Pour lutter contre
la fuite des clients Une
charte pour la souplesse horaire
Dunkerque (59) Comme à Lille, l'Umih de Dunkerque
a signé une charte permettant au préfet d'autoriser une fermeture tardive des
établissements, contre un engagement de bonne conduite sous tous rapports.
bernard Prin, président de l'Umih de
Dunkerque-Hazebrouck, a signé récemment avec Michel Delebarre, maire de Dunkerque, et
Alain Perret, sous-préfet, une 'Charte de la vie nocturne de Dunkerque'. En échange de
l'adhésion à cette charte - et sous réserve de la conformité physique de
l'établissement et de ses conditions d'exploitation à ce document -, les professionnels
intéressés peuvent demander au préfet du Nord l'autorisation de fermer plus tardivement
leur établissement.
Les discothèques peuvent fermer dès à présent à
5 heures au lieu de 4 heures, le syndicat demandant une extension jusqu'à 7 heures. Les
cafés et bars à ambiance musicale concernés, particulièrement concentrés sur la Digue
de mer, peuvent demander la fermeture à 4 heures au lieu de 2 heures.
Un engagement moral
L'idée est de limiter une
évasion de la clientèle en Belgique voisine, où la vie nocturne est beaucoup plus
intense et permissive, tout en permettant à un certain nombre d'établissements, souvent
parmi les plus dynamiques, de mieux traiter leur clientèle : pas plus de 7 à 8
discothèques et une trentaine de bars d'ambiance musicale peuvent être concernés.
Le contenu de la charte n'est rien d'autre qu'un 'concentré' de la loi, c'est-à-dire un
engagement moral pour les exploitants de se mettre aux ordres à tous égards,
équipements et comportement : réalisation d'une étude acoustique et investissement de
mise aux normes si nécessaire, bonne gestion sociale du personnel, respect de la loi
concernant l'alcool (pas de service dans la dernière heure ni aux personnes en état
d'ébriété manifeste
), éradication des substances illicites, respect des normes
incendie, etc. Il est en outre demandé de baisser le son en seconde moitié de nuit - et
surtout en dernière heure -, et de recommander à l'aimable clientèle de sortir
silencieusement.
Reste qu'une stricte mise aux normes, ne serait-ce
que la seule étude acoustique, peut paraître chère, voire rédhibitoire à beaucoup. La
portée de la charte sera donc numériquement limitée. Mais, comme l'observe le
président Prin, étaler dans le temps les sorties de bars et de boîtes de nuit diminue
le bruit instantané aux oreilles des riverains, et même les exploitants les plus
respectueux n'aiment pas pousser dehors une joyeuse bande qui fête un anniversaire au
prétexte que l'horaire est légèrement dépassé.
Alain Simoneau zzz28
Umih de Dunkerque
Bernard Prin réélu
Le bureau élu par l'AG de l'Umih
de Dunkerque-Hazebrouck a réélu Bernard Prin président. Il est entouré de Bernard
Desnave, vice-président pour le secteur d'Hazebrouck, de Christian Vandeneeckoutte,
vice-président formation, et de Didier Geeraert, trésorier. Bernard Prin, bientôt 53
ans, Dunkerquois d'origine, est sorti de l'EH de Paris en 1972. Maître d'hôtel à
l'Élysée sous les drapeaux, il travaille comme responsable du personnel d'une société
de restauration ferroviaire, puis rejoint le Pavois, l'affaire de ses parents sur la Digue
de mer de Dunkerque Malo-les-Bains, qu'il reprend en 1981. Suivent 20 années de dur
labeur saisonnier, 7 jours sur 7, 9 mois de l'année, qu'il ne regrette nullement, même
s'il est heureux, après avoir vendu son restaurant, de goûter le plaisir de travailler
en temps raisonnable et limité comme directeur adjoint de l'Europ Hôtel aux côtés de
son ami Didier Geeraert. "J'ai essayé une année sabbatique, mais je me suis vite
ennuyé", glisse-t-il. Syndicaliste à la FNIH depuis 1978, cet amoureux de la
restauration traditionnelle à la française a d'abord été président des restaurateurs,
avant de succéder au charismatique président Philippe Rougeaux.
Il est membre élu de la CCI de Dunkerque, et juge au tribunal de commerce. Les combats du
moment, juge-t-il, sont avant tout ceux de l'Umih, et localement la défense de la Charte
de la vie nocturne et une certaine vigilance sur les projets d'urbanisme. Le
paracommercialisme, longtemps un problème, a été selon lui "bien écrasé"
dans ce secteur.
A. S.
Bernard Prin, président de
l'Umih de Dunkerque.
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