler de ses propres ailes pour - qui sait ?- passer les frontières.