du 10 novembre 2005 |
RESTAURATION |
"Ni tout à
fait un bar ni tout à fait un restaurant" Le Congo, esprit café-concert
Feutre noir à La Bruant, mais pas d'écharpe, teint blafard de ceux pour qui les nuits sont trop courtes et les journées à rallonge, Philippe Renard n'est pas un cafetier comme les autres. D'ailleurs, son établissement ne l'est pas non plus. Le Congo date de 1902, comme l'indique le site internet de l'établissement ; il a traversé l'histoire avec des hauts et des bas, a résisté à toutes les convoitises (des banques en particulier, qui ont absorbé tous les bars situés sur les barrières du boulevard ceinturant la ville). Le Congo a remis le couvert : brasserie aux plats simples, peu chers (repas à partir de 13 E), bons, et du cru, comme ces huîtres ou tricandilles, cette côte de buf à la moelle. Le Congo peaufine ses cocktails maison, reprend des couleurs et résonne de toutes les musiques, uniquement celles d'auteurs-compositeurs. Et sert de tremplin à toutes les énergies créatrices que compte la cité. Aux murs, peintures, gravures, dessins de jeunes talents en herbe.
Un lieu vraiment unique À l'étage, la salle de restaurant habituellement réservée aux repas de groupe sert de lieu d'entraînement pour des troupes de tout genre (musique, théâtre, arts de la rue ). Le jeu est libre, tout comme ce lieu où plusieurs fois par semaine, la scène est ouverte à des groupes de musique française, rock, blues, jazz, slam, hip-hop, disco 70-80, etc., ou à des associations pour des cours de guitare ou de danse orientale. Au rez-de-chaussée, la convivialité est de mise avec des tables, au coude à coude, près d'une scène de poche où tous les samedis se déroule un concert. Et le partage est garanti, avec cette webcam où l'on peut se connecter sur le site de l'établissement via internet et observer en temps réel ce qui se passe dans l'établissement. Lieu atypique vraiment, avec encore accès au wifi gratuit (depuis le 21 juin) et un ordinateur portable mis à la disposition des clients. Brasserie, café, bar-concert Un lieu de rencontres et de brassage assurément "D'une part,
j'aimerais recréer ici le Caveau de la Huchette à Paris que j'ai fréquenté avec
beaucoup d'assiduité dans les années 1960. D'autre part, je souhaite offrir aux
créateurs de toutes disciplines la possibilité d'exposer, de s'entraîner, d'être
écouté. Aujourd'hui, un jeune qui souhaite se produire en situation réelle n'a plus
aucune scène à Bordeaux ; tous les établissements dotés d'un esprit café-concert ont
disparu." Il est 19 heures, un couple, 70 ans passés, pointe son nez : "Excusez-nous,
nous avons des amis qui viennent nous voir, devons-nous réserver ?" Philippe
Renard leur remet le programme musical du mois d'octobre et leur précise les
possibilités de la brasserie. "Vous voyez, ici on croise tous les types de
clients, des personnes d'un certain âge qui ont connu Le Congo dans leur jeunesse, et
aussi beaucoup de femmes qui apprécient le lieu qui n'est ni tout à fait un bar ni tout
à fait un restaurant, mais où elles se sentent bien." Le Congo . 100 bis bld Albert 1er
· 33000 Bordeaux |
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L'Hôtellerie n° 2950 Hebdo 10 novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE