du 20 octobre 2005 |
HÉBERGEMENT |
APRÈS L'ENGOUEMENT SUSCITÉ PAR LE VIADUC
DES PROJETS HÔTELIERS CONTROVERSÉS À MILLAU
Aveyron Un nouvel hôtel-restaurant sera inauguré d'ici à 2 ans à Millau pour répondre à l'augmentation de la demande. Et d'autres projets sont dans les cartons, mais les professionnels s'interrogent.
Alain Girard, président de la section hôtellerie de l'Umih 12 : "Il est plus urgent de rénover les hôtels de Millau que de créer de nouveaux établissements." |
La
ville a-t-elle vraiment besoin de chambres supplémentaires? "Non",
répond Alain Girard, président de la section hôtellerie de l'Umih aveyronnaise. De son
côté, la municipalité en a pourtant décidé autrement, puisqu'un premier projet de
création d'un hôtel-restaurant (d'une centaine de chambres) est déjà sur les rails
dans le quartier du Crès, à l'entrée de la ville. Ce qui se justifierait par les
retombées touristiques du fameux viaduc, dont la renommée a dopé la fréquentation
touristique à Millau, au-delà même de la saison estivale (lire L'Hôtellerie Restauration n° 2939 du 25 août
2005). Avec, notamment, une augmentation de 30 % du nombre de groupes de touristes
accueillis à Millau en juillet et août. Alain Girard ne nie pas ces bénéfices, mais
relativise : "Il y a actuellement 800 chambres dans l'enceinte de la ville,
auxquelles il faut ajouter les hôtels et gîtes des villages alentour ; or, le taux
d'occupation annuel plafonne à 50 %, même s'il est vrai que tous les hôtels affichent
complet pendant 2 semaines au coeur de l'été." Selon le représentant de
l'Umih, 'l'effet viaduc' aurait surtout permis d'étaler une saison qui s'étend
désormais de la mi-mars à la mi-octobre. Surtout, Alain Girard pointe du doigt le
problème du vieillissement des établissements : "C'est à ce niveau que se situe
réellement le décalage entre l'offre et la demande, notamment dans la catégorie 2
étoiles." D'où l'idée de laisser un répit aux professionnels pour qu'ils
puissent procéder aux travaux de mise à niveau, si possible en partie avec
l'argent
du viaduc. La société Eiffage, propriétaire de l'ouvrage, s'est en effet
engagée à verser à la mairie 1 % des profits dégagés par le viaduc, ce qui
représenterait une enveloppe d'environ 2 ME. Cette manne dédiée au développement
touristique a déjà partiellement bénéficié à l'hôtellerie : l'International Hôtel
a ainsi été soutenu dans les travaux de réfection qui lui ont permis de passer sous
enseigne Ibis. "Il faudrait en fait attendre 5 ou 6 ans pour que tous les hôtels
à rénover se mettent au diapason, avant d'envisager de nouvelles implantations",
ajoute Alain Girard. D'autant qu'une résidence hôtelière d'une soixantaine de chalets
est également annoncée au nord de la ville. Mais l'hôtelier sait bien que si
l'engouement suscité par le viaduc de Millau se confirme, les appétits des entrepreneurs
et les ambitions de la mairie pour développer l'activité touristique l'emporteront.
Francis Matéo zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2947 Hebdo 20 octobre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE