du 21 avril 2005 |
ÉDITO |
Question d'image
À lire les gazettes, notre pays connaît le paradoxe d'un taux de
chômage élevé (plus de 10 % de la population active selon les statistiques
officielles) et d'un nombre excessif d'emplois non pourvus, plus de 1 million à en croire
les dirigeants de l'Unedic. De mauvais esprits en déduiraient que l'ardeur à la tâche
n'étant pas la vertu principale de notre société, ceci explique peut-être cela.
Certes, mais l'argument est vite balayé par les tenants majoritaires de la nouvelle bonne
pensée. Une telle situation impose un effort de réalisme, indispensable avant d'apporter
une éventuelle réponse à un problème qui frappe de plein fouet la profession :
recruter lorsqu'on gère un restaurant, un hôtel ou un café, c'est 'galère', comme dit
la jeunesse.
Et les exemples ne manquent pas des sempiternelles litanies sur l'instabilité des
salariés, les exigences des plus qualifiés, les contraintes professionnelles perçues
aujourd'hui comme dissuasives face au mode de vie, la faiblesse des rémunérations, les
conditions de travail, les horaires tardifs
la liste est quasi inépuisable.
Alors, que faire ? D'abord, ne pas masquer la réalité et expliquer inlassablement que toutes les professions ont des contraintes, que l'on soit infirmière, camionneur, gardien de musée, médecin urgentiste, informaticien, hôtesse long courrier ou chef de cuisine. Certes, il sera toujours plus agréable d'enseigner l'italien à la Sorbonne que de réguler le trafic à Saint-Lazare, mais c'est un autre débat.
Il appartient en fait à la profession de combler un lourd déficit d'image, et, ne le cachons pas, il y a du travail. Pour communiquer positivement sur les formidables opportunités de carrière que proposent les métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Pour démontrer - les exemples ne manquent pas - combien le fameux 'ascenseur social' cher à notre ministre de la Cohésion sociale fonctionne, dans le secteur de la restauration notamment.
Il
suffit, sans aucune autosatisfaction de notre part, de lire chaque semaine dans votre
journal professionnel les exemples de carrière qui attendent les jeunes désireux de
progresser : chef-concierge, sommelière, pâtissier, réceptionniste, gouvernante
générale, steward de croisière, mais aussi patron de son entreprise. Une mine d'or pour
une campagne publicitaire tous azimuts. À la profession de clamer haut et fort - André
Daguin le fait très bien devant ses ouailles dans les assemblées départementales -
qu'elle croit en la jeunesse et qu'elle est prête à l'accueillir et à lui offrir de
vastes possibilités de développement. Mais il est temps de le faire savoir auprès du
grand public. Après tout, les artisans, les agents de voyages, les notaires, entre
autres, n'hésitent pas à se 'vendre' par des campagnes fort efficaces. On devrait
pouvoir en faire autant.
L. H. zzz80
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2921 Hebdo 21 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE