du 19 janvier 2005 |
RESTAURATION |
PASSER UN CAP À 27 ANS
L’appel des fourneaux
Blaise Hilaire a 27 ans. Un joli parcours scolaire, proche d’un diplôme d’ingénieur, et pourtant, il est revenu à sa passion d’origine : la cuisine.
Blaise Hilaire vient de tenter un CAP de
cuisinier. Il a 27 ans. Un peu de tension, du stress dans les locaux de
l’institut de formation professionnel à Clermont-Ferrand pour passer ce diplôme.
Il a suivi quatre mois de cours intensifs au Greta de Chamalières (Puy-de-Dôme),
organisme de formation continue de l’Éducation nationale. “J’ai toujours voulu
être cuisinier. J’allais souvent au restaurant avec mes grands-parents.
J’adorais cela. Malheureusement, mes parents m’ont dissuadé de suivre cette
voie. Ils m’ont poussé vers des études plus traditionnelles”, raconte-t-il.
Blaise Hilaire obtient donc un DUT en mesures physiques ; il passe ensuite une
maîtrise en Angleterre et termine ce joli cursus par un DESS commerce et
sciences, soit un niveau d’ingénieur. Il se met à la recherche d’un emploi.
C’est l’échec. “Tandis que mes camarades de promotion trouvaient du travail, je
me suis rendu compte que je n’étais pas motivé du tout.” Après avoir fait le
point avec un organisme privé conseillé par l’ANPE (agence nationale pour
l’emploi), la conclusion s’impose : il doit se lancer dans la cuisine.
Au lycée hôtelier de Chamalières, cinq jours par semaine dont quatre matinées
dans les cuisines, c’est intensif : préparations, fonds bruns ou blancs, pâtes à
tarte, légumes à tourner, viandes, volailles à braiser, filets de poissons à
lever, etc. Rythme soutenu. Et pour terminer chaque service, la plonge, le
nettoyage des fourneaux, le lessivage des locaux. Ses collègues sont en majorité
de gens du métier venus en perfectionnement.
Des rêves de mises en
bouche
Pour les stages, Blaise Hilaire passe dans une petite brasserie
clermontoise, puis chez François Gagnaire au Puy-en-Velay (Haute-Loire). Et il
arrive au Radio à Chamalières, entre les mains de Frédéric Coursol. “Je le
bouscule un peu, il doit rattraper le temps perdu.”
“C’est dur physiquement ; c’est éprouvant” raconte ‘l’apprenti’, “je vois des
mises en bouche qui défilent dans mes rêves”. Il tient actuellement le poste des
entrées. “Mais je n’ai pas de regret. Je viens avec plaisir au travail. Et mes
parents, un peu sceptique au début, sont maintenant rassurés.”
Blaise Hilaire n’a jamais envisagé de travailler ailleurs que dans un
gastronomique. Et sa formation initiale n’est pas perdue dans un monde où la
cuisine fait de plus en plus appel aux connaissances de chimie et de physique.
Four sophistiqué, à vapeur, programmable, cuisson sous-vide, recherche de
certaines réactions pour obtenir des textures nouvelles. “La technologie moderne
satisfait complètement mon côté scientifique”, ajoute-t-il. “Maintenant, il doit
réfléchir sur les plats eux-mêmes, comment marier les produits. Devenir un
chef”, conclut Frédéric Coursol qui vient de l’embaucher.
Pierre Boyer zzz22v 960j11
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L'Hôtellerie Restauration n° 2960 Hebdo 19 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE