du 26 janvier 2006 |
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE |
GRIPPE AVIAIRE : VOUS POUVEZ RASSURER VOS CLIENTS
LA CONSOMMATION DE VOLAILLES ET D'OEUFS EN FRANCE NE PRÉSENTE AUCUN RISQUE
Pour lutter le plus efficacement possible contre la grippe aviaire, la France a pris des mesures sévères en s'appuyant sur le principe de précaution ; les volailles mises sur le marché français sont saines. Par ailleurs, pour combattre ce fléau à la source, 94 États ont décidé la semaine dernière de mettre des moyens en commun. Ces mesures devraient rassurer le consommateur plutôt que l'affoler.
Par Bernadette Gutel
|
Pour
éviter la multiplication des foyers de grippe aviaire, aussi bien dans
le temps que dans l'espace, le meilleur moyen est d'intervenir le plus tôt
et le plus efficacement possible dans les pays concernés, là où
se développent les foyers infectieux et où les structures de surveillance
et d'intervention sanitaires font défaut. Ayant pris conscience de cette logique
d'intervention en amont, mardi et mercredi derniers, les représentants de 94
États se sont réunis à Pékin (Chine) pour essayer de mettre
en place une coordination internationale de lutte contre la grippe aviaire. Ils
ont également promis de donner 1,9 milliard de dollars pour se concentrer sur
l'élaboration d'une veille épidémiologique et sanitaire, animale
et humaine dans les pays non structurés comme le Laos, le Cambodge, l'Indonésie,
le Vietnam et la Chine, et pour les aider à financer les politiques d'abattage
des volailles et à acheter des médicaments antiviraux. La France va
consacrer quant à elle 26,4 millions d'euros et créer 20 postes de chercheurs
sur la grippe aviaire dans le réseau des Institut Pasteur asiatiques. Par ailleurs,
Dominique de Villepin a proposé "que l'Union européenne se dote d'une
véritable force d'intervention 'grippe aviaire' avec des experts toujours disponibles,
prêts à se rendre sans délai dans les nouveaux foyers".
Faut-il pour autant céder à la panique
et conduire les éleveurs de volailles français à la faillite
? Non, et ce, pour diverses raisons.
Pourquoi continuer à
consommer volailles et oeufs en France ?
1. Le virus asiatique de
la grippe aviaire n'est actuellement pas présent dans l'Hexagone.
2. À ce jour, le virus
de la grippe aviaire a muté, l'analyse du H5N1 retrouvé sur l'un des 4
enfants décédés en Turquie le prouve. Cependant, d'après le
directeur du conseil de la recherche
médicale britannique, "si cette mutation rend le virus plus virulent, cela
ne signifie pas qu'il puisse se propager d'homme à homme". On est toujours
face à une épizootie (épidémie animale) avec quelques transmissions
des volailles à l'homme. Mais il faut bien souligner que ces dernières
transmissions du virus se sont produites en Asie et en Turquie, dans le cadre d'élevages
familiaux où les hommes vivent en contact très étroit avec ces animaux.
En Turquie, par exemple, les familles ont hébergé les volailles dans leur
maison en raison du grand froid.
3. En France, une surveillance des oiseaux sauvages
migrateurs est efficacement assurée. Et pour éviter tout risque de contamination
des volailles élevées en plein air par des oiseaux sauvages contaminés,
le gouvernement français a décidé d'élargir le confinement
des volailles dans 58 départements davantage concernés par le trajet migratoire
des oiseaux. Ce confinement a été décidé pour 2 raisons : la
distribution d'aliments à l'intérieur évite d'attirer des oiseaux
sauvages à proximité des élevages et minimise ainsi le risque -
estimé très faible par l'Agence française de sécurité
sanitaire des aliments - de passage de virus entre les espèces sauvages et
domestiques ; l'abreuvage des volailles à l'intérieur leur évite
de boire de l'eau pouvant être contaminée par les excréments d'oiseaux
sauvages infestés. Par ailleurs, le rassemblement de volailles ou autres oiseaux
vivant dans les foires ou marchés a été interdit.
4. Toutes les mesures sont prises pour
surveiller notre territoire. 8 600 vétérinaires praticiens titulaires
d'un mandat sanitaire assurent un rôle de surveillance pour les services vétérinaires
sur l'ensemble du territoire, tout au long de la chaîne de production, des
élevages à la distribution. Si un foyer d'infection était détecté,
des mesures sanitaires drastiques seraient immédiatement adoptées
pour isoler le foyer et éliminer les volailles concernées.
5. Les importations de volaille, de
viande ou de plumes en provenance des pays infectés par le virus
H5N1 - ou d'autres types de virus d'influenza
aviaire - sont strictement interdites pour tous les États de l'Union européenne.
6. Les 4 500 agents des services vétérinaires
du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, dont ceux installés
aux 33 postes d'inspection frontaliers français, sont des spécialistes
de la sécurité sanitaire des aliments. Ils contrôlent la bonne application
de ces mesures d'interdiction et sont mobilisés en permanence.
7. Enfin, il faut rappeler que le virus
est sensible à la chaleur et qu'il ne résisterait pas à la température
de cuisson des volailles. zzz44s zzz50o
pour en savoir plus
www.agriculture.gouv.fr
www.afssa.fr
"Pour le moment, le niveau de risque n'augmente
pas" Xavier Bertrand, ministre de la Santé
Dans une interview accordée au Parisien
mardi 17 janvier, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, déclarait que
"pour le moment, le niveau de risque n'augmente pas, car en Turquie, la grippe
aviaire n'a pas changé de nature. Nous ne sommes pas dans une situation pandémique
avec une contamination interhumaine avérée". |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2961 Hebdo 26 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE