du 1er décembre 2005 |
S'EXPATRIER |
LAS VEGAS
La capitale du jeu joue le bon goût
Aux États-Unis, c'est la ville qui bouge au plan culinaire. Bien sûr, le jeu reste le vecteur le plus attractif de 'Sin City'. Mais des chefs de renom y sont déjà installés. Joël Robuchon et Guy Savoy, derniers en date d'une forte colonie française qui veut imposer sa politique de qualité. Nous vous proposons quelques portraits.
Dossier réalisé par Jean-François Mesplède
En déambulant le long du Strip, lisez Las Vegas Boulevard, coeur vivant de
la ville avec ses façades illuminées, ses hôtels et ses casinos, on imagine facilement
que John C. Fremont ne reconnaîtrait rien de la ville qu'il découvrit en 1844. La ville
? À l'époque, dans ce coin du Nevada il trouva
une vallée verdoyante où quelques indiens paiutes vivaient aux abords des sources d'eau,
élément primordial aux portes du désert. Fremont - à qui l'on a aujourd'hui dédié un
boulevard où l'on trouve la gare - ne pouvait alors imaginer que le train reliant Santa
Fe au Nouveau-Mexique et Los Angeles au bord du Pacifique ferait étape ici.
Tout débute en fait en 1904 lorsque l'arrivée du train
change le cours de l'histoire. On pose des rails, on construit de petites bicoques en
bois, et voilà qu'en 1905 naît une ville, Las Vegas, les prairies en analogie au site,
qui est devenu en un siècle la destination la plus prisée des touristes du monde
entier.Le jeu suffit à expliquer un tel engouement. En 1911, on ne comptait ici que 800
habitants mais 8 500 en 1940 lorsque les premiers casinos sortirent de terre, Hoover
ayant, une dizaine d'années auparavant, légalisé les jeux d'argent. L'argent ! Voilà
donc le moteur avec, par exemple, la construction en 1946 du Flamingo, édifice flamboyant
où, dit-on, la mafia de l'est du pays venait blanchir son argent en toute impunité.
L'argent donc, et le surnom de Sin City, la cité du vice qui collera désormais à la
peau de Las Vegas. Aujourd'hui, malgré une concurrence effrénée (croisières casinos et
réserves indiennes), on s'attache à donner 'toujours plus' pour éblouir les clients.
Sait-on par exemple que 18 des 20 plus grands hôtels des États-Unis sont rassemblés ici
? Dont le fameux Wynn pour lequel son promoteur qui lui a donné son nom n'a pas hésité à investir 2,7 milliards de dollars pour
construire le plus grand hôtel du monde ! Ici, on
oscille en permanence entre les paillettes du Strip et la misère soigneusement
dissimulée aux regards. Et si le jeu reste un vecteur déterminant, on n'hésite plus à
miser sur la cuisine en attirant les meilleurs chefs des États-Unis et de
France,
qui se taille une belle part sur le marché gastronomique. Cette année anniversaire, on
ne doute pas que l'on attirera 38 millions de visiteurs -1 million de plus qu'en 2004 où
les touristes avaient perdu la bagatelle de 8 milliards de dollars dans les casinos.
"Ce qui se passe ici ne sort pas d'ici", a-t-on coutume de dire à Las
Vegas ! < zzz22v zzz99 zzz54
LES CONDITIONS POUR
TRAVAILLER À LAS VEGAS 'Sin City' n'est pas la capitale administrative du Nevada (c'est Carson City). Mais elle n'en est pas moins sa capitale économique et la ville la plus peuplée. Le secteur des loisirs et du tourisme emploie plus de 310 000 personnes dont près de 80 000 dans les restaurants. La ville compterait plus de 120 000 chambres d'hôtel. En 2002, elle a été classée, par le magazine économique Forbes, 3e Meilleure ville des États-Unis pour implanter une entreprise en raison d'une fiscalité attractive, et pour poursuivre une carrière professionnelle. Néanmoins, la présence française au Nevada est faible. Selon la mission économique du consulat de France à Los Angeles, l'État compterait entre 1 000 et 1 500 Français principalement employés dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. Pour partir travailler à Las Vegas, il faut être titulaire d'un visa de travail délivré par les services de l'immigration américaine de l'ambassade des États-Unis en France. Attention ! Pour l'obtenir, vous devez d'abord avoir trouvé un employeur qui vous sponsorise. Pour en savoir plus |
Complément d'article 2953mpp28
Quelques chiffres pour donner un ordre didée Chambres On compte aujourdhui 130 000 chambres à Las Vegas et lon mise sur 15 000 chambres supplémentaires à lhorizon 2009. "Nous prenons les mesures nécessaires pour faire face à la concurrence de demain", indique Rossi Ralenkoter, président du bureau du tourisme. Les plus grands hôtels des États-Unis (voire du monde) sont désormais à Las Vegas. On peut situer ainsi les principales enseignes du parc hôtelier : Bellagio (où lon a misé 375 millions de dollars pour la Spa Tower) : 2 602 chambres et 403 suites ; Caesars Palace (lun des premiers grands hôtels, ouvert par Jay Sarno le 5 août 1966) : 2 038 chambres et 418 suites ; Mandala Bay : 2 784 chambres et 1 554 suites ; MGM Grand (1994) : 4 253 chambres et 752 suites ; The Mirage (1989) : 2 763 chambres et 281 suites ; Paris Las Vegas (1999) : 2 621 chambres et 295 suites ; The Venetian (que certains qualifient de "plus extravagant" et où lon a investi 275 millions de dollars pour la tour) : 4 049 chambres et suites ; Wynn (ouverture le 28 avril 2005) : 2 700 suites et maisons. Visiteurs Le Wynn Les patrons |
Gamal
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Micro à Daniel Boulud : "Las Vegas est
unique"
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L'Hôtellerie Restauration n° 2953 Magazine 1er décembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE