Dans Le Monde "Tentative d'homicide"
"(
)
Les élèves cuisiniers passent à la fin de leurs études le Certificat d'aptitude
professionnelle, ce fameux CAP cuisine, leur permettant d'entrer dans la vie active.
(
) Il revient ainsi à une commission représentative de la profession, sous la
tutelle du ministère de l'Éducation nationale, d'établir la liste des connaissances
exigées pour obtenir le CAP. Ce 'référentiel' constitue, de facto, le programme des
études. Lors du dernier 'dépoussiérage' validé en janvier, une vingtaine de matières
ont été supprimées et sept autres ajoutées. Exemples de techniques éliminées :
détailler les poissons, habiller et brider les volailles, ouvrir les huîtres (
).
En revanche, il faut apprendre à utiliser des produits semi-élaborés et les PAI
(produits agroalimentaires industriels), à préparer les produits surgelés, à remettre
en température les viandes, les légumes, les poissons, à cuire les produits surgelés,
autrement dit, à maîtriser les techniques de la restauration industrielle.
Les savoir-faire supprimés concernent tous le traitement des denrées fraîches alors que
les nouvelles disciplines sont exclusivement consacrées à l'usage des aliments préfabriqués. (
)
Ce qui est révoltant c'est le caractère impérialiste de la méthode et l'idée de la
cuisine qu'elle véhicule. C'est cette arrogance à déclarer obsolète, au nom du
progrès et du tiroir-caisse, l'enseignement de savoir-faire constitutifs du patrimoine
gastronomique français dont l'industrie ne cesse de se réclamer pour vanter ses produits
manufacturés. Certains cuisiniers s'en sont indignés, proposant la création d'un CAP à
2 options : restauration rapide ou cuisine traditionnelle.
Refus du ministère (trop lourd à gérer). (
) La gastronomie française, de plus en
plus contestée à l'étranger, est menacée dans ses propres écoles. En langage pénal,
cela s'appelle une tentative d'homicide avec préméditation. "
JP Géné zzz22v 2927p44
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