du 10 novembre 2005 |
L'ÉVÉNEMENT |
Violence dans les
banlieues LES ÉMEUTES INQUIÈTENT LES PROFESSIONNELS
À Corbeil-Essonnes, une voiture s'est encastrée dans la porte d'un McDonald's. Les passagers ont ensuite mis le feu au restaurant qui est maintenant en grande partie détruit. À Aulnay-sous-Bois, un incendie s'est déclaré dans un restaurant Courtepaille. C'est un objet lancé dans la cheminée qui a mis le feu à l'établissement. À Villefranche-sur-Saône, c'est un McDonald's qui a été victime d'un incendie criminel. Cette fois, il s'agirait d'un vol 'camouflé' en acte de vandalisme. L'enquête le déterminera. Une chose est sûre : dans les banlieues, l'inquiétude est bien réelle. On redoute la destruction de son outil de travail. On enregistre ou on craint une baisse de la fréquentation et de son chiffre d'affaires. La Fédération française des sociétés d'Assurances, elle, s'est empressée de préciser sur son site internet www.fffa.fr : "Les commerçants qui ont assuré leurs biens sont couverts contre les dégâts consécutifs à une émeute ou à un mouvement populaire. En revanche, les vols commis lors de ces émeutes sont rarement garantis." Laurence Parisot, présidente du Medef, a jugé que la situation était "grave, même très grave". Les émeutes pourraient avoir des "conséquences très sérieuses, notamment dans la restauration et l'hôtellerie". "L'image de la France est abîmée", a déclaré Laurence Parisot. De son côté, la CGPME appelle à la restauration de l'ordre républicain et exprime son soutien aux "TPE/PME victimes des exactions d'une minorité". "Sans mesure forte et immédiate des pouvoirs publics, il est à craindre que l'on assiste à une escalade de la violence où chacun cherchera à défendre par lui-même les fruits de son travail. Cela ne saurait être toléré dans un pays démocratique où l'état se doit d'assurer la sécurité de tous", assure la Confédération qui redoute, par ailleurs, des conséquences sociales et économiques "désastreuses au plan national et international". Mauvaise pub À l'étranger, l'image de la France en prend un coup. "Pourquoi Paris brûle", "Poudrière de la colère", "Rage rue Picasso", les médias étrangers ont mis notre pays à la une avec des "images choc", regrette Léon Bertrand, ministre du Tourisme. "Personne ne va se priver de vouloir influer sur les flux touristiques et de les détourner ailleurs", a précisé le ministre. Après les États-Unis, la Russie, l'Australie et la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne, c'est au tour des autorités japonaises de mettre en garde leurs ressortissants qui se rendent en France. Elles leur recommandent d'éviter les zones où des émeutes ont eu lieu et soulignent que les troubles ne se limitent pas à l'Île-de-France. Aujourd'hui, les hôteliers et les agences de voyages n'ont pas encore enregistré d'annulations liées à ces événements. La plupart d'entre eux considèrent qu'il est trop tôt pour sentir les éventuelles conséquences sur les flux de touristes étrangers. En attendant, le ministère du Tourisme, le Comité régional du tourisme de Paris-Île-de-France et Maison de la France tiennent le même discours : les touristes peuvent venir en France sans risque. Maison de la France va envoyer une newsletter aux agents de voyages à l'étranger pour les informer que la destination est sûre et que les lieux touristiques ne sont pas touchés. Chacun espère que cette crise trouvera
vite sa conclusion. Le ministre du Tourisme, lui-même, admet que les émeutes "risquent
de poser un problème à terme pour le tourisme si les événements se poursuivent".
Des mesures ont été annoncées par le Premier ministre, Dominique de Villepin, pour
mettre un terme à la "guérilla des cités". Parmi elles, les
professionnels retiendront avec attention l'abaissement de l'âge de l'entrée en
apprentissage de 16 à 14 ans. Zzz76v Voir l'article sur les violences urbaines, comment être indemnisé ?
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L'Hôtellerie n° 2950 Hebdo 10 novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE