du 16 juin 2005 |
VOUS RÉAGISSEZ |
S.O.S.,
S.O.S.
!
Messieurs Chirac, Raffarin, Sarkozy,
syndics des CHR, etc.
Nous entendons beaucoup de promesses. Nous sommes
restaurateurs depuis 5 ans (le seul vrai traditionnel de la commune).
Nous avons développé une petite affaire, triplé le chiffre d'affaires, sommes connus
sur la commune et ses environs.
Malgré cela, avec la conjoncture, l'euro qui a considérablement augmenté nos
factures, les lois sur l'alcool - justifiées - qui ont réduit la consommation et la
fréquentation, les gens qui restent chez eux pour pouvoir boire, les charges qui
augmentent, les 35 heures qui font que les gens dépenses plus, les revenus des
particuliers qui baissent, les commerçants, artisans, PME qui travaillent moins : nous
gagnons moins et dépensons plus.
Tous les ans, nous devons emprunter à des amis pour renflouer les comptes, nous ne
pouvons pas nous rémunérer et nous commençons à avoir des difficultés
À quoi
sert d'être patron ?
Comme les petits agriculteurs, les vignerons et autres, faut-il que nous déposions le
bilan avant que les pouvoirs fassent des actes réellement conséquents pour sauver les
petits commerces ? Nous ne pouvons pas fermer le rideau, faire grève et manifester, nos
clients partiraient ailleurs.
Depuis quelques années et surtout depuis 2005, il y a un grand malaise, les
affaires vont mal, les petits patrons sont désespérés, veulent des solutions et en ont
assez d'être toujours critiqués. Ils font ce qu'ils peuvent, comme les salariés, et
tout ne dépend pas d'eux comme certains le laissent entendre au peuple.
Les promesses de TVA contre des congés (que fait-on lorsque notre chef est en vacances ?)
irons à l'inverse
de l'attente, et dans 2 ans (peut-être plus qu'un an depuis cette semaine), il sera trop
tard.
Aussi, pourquoi 5,5 % et pas comme en Hollande (je crois) à 10 % pour tout le
monde : les boulangers, traiteurs, charcutiers, sandwicheries, etc., alors qu'ils ont
moins d'investissements que nous, plus de marges, moins de TVA : est-ce normal ?
Nous, nous devons avoir une grande surface (d'où un loyer important), du mobilier, de la
vaisselle, du personnel
, donc plus de dépenses.
Aidez-nous vraiment à regagner un équilibre financier et moral.
S.V.P. Merci.
Un restaurateur qui prépare son arche de Noé !
N.D.L.R. : Ce courrier a été adressé au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin juste avant le remaniement ministériel. zzz22v
Plutôt une baisse des charges qu'une hypothétique baisse de TVA
La
dernière réunion d'Ecofin montre combien est illusoire l'accord européen sur la
baisse de la TVA en restauration. Aucune incantation n'y changera rien : les autres pays
de l'Union européenne n'ont aucunement l'intention de faire plaisir à la France. Nous
sommes dans une négociation, et rien ne permet de prétendre qu'elle aboutira. Ce qui est
terrible, c'est que notre pays a dramatiquement besoin du concours des CHR pour créer des
milliers, des centaines de milliers d'emplois.
J'aurais aimé que notre profession établisse un véritable
plan de bataille, avec un contrat qui permettrait de relancer la croissance, le pouvoir
d'achat et l'emploi.
Je suis étonné que personne n'ait pensé à une solution très simple : pourquoi ne pas
étudier la suppression des charges salariales sur les bas salaires, inférieurs à 1 400
E par mois ? Je m'explique : ces charges représentent environ 23 % du salaire brut. Si
ces charges sont fiscalisées (payées par l'impôt sur le revenu), le salarié voit son
salaire mensuel augmenté immédiatement de 200 à 400 E selon son niveau de salaire.
Cette éventualité présente les avantages suivants : le pouvoir d'achat est
augmenté de façon très importante, immédiatement. Les entreprises ne sont nullement
pénalisées puisque c'est la collectivité tout entière qui finance par l'impôt cette
mesure pour les salariés. La différence entre un salaire et des allocations chômage
devient telle que l'incitation au travail est très forte.
Une partie de cette augmentation revient dans les caisses de l'État par le biais de la
TVA.
Un climat de confiance et de consommation, donc de croissance s'établit.
Les professions telles que les nôtres deviennent extrêmement attractives pour les jeunes sans formation.
Certes, la question est la suivante : comment financer une
telle mesure sans alourdir considérablement les impôts ?
D'abord, en fusionnant l'Unedic et l'ANPE (économie d'échelle, productivité,
efficacité). Ensuite en élargissant l'assiette de l'impôt sur le revenu. Actuellement,
45 % des foyers fiscaux en sont exonérés, ce qui est proprement inégalitaire.
Enfin, en réduisant le train de vie de l'État qui nous conduit à la ruine, si l'on se
donne la peine de bien vouloir regarder la courbe de l'endettement de ce pays. Bien
entendu, la croissance créée engendrerait immédiatement une baisse du chômage, donc
des coûts d'indemnisation.
Je rappelle qu'une telle mesure rendrait le travail tellement attractif que je vois mal
comment 400 000 offres d'emploi seraient refusées, comme ça a été le cas en 2004 !
Bien entendu, cette mesure simple est impossible. C'est bien connu. C'est comme en 1939,
les Ardennes étaient infranchissables
Il y aura une multitude d'experts pour crier
au fou.
Ces mêmes experts qui, par des mesures appropriées depuis 30 ans, ont réglé, comme on
le sait, ce problème du chômage
J'aimerais, face à une telle proposition, savoir quelle serait la réaction
syndicale
Justice sociale, justice fiscale, relance de la croissance, amélioration
très importante du pouvoir d'achat, consommation en hausse considérable, rentrées
fiscales également, et surtout une non-pénalisation des entreprises.
Dans ce contexte, la baisse de la TVA doit s'inscrire par une hausse considérable
d'emplois créés selon la répartition des 3/3.
Il ne serait pas nécessaire d'augmenter les salaires, la mesure précédente ayant répondu à ce besoin. Par contre,
dans ce cadre, la profession pourrait s'engager à créer des emplois pour 1/3 de
l'économie réalisée par cette baisse de TVA.
Pourquoi ne pas engager immédiatement un dialogue dans ce
sens ? Si les pays européens refusent cette baisse de TVA, pourquoi ne pas appliquer la
clause de subsidiarité et baisser la TVA au 1er janvier 2006 comme Chirac
l'avait promis ?
Mais, dans tous les cas de figure, créer des emplois dont la profession a besoin.
Je crois avoir lu qu'aux États-Unis, il y avait 30 % de salariés en plus pour une charge
de travail donnée. Pour quelles raisons ? Nous connaissons tous la réponse.
Je précise enfin, pour mettre les pieds dans le plat, que cette mesure
d'annulation des charges salariales doit être réservée aux entreprises de moins de 50
salariés. Certainement pas aux entreprises du CAC 40.
Si une telle mesure était appliquée, pour la première fois dans notre pays, on ne
confondrait pas les TPE et PME avec Total ou France Télécom. Il doit y avoir moyen de
faire comprendre au sommet de l'État la différence entre l'industrie et les services, la
TPE et la multinationale. Je propose, dans cet esprit, de demander à des hauts
fonctionnaires et à des hommes politiques de passer 24 à 48 heures dans une TPE. Je dis
cela sans aucun humour ni arrière-pensée. Je pense qu'une telle pratique, si elle se
généralisait, aurait pour conséquence de rendre lisible les difficultés des uns et des
autres, et créerait une véritable compréhension et solidarité entre les décideurs et
les petites entreprises.
Car l'emploi, il est là.
Renaud Geille, restaurateur à Nice (06) zzz22v
La lutte
contre le tabagisme fait son chemin
Il y a 2 ans, vous publiiez ma lettre dans
laquelle je dénonçais l'attitude de fumeurs dans une salle non-fumeurs et le manque
de réaction de la propriétaire. Depuis, je constate à la lecture de nombreux articles
consacrés à la lutte contre le tabagisme que celle-ci fait peu à peu son chemin.
Récemment, je discutais de ce point avec des amis, et nous
avons constaté que ce qui nous manque, à nous, qui recherchons des lieux dans lesquels
le tabac est absent, ce sont soit des guides, des annuaires, des répertoires où ces
lieux seraient recensés.
J'avais écrit au guide Michelin pour suggérer qu'un symbole soit inscrit au droit
des établissements possédant une salle non-fumeurs. Il m'a été répondu que la
question était à l'étude, mais je n'ai toujours rien vu venir.
Donc, ce serait bien si l'on pouvait disposer d'un répertoire quelconque financé par des
associations de lutte contre le tabac, le ministère de la Santé, les professionnels
offrant du non-fumeurs, les conseils généraux.
Par ailleurs, des professionnels qui s'inscriraient dans un tel guide se trouveraient sans
doute confortés dans leurs démarches. Car à la lecture de leur courrier, on se rend compte qu'ils sont souvent
craintifs quant aux réactions éventuelles de leurs clientèles. Crainte qui pourrait
s'atténuer lorsqu'ils découvriraient qu'ils ne sont pas les seuls et que leur offre
pourrait leur apporter de nouveaux clients. Pourquoi même ne pas fonder une association
de professionnels non-fumeurs ?
Ces mêmes professionnels pourraient aussi afficher un
panonceau indiquant que leur établissement offre une salle entièrement non-fumeurs.
Il y a quelque temps, on trouvait une affichette sous forme d'un oiseau
Dans un tout autre registre, j'ai été intéressé par votre article sur les seniors.
Nous emmenons souvent au restaurant une dame âgée qui 'cale' sur les plats proposés au
menu, et je suggérais au restaurateur de proposer, en regard du menu enfant, un menu
senior qui serait allégé afin de correspondre à son appétit diminué.
R. C. de Romenay zzz34 zzz22v
N.D.L.R. : Nous vous précisons que le site www.dnf.asso.fr (association Droits des non-fumeurs) vous propose en ligne un nouveau guide des restaurants non-fumeurs. Ce sont 354 établissements référencés dans 187 villes de France. zzz22v
Du bon usage
des contrats d'extra
Je réagis avec un peu de retard à
l'article de L'Hôtellerie
Restauration n° 2919 du 7 avril
concernant le
bon usage du contrat d'extra.
Tout d'abord, permettez-moi de vous dire que j'ai trouvé ce
papier très intéressant et bien argumenté. Cependant, faire d'une affaire si peu
glorieuse pour notre métier d'extra (dont je suis) une page et demie me paraît
exagéré.
Être extra est un choix de vie, et je trouve que se retourner contre son employeur
lorsque l'on a commis une faute grave est totalement indigne. Cette personne dont vous
parlez ne mérite pas, à mes yeux, de faire partie de ma corporation.
Être extra, c'est savoir que vous allez travailler le matin et que 6 heures après, vous
n'existez plus pour votre employeur.
Je travaille moi-même pour une société une quinzaine de jours par mois et suis très
bien considéré par mes employeurs, mais je sais parfaitement que si demain ma tête ne
plaît pas aux nouveaux dirigeants, on ne me rappellera pas sans plus d'explications. J'ai
fait le choix d'être extra et en accepte les conséquences.
Il est bon que vous rappeliez la loi et ses
modalités d'application, mais n'y avait-il pas matière à parler de l'usage des extras
sous un autre jour ?
Je suis maître d'hôtel d'extra depuis plus de 20 ans,
et ce genre d'affaires ternit l'image que je m'efforce de construire avec mon équipe. Je
suis au service des entreprises et des particuliers, et j'essaie de faire en sorte que mon
travail soit toujours irréprochable.
Ne pourriez-vous pas consacrer, dans un prochain numéro, un article sur ces extras sans
qui bon nombre d'entreprises, de particuliers, de ministères et de présidence de la
République ne pourraient recevoir leurs hôtes ?
Charles Alaphilippe, maître d'hôtel d'extra, membre de la Société Française des
Maîtres d'hôtel d'extra
N.D.L.R. : Cet
article avait pour but, au travers d'un cas réel qui a été jugé devant les tribunaux,
d'aider les restaurateurs qui emploient des extras en leur précisant la réglementation
applicable.
Ce jugement avait surtout le mérite de confirmer la validité et les conditions
d'utilisation d'un contrat d'extra. zzz60a
Coup de colère
Le non français à la Constitution
européenne entraîne une période de tumulte dans laquelle nous sommes aujourd'hui
totalement démunis. Quel avenir pour nos professions ?
Un nouveau gouvernement a été constitué
Les
responsables des centrales syndicales ont été reçus, et encore une fois, je m'aperçois
que personne ne veut s'impliquer dans des démarches solidaires de révision du Code du
travail (infos médias
).
Pourtant, certaines professions et précisément la nôtre ne pourront, dans l'état
actuel de ce Code du travail, ni transmettre les valeurs fondamentales ni les
savoir-faire. Autant dire que nos professions artisanales sont condamnées à disparaître
au profit des groupes industriels.
Qu'avons-nous comme moyens, aujourd'hui, pour maintenir nos entreprises à flot ? Combien
de temps pourrons-nous résister ? Qui assurera la formation initiale des jeunes ? Qui
dans ce pays détient les clés
permettant un retour du 'travail plaisir' ?
Et cette TVA, après un nouveau refus des ministres
européens lors de la dernière séance d'Ecofin. Qu'en est-il de l'attitude du président
Chirac face à ce nouveau refus ?
Franchement, soyons objectifs, je n'y crois plus et suis désabusé
Les Français ont, une énième fois, montré ce 29 mai leur incapacité à se
rassembler autour d'un grand projet
La majorité à 53 % ne démontre pas non
plus une grande unité
Quand la gangrène s'installe et qu'elle progresse, il est bien difficile de s'en
sortir
à moins d'amputer et d'éliminer les parties négatives.
Suggestion pour défendre notre cause et l'obtention de ce taux de TVA équitable : une
grève de la faim devant nos préfectures ou autres lieux en se relayant ! Cocasse pour
des restaurateurs !
Robert Touchet (CPIH 49) zzz22v
Bulletin
d'humeur
Dans une société en constante évolution,
il faut éviter de parler de nos racines, de ce qui fait la force d'un métier, d'un
engagement et d'une passion au risque de passer pour un dangereux ringard passéiste.
Il n'empêche que même si la restauration de haut niveau ne
représente que 2,6 % du marché, je suis content que Jean-Paul Gené ait stigmatisé les
évolutions de notre profession dans ses bases profondes.
C'est bien que vous ayez repris dans votre revue de presse du 2 juin 2005 la chronique de
Jean Paul Gené Tentative d'homicide parue dans Le Monde.
Gérard Cagna zzz22v
Pour ceux qui n'auraient pas lu cette chronique, vous pouvez la retrouver dans l'hebdomadaire n° 2927 du 2 juin 2005 sur www.lhotellerie.fr
Ne nous
oubliez pas
Mesdames et messieurs les hôteliers,
vous avez pour la plupart entre 40 et 70 ans. Vous conviendrez sans doute que travailler
dans notre profession à 50 ans n'est pas exceptionnel. Pourtant, vous refusez toute
candidature au-delà de 45 ans, et de surcroît, vous n'avez même pas la correction de
répondre aux candidatures. Cessez donc de pleurer en disant que vous ne trouvez pas de
personnel. Pour information, depuis le mois de juin 2004, j'ai envoyé plus de 100 CV pour
17 réponses.
Il est vrai que j'ai 55 ans, ce qui doit être rédhibitoire
pour les employeurs.
C. H. de Viroflay zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2929 Hebdo 16 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE