Actualités

GEORGES ANTOUN VEUT DYNAMISER LE TOURISME PROVENçAL

Georges Antoun, p.-d.g. du Groupe Erghot (New Hotel et Jardins de Paris), entame son 4e mandat de vice-président en charge du tourisme à la CCI Marseille-Provence.
Il garde la présidence de Provence-Alpes Tourisme International et prend la tête de la nouvelle Maison des entreprises du tourisme. Pour lui, il s'agit de "quitter l'économie de cueillette pour passer à l'économie de culture".
Propos recueillis par Dominique Fonsèque-Nathan

Georges Antoun : "Si on va à la pêche au client mais qu'on n'offre pas un produit de qualité adapté, on n'est pas compétitif."

L'Hôtellerie Restauration : Jacques Pfister, le nouveau président de la CCIMP, vient de vous confier la présidence de la Maison des entreprises du tourisme. De quoi s'agit-il ?

Georges Antoun : C'est une organisation plus efficace de la CCI consistant à coordonner les services, projets et actions au bénéfice des entreprises du tourisme. En optimisant les moyens, nous allons davantage contribuer au développement d'un secteur représentant 7 000 entreprises, 32 000 emplois directs, 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires. En créant une Maison des entreprises du tourisme, Jacques Pfister montre, comme son prédécesseur Claude Cardella, que le tourisme joue un rôle capital au même titre que l'industrie, l'agroalimentaire, etc.

Qu'est-ce qui change pour les entreprises ?

Je préfère dire que c'est le contexte qui change. Nous devons mettre nos moyens dans la balance pour aider les professionnels à affronter ces changements. Nous avons plus qu'avant une obligation de résultats. Jusqu'ici, la Provence avait 15 à 20 concurrents. Avec internet, elle en possède 250. Nous avons vécu une période de cueillette où il suffisait d'attendre pour que les clients viennent. Maintenant, il faut cultiver. Sinon, on ne pourra pas mettre en évidence nos atouts, en particulier ce maillage extraordinaire de petites structures d'hôtellerie et de restauration de haute qualité.

Quel est votre plan d'action ?

Nous ne partons pas de rien. Il y a 15 ans, nous avons créé Provence-Alpes Tourisme International (Pati) pour aider les entreprises à se commercialiser sur des marchés cibles. Elle compte aujourd'hui 200 adhérents et a contribué à générer 40 000 nuitées en 2004 (CA de 6,1 ME) auprès des professionnels de Provence, principalement auprès des adhérents de Pati.

Et en dehors de Pati ?

Pati est le fer de lance de notre activité. Elle n'est pas la seule. Le rôle d'une CCI est de contribuer à la professionnalisation des entreprises. Elle le fait avec ses partenaires - FIH 13, CRT Paca, CDT, offices de tourisme, etc. Il y a longtemps que nous travaillons sur la démarche qualité pour élever le niveau de compétence des professionnels. Nous voulons accélérer le processus via la formation, l'aide à la création, la transmission, la rénovation… Sans professionnalisation, on est perdant. Si on va à la pêche au client mais qu'on n'offre pas un produit de qualité adapté, on n'est pas compétitif.

Votre vision de la profession ?

Elle a besoin d'un renouvellement. Si nous ne faisons pas un accueil et un service de qualité dans nos établissements, nous ne sommes plus dans le coup. Si on ne propose pas un décor, un personnel aimable et accueillant, etc., on n'est plus compétitif. C'est ce message qu'il faut faire passer.

Comment résoudre le problème du personnel ?

On devrait plutôt se demander pourquoi certaines entreprises recrutent sans difficulté et pourquoi d'autres n'y arrivent pas ! Les conditions de travail et les horaires peuvent s'aménager. Il faudrait aussi mettre en évidence que notre profession est la seule où la promotion sociale atteint une telle dimension. Chez nous, on peut partir de très bas et monter très haut. Cela devrait intéresser les jeunes. zzz18p zzz74v