du 6 octobre 2005 |
TENDANCE |
Soutenu par Michel Bras, Jean-François Chavois ose faire de l'univers sensoriel le pilier d'une architecture hospitalière en mettant les plaisirs de la table et du goût au coeur de son projet.
Tiphaine Beausseron
Architecture et cuisine
La recette d'avant-garde de Jean-François Chavois
Le livret de Jean-François Chavois, Cuisinez-moi, je dirai tout ou presque.
Michel Bras (à gauche) a soutenu Jean-François Chavois lors de la présentation de sa maquette devant le jury. |
Un
architecte, un artiste photographe, un chef cuisinier, quelques feuilles de papier, un
zeste de stress, 800 g de sensibilité, 720 g d'écoute, quelques gouttes de finesse.
Mélangez le tout délicatement. Versez dans une sauteuse. Faites cuire à couvert et à
feu doux. Lorsque les cinq sens se révèlent, servez aussitôt." La recette a de
quoi interpeller aussi bien l'architecte que le cuisinier. Et pour cause : elle émane
d'un jeune architecte passionné de cuisine, tout juste diplômé l'école d'architecture
de Bretagne. Si passionné qu'il a réussi à construire un projet de fin d'études basé sur ce qu'il estime être le point de
ralliement entre ces 2 matières : les cinq sens. "Si notre métier est activité
raisonnée, notre discipline est passion déraisonnable", écrit le jeune
diplômé dans son minutieux livret* de présentation intitulé Cuisinez-moi, je dirai
tout ou presque
Ainsi, tel un chef cuisinier qui conçoit, dessine
et écrit ses recettes à partir de sa perception des produits et des plaisirs qu'ils
peuvent procurer aux cinq sens, Jean-François Chavois a imaginé, écrit, dessiné et
construit la maquette d'un bâtiment à partir de 'l'univers sensoriel primitif' du
photographe
Erick Derac**, qui raconte dans un
recueil de lettres intimes, adressé au célèbre chef de Laguiole, Michel Bras (3
étoiles au Michelin), son rapport à la table et au goût à partir de ses
souvenirs d'enfance déclinés en cinq sens. "Je me suis adressé à Michel Bras
pour l'associer à mon projet parce que j'admire sa façon de transfigurer, à partir
d'une multitude de références intimes qui se retrouvent dans sa cuisine, le terroir dans
lequel il est enraciné. J'ai tenté la même démarche en architecture : imaginer un lieu
de vie empli des références intimes d'Erick", confie Jean-François Chavois.
"Le projet liait l'architecture à la gastronomie. Je suis féru d'architecture et
de cuisine. En outre, il racontait une belle histoire. Elle était pleine de charme, de
sincérité, et plus
", explique de son côté Michel Bras, qui a
accompagné le fougueux architecte jusqu'au bout de sa soutenance de fin d'études, à
l'issue de laquelle il a obtenu une mention très bien, avec félicitations du jury.
Depuis, Jean-François Chavois travaille chez Hubert Masson Architectes à l'Aigle (61) et
réfléchit toujours à la question "Comment associer architecture et
gastronomie". Un créateur à suivre
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*Livret disponible sur demande à anfanfois@wanadoo.fr
**Artiste plasticien et photographe installé à Saint Mandé (93)
www.l-usine-galerie.org
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L'Hôtellerie Restauration n° 2945 Magazine 6 octobre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE