du 15 décembre 2005 |
ÉDITO |
Séance de nuit
Faut-il encore en parler ? La baisse de la TVA sur la restauration est en passe de devenir un leitmotiv de toute conversation consacrée au métier, et Dieu sait si nos compatriotes adorent parler des restaurants, des 'bonnes petites adresses', des 'grandes tables' ou du dernier chef en vogue. Tout cela ne serait qu'aimables propos de salon ou de comptoir sans cette maudite TVA qui ne semble pas vouloir baisser.
Un espoir,
toutefois, après le congrès de l'UMIH à Toulouse, où seuls les murs de la ville
étaient roses. Car l'ambiance était plutôt tristounette après la non-décision des
ministres des Finances de l'Union européenne, qui provoqua l'organisation impromptue
d'une manifestation jusqu'à la préfecture de Région où André Daguin fut reçu par le
représentant de l'État, alors que Matignon cherchait à joindre le président de l'UMIH.
En serait-on au stade d'une affaire d'État ? Ce serait la reconnaissance implicite du
bien-fondé de la demande des restaurateurs, dont le message a été - pour une fois -
parfaitement reçu par les députés. Une pétition peut parfois être utile, il faudra
s'en souvenir
Donc, alors que les adhérents de l'UMIH célébraient la fin de leur congrès dans le
cadre somptueux de la Médiathèque de Toulouse, les députés entamaient une énième
séance budgétaire dont l'ordre du jour comprenait l'examen de l'amendement de Thierry
Mariani, cosigné par plus de
200 de ses collègues, qui prévoit la baisse de la TVA à 5,5 % pour la restauration dans
la loi de Finances rectificative pour 2005.
D'habitude, les amendements des députés ne font guère l'objet de débats approfondis en
raison du rôle affaibli du Parlement dans le dispositif constitutionnel de 1958 où le
gouvernement maîtrise l'ordre du jour des assemblées. Mais ce soir-là, la démocratie
parlementaire a repris du poil de la bête, et c'est au terme d'une longue séance de nuit
que le ministre du Budget a finalement eu gain de cause en recourant à la procédure
ultime du 'vote bloqué', obligeant la majorité à voter contre son gré.
Or, le 6 décembre au palais Bourbon, le même M. Copé déclarait sans ambages : "Nous continuerons à nous battre pour un abaissement de la TVA dans la restauration avec le maximum d'énergie que vous savez." Après la séance de nuit du 8 décembre, l'observateur naïf aurait tendance à songer que ladite "énergie" est un peu vacillante
Il
n'empêche : aujourd'hui, 15 décembre, c'est au tour des chefs d'État et de gouvernement
de se prononcer. Promis, juré, nous serons fixés sur le sort de la TVA en
restauration. À moins qu'en dernière seconde, il faille encore 'attendre Godot'
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2955 Hebdo 15 décembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE