du 5 janvier 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Après le report de la baisse de la tva
L'Umih aveyronnaise interpelle le Premier ministre
Le président départemental vient d'écrire à Dominique de Villepin pour alerter Matignon sur les conséquences du refus de baisser la TVA. Un constat sans concession.
Les professionnels de l'Aveyron sont déçus, et en colère. Après les faux espoirs suscités par la baisse promise de la TVA, le président départemental de l'Umih, Claude Balthazar, a donc pris la plume au nom de tous ses adhérents pour s'adresser au Premier ministre. Un courrier qui commence d'abord par exprimer la désillusion ressentie en région, où les restaurateurs "ont fait des efforts pour s'adapter à la nécessaire modernisation de leur profession, particulièrement dans le domaine social. Si la baisse de la TVA n'intervient pas [ ], ce non-événement va jeter un discrédit sur votre gouvernement et laissera une grosse amertume chez les restaurateurs et leurs salariés. Soyez persuadé qu'en 2007 personne n'aura oublié", prévient Claude Balthazar. Le président profite de cette lettre pour sensibiliser également Dominique de Villepin sur les particularités locales, qui justifient d'autant plus le désarroi des professionnels face aux promesses qui n'ont pas été tenues. Car en Aveyron, souligne Claude Balthazar, "85 % des établissements, toutes branches confondues, ont une activité de restauration ; 80 % des entreprises ont moins de 4 salariés,
et 33 % ne peuvent embaucher par
manque de moyens." Des chiffres qui s'appuient sur une étude récente de l'Umih
aveyronnaise, et qui donnent une idée de la fragilité du secteur dans le département.
Et pour bien marteler une réalité que les responsables politiques nationaux ne semblent
pas avoir pris en compte, Claude Balthazar rappelle que la restauration traditionnelle
continue de subir une conjoncture qui n'est pas mieux en Aveyron qu'ailleurs, malgré le
bol d'air qu'a pu apporter un temps l'ouverture du viaduc de Millau. "Les marges
permettant l'embauche, la formation, la revalorisation des salaires ou l'investissement
sont au plus bas, insiste le président départemental de l'Umih, et la
reprise des entreprises n'est plus assurée alors que les restaurants de nos quartiers et
de nos villages sont un maillon indispensable de l'aménagement du territoire, si cher au
monde politique." Ne reste plus maintenant qu'à attendre la réponse de
l'intéressé. Plutôt qu'un retour de courrier, Claude Balthazar espère une réplique
par voie réglementaire, avec une baisse de la TVA. Le dernier espoir n'est pas encore
éteint.
Francis Matéo zzz74v
Claude Balthazar, président de
l'Umih en Aveyron :
"Dans le département, plus du tiers des entreprises de l'hôtellerie-restauration
ne peuvent embaucher par manque de moyens."
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L'Hôtellerie n° 2958 Hebdo 5 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE