Actualités

 
du 7 avril 2005
VIE PROFESSIONNELLE

35E CONGRÈS NATIONAL DE LA CPIH

Il existe des solutions pour construire l'avenir, au gouvernement de tenir promesse

Haute-Marne (52) La formation et la transmission des entreprises ont été largement débattus par les membres de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie durant 2 jours de travaux à Chaumont. Pour eux, l'avenir est faisable, à une condition essentielle : la fin d'une TVA discriminatoire.   
Sylvie Soubes

Entre Jean-François Girault et Claude Izard, le député de la Haute-Marne tente de convaincre les restaurateurs de ne pas mélanger TVA et Constitution européenne. Gérard Guy, Jean-François Girault et Jean-Philippe Gudefin ont fait de Chaumont un congrès dédié à la formation, à la transmission d'entreprise, aux remèdes concrets.

Construire l'avenir", tel était le mot d'ordre lancé par Jean-François Girault à l'occasion du 35e congrès de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie. 61 départements représentés, un peu plus de 70 responsables syndicaux présents et la volonté affichée d'être au plus près des nouvelles générations. D'où l'idée originale et réussie d'organiser ces 2 jours de travaux au sein du Centre de formation d'apprentis interprofessionnel et départemental de Chaumont. Gérard Guy, le nouveau secrétaire général de la CPIH et président départemental de la Haute-Marne, son épouse Dominique et l'équipe de l'établissement en sont à l'origine. "Cela faisait plus de 2 ans que nous voulions à la fois montrer notre ville et notre engagement professionnel, commente Dominique Guy. Le centre était en travaux d'agrandissement l'an dernier. C'est pourquoi nous avons attendu 2005 pour accueillir le congrès national." Un mélange des genres allait s'opérer pour le meilleur entre apprentis, professeurs, encadrement et militants. Cafés et apéritifs dans l'atelier de carrosserie, déjeuners dans un réfectoire neuf et pimpant, réunions de branches dans différentes salles de classe… Beaucoup de simplicité, de naturel, de gentillesse et une approche résolument terrain, "loin de l'anonymat d'un palais des congrès", se félicitent les congressistes.

La Constitution européenne dans la balance ?
"Avec quels acteurs fonctionnerons-nous demain ? Comment assurer la qualification et la qualité de vie de nos salariés ? Comment valoriser leurs compétences ? Comment démontrer que notre métier est un beau métier ?" Jean-François Girault fait émerger des réponses malgré des "règles du jeu" sans cesse "modifiées". Comprenez, par les politiques...
"Jusqu'à preuve du contraire, s'exclame le président national de la CPIH, les entreprises de services créent des emplois qui ne coûtent pas à la collectivité, autrement dit aux contribuables que nous sommes tous. Mais pour développer celles-ci, encore convient-il de baisser les charges qui minent, qui entravent l'activité des entreprises et de réduire la TVA sur la vente des produits taxés à l'achat à 5,5 %." Le mot est lâché. La baisse de la TVA est une nécessité pour les TPE, qui constituent le coeur des adhérents de l'organe syndical. Invité des ateliers, Luc Chatel, député UMP de Haute-Marne, ne peut que reconnaître le bien-fondé des propos. Les restaurateurs, emmenés par Claude Izard, sont les plus à cran. Certains, inévitablement, mettent dans la balance le Non à la Constitution européenne. Luc Chatel voit l'enjeu autrement. La France ne doit pas faire "bande à part" et son "poids de vote dans l'Europe" sera "renforcé" si l'adhésion a lieu. Mais le tour de table repart de plus belle. "On n'est plus sûr de rien. Pour nous, lors des dernières élections, Jacques Chirac nous faisait une promesse de résultat… Nous subissons une TVA discriminatoire…" Le 1er janvier 2006, toujours et encore. "Je ne suis pas sûr que tout mélanger [N.D.L.R. : Constitution européenne et baisse de la TVA] soit la meilleure des choses, fait remarquer le député. Dans la constitution, il y a tout à gagner et rien à perdre." Interrogé sur les mesures transitoires, il ajoute : "On ne va pas vous dire le 31 décembre 2005 que l'on arrête tout."
Mardi 5 avril après-midi, Emmanuel Fusilier, directeur adjoint au cabinet de Léon Bertrand, rend hommage à la profession avant de parler taxe de séjour, taxe professionnelle... "Et la baisse de la TVA ? gronde
alors la salle. L'aura-t-on ?" Le représentant du ministère du Tourisme n'est pas habilité à répondre. "C'est au président de la République... [de le faire"] lâche-t-il, maladroitement. Énervement, incompréhension. Jean-François Girault tente de calmer les esprits. Les travaux effectués à Chaumont ont été fructueux. Certes, mais l'avenir a un coût, celui des promesses tenues. zzz74v

Les travaux par branche…

Chez les saisonniers
À la tête de la branche des saisonniers depuis 19 ans, François Effling continue de faire preuve de beaucoup d'énergie pour que son secteur soit reconnu dans ses spécificités et ses besoins. Les travaux engagés par son groupe de travail - principalement féminin - sont : l'aménagement de places de stationnement pour les camping-cars, "c'est une clientèle de passage qui aime aussi prendre le temps de s'arrêter. Nous devons pouvoir la capter, mais il faut des infrastructures adaptées. D'autant que cette clientèle touristique va en augmentant" ; organiser des séjours pour les seniors qui n'ont pas forcément d'importants moyens et réfléchir aux saisonniers des bords de mer, qui ne bénéficient aujourd'hui que d'une saison, l'été, "contrairement à la montagne".

Chez les cafetiers
Jean-Marc Edet a insisté sur la nécessité de prendre en considération les réflexes de consommation des nouvelles générations et la mise en avant, dans les établissements, de boissons d'appel non alcoolisées. Parallèlement, Jean-Marc Edet souhaite monter au créneau contre "l'hypocrisie" des pouvoirs publics. "D'un côté, on dit au consommateur de ne pas boire. Et de l'autre, on le laisse continuer parce que ça fait rentrer un paquet de taxes…" Revenant sur le rôle des exploitants, il ajoute plus modérément cette fois que "tous les jeunes, chez nous, sont encadrés. Ce qu'on voudrait, en fait, c'est pouvoir travailler plus en confiance avec les pouvoirs publics dans leur ensemble et dans tous les départements".

Chez les discothèques
Que la clientèle puisse s'amuser sans danger et que les horaires d'ouverture et de fermeture des établissements soient cohérents avec les besoins du secteur : Michel Cellier, président des discothèques, a une fois de plus soulevé les problèmes récurrents à l'univers de la nuit. Pour lui, ceux-ci ne sont pas insurmontables. Les actions de prévention et une meilleure concertation avec les pouvoirs publics, notamment au travers des chartes, permettent aujourd'hui de crédibiliser la profession. Les choses avancent, doucement. Mais elles avancent…

Chez les hôteliers
Le maintien en vie de l'entreprise et sa transmission sont essentiels pour Jacques Fréalle, président de la branche. "Nous devons obtenir des pouvoirs publics la mise en place d'une concurrence équitable, de manière à ne pas négliger l'hôtellerie traditionnelle sous prétexte de sauvegarde de l'habitat rural. De même, il convient de cesser de favoriser les résidences de tourisme sous prétexte de défiscalisation." À bon entendeur donc. Parmi les interventions, notons l'explication du dispositif Odatel, sur la transmission d'entreprise, mis en place dans les Côtes d'Armor et qui a particulièrement retenu l'intention des hôteliers.

Article précédent - Article suivant


Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts

Rechercher un article

L'Hôtellerie Restauration n° 2919 Hebdo 7 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration