du 1er septembre 2005 |
CONJONCTURE |
AQUITAINE
Très grandes disparités entre départements
Selon l'observatoire du CRT Aquitaine, à la mi-juillet (dernier sondage disponible), 1 professionnel sur 2 se déclarait satisfait de la fréquentation touristique, sans toutefois la juger supérieure à l'été précédent. Cependant, un sondage express dans les départements révèle de très grandes disparités.
Belle affluence sur le bassin d'Arcachon et en particulier sur la dune du Pilat (en fond) qui a connu des pics de fréquentation records : jusqu'à 10 000 visiteurs par jour. |
En
Gironde, si la météo a été partout superbe, pour l'affluence, ça n'a pas été
le cas. Le bassin d'Arcachon, de plus
en plus prisé par les vedettes du petit écran et du showbiz, a fait le plein pendant la
saison. D'ailleurs, la dune du Pilat a enregistré des records de fréquentation avec des
pics à 10 000 visiteurs par jour. En revanche, le littoral médocain a dû attendre la
mi-juillet pour voir déferler la vague touristique, laquelle a plongé très vite vers le
20 août. Pour la capitale aquitaine, l'office de tourisme de Bordeaux annonce une saison
comparable à celle de l'an dernier, sans plus. Mais l'intérêt pour les visites dans les
vignobles a progressé. Et l'arrivée massive d'Espagnols plaide en faveur de campagnes
touristiques accrues de ce côté de la frontière. Ville phare
du tourisme vitivinicole, Saint-Émilion fait carton plein. Le Relais & Châteaux
l'Hôtellerie de Plaisance affiche complet jusqu'à fin septembre, chambres et restaurant.
Dans les Landes, Frédéric Petiteville, membre du
bureau de l'Umih 40 (également à la tête d'un Logis de France de 29 chambres en 2
étoiles, Les Vagues à Biscarosse), annonce pour le nord du département une année
"très correcte et même meilleure que l'an dernier. Depuis le 6 juillet, notre
taux de remplissage est
de 98 % et l'est resté jusqu'au 26 août".
Bons
résultats pour les hôtels biarrots
Reine de la côte basque, Biarritz a le
sourire. "À mon avis, on terminera l'année par 2 points de mieux que l'an
passé", pronostique Olivier Lépine, directeur de Biarritz Tourisme. Pour le
seul mois de juillet, le taux de remplissage moyen des hôtels s'est élevé à 84 %, soit
un résultat sensiblement équivalent à celui de juillet 2004. En août, les chiffres ne
sont pas encore arrêtés, mais ce fut la folie, avec beaucoup de monde.
Si l'observatoire du CRT Aquitaine relève que "66 % de professionnels sont satisfaits à
l'intérieur des terres, ce chiffre, en fin de saison, pourrait être pondéré".
"Avril, mai, juin, juillet en baisse, août, équivalent à l'an passé. Pour fin
août et septembre, les plannings ne sont pas pleins, sachant que même en plein mois
d'août, les réservations s'effectuaient le 8 pour le 12 !" Jean-Luc Bousquet,
président de l'Umih Dordogne, conclut le bilan périgourdin sur une note sans
appel : "Ce n'est pas l'euphorie, et tous les hôtels, quel que soit leur niveau,
sont logés à la même enseigne. Quant à la restauration, les brasseries nous annoncent
des baisses de 40 % de leur chiffre d'affaires."
En Lot-et-Garonne, l'Umih 47 fait ses comptes. Le
secteur CHR accuse une baisse de son chiffre d'affaires de 8,75 % sur le 1er
semestre et de 4,43 % en juillet, avec (et c'est nouveau) une chute de la fréquentation
étrangère. "Jusqu'ici, note Dominique Dubrana, permanente depuis 20 ans à
la Fédération des métiers de l'hôtellerie de Lot-et-Garonne, le tourisme
britannique apportait de l'eau au moulin. Or, les Anglais qui, depuis 3 ans achètent en
masse, hébergent leurs compatriotes, ceux-ci échappant donc au secteur
marchand."
Et de conclure : "Nous sommes très inquiets, certains ne passeront pas l'année,
notamment les nouvelles installations qui doivent faire face à de
gros crédits."
En Béarn, la cité paloise fait également grise mine. Officieusement, le groupe
Accor aurait enregistré cet été une baisse de son chiffre d'affaires de 20 %. Pour
Thierry Gaillac, à la tête du très bel Hôtel Parc Beaumon, "Pau n'est pas une
ville de tourisme individuel". Elle possède pourtant des atouts, reste à les
faire connaître.
On le voit, les distorsions sont immenses entre les
départements, et même au sein de ces derniers. Les valeurs sûres tirent leur épingle
du jeu ; les autres semblent les premiers touchés par la morosité ambiante et un pouvoir
d'achat qui s'érode.
Brigitte Ducasse zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2940 Hebdo 1er septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE