du 24 novembre 2005 |
RESTAURATEURS EN CONGRÈS |
AU TERME DE SON 19E CONGRÈS
EN 2006, EURO-TOQUES DÉFENDRA LE CONSOMMATEUR
Cannes (06) Défendre les produits de qualité, c'est défendre le consommateur : le 19e congrès Euro-Toques France, qui s'est tenu dimanche et lundi au Carlton à Cannes, a placé son action pour 2006 sous le signe de l'héritage culinaire européen, des OGM et de la lutte contre l'obésité.
Bernard Fournier, 'Monsieur Europe' (à gauche) et Henri Charvet, président d'Euro-Toques
France.
Les participants au 19e congrès Euro-Toques France devant le Carltonà Cannes. |
Le
but est de garder une culture culinaire européenne spécifique à chaque membre de
l'Union. Il existe une cuisine traditionnelle propre à chaque pays. C'est ce patrimoine
qu'il faut protéger", a affirmé Henri Charvet, président d'Euro-Toques France.
L'association, qui dispose depuis 2 ans d'un siège d'expert au département du commerce
de la commission des Communautés européennes, a procédé à l'inventaire culinaire de
chacun des États membres pour retenir 5 à 6 spécialités par pays. "Défendre
cet héritage culinaire, c'est défendre le produit, donc l'artisan et le consommateur.
Pendant 20 ans, l'Europe a subventionné l'agroalimentaire, la productivité. Nous avons
obtenu qu'elle s'attelle, désormais, à protéger nos spécificités culinaires",
a dit Bernard Fournier, 'Monsieur Europe' d'Euro-Toques. En 2006, l'association va
continuer son combat pour le respect d'un 'Calendrier des pêches' afin de sauvegarder
plusieurs espèces de poissons menacées de disparition. "Nous avons été à la
base des quotas pour la pêche. Maintenant, nous allons plus loin. Nous avons référencé
50 espèces menacées", a indiqué Henri Charvet. "Comme pour les fruits
et légumes, il y a des saisons pour les poissons. On demande à l'Europe de contraindre
les pêcheurs à les respecter, mais on dit aussi aux consommateurs de ne plus acheter
n'importe quand. Il faut être raisonnable, sinon, bientôt, on ne mangera que des
produits d'acquaculture", a ajouté Bernard Fournier. "Cela peut
paraître paradoxal, mais heureusement qu'il y a eu la vache folle pour faire prendre
conscience que tout n'était pas permis. À Euro-Toques, nous avons été les premiers à
dénoncer le poulet aux hormones, le veau à la dioxine. Mais il y a 15 ans, l'Europe ne
nous prenait pas au sérieux. Elle ne voyait en nous que d'horribles corporatistes",
se souvient Bernard Fournier, ancien président d'Euro-Toques France. En ce qui concerne
les OGM, Euro-Toques veut faire preuve de "réalisme" et demande "une
plus grande transparence" de la part de la Commission européenne. "Nous
ne sommes ni pour ni contre. On attend l'avis des scientifiques. On s'interdit leur
utilisation en cuisine jusqu'à ce que les consommateurs soient assurés qu'il n'y a
aucun risque. On sait d'autre part qu'il y a des laboratoires qui ne songent qu'à vendre
des produits. Pour l'instant, nous sommes dans l'expectative", a précisé Henri
Charvet. Pour l'obésité, Euro-Toques s'associera à toutes les actions qui iront vers
une démarche de qualité, tout en soulignant, comme l'a dit Henri Charvet, que tout se
joue, en amont, au niveau de l'éducation, qui est aussi le rôle des parents, des
enseignants, etc. Le congrès a rappelé qu'Euro-Toques, créée en 1986, était une
association d'artisans cuisiniers européens au service d'une alimentation saine.
Bernard Degioanni zzz76v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2952 Hebdo 24 novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE