du 2 mars 2006 |
RESTAURATION |
AU RELAIS DES MOINES
Sébastien Sanjou, un jeune homme pressé
Les Arcs-sur-Argens (83) À 23 ans, après un apprentissage mené tambour battant dans de grandes maisons, Sébastien Sanjou est désormais chez lui au Relais des Moines. Avec la foi du charbonnier et le doute fugace de ne pas être à la hauteur.
"J'aime les choses épurées, retrouver dans un plat des goûts que l'on connaît mais avec une touche originale", explique le chef. |
Quand
j'ai repris le Relais en 2004, je manquais d'expérience, parfois de technique.
Mais je téléphonais à ceux qui m'ont appris le métier. J'ai
toujours eu une écoute attentive", dit-il, citant Daniel Labarère
de L'Ambroisie à Tarbes (65), Philippe et Martin Ibarboure à Guéthary
(64) et Christian Willer de La Palme d'Or à Cannes (06). "Je me suis forgé
à force de refaire. Après les services, je réessayais ce que j'avais
vu. Cela m'a apporté les bases, celles d'Escoffier", dit-il. Sébastien
Sanjou affirme faire une cuisine sur "des bases classiques retravaillées.
(…) J'aime les choses épurées, retrouver dans un plat des goûts
que l'on connaît mais avec une touche originale". Il a à sa carte
un Tournedos de boeuf à la ficelle avec ses légumes du pot-au-feu car
"les gens ne mangent plus de pot-au-feu chez eux". Chez les frères Ibarboure,
il a appris "la cuisine et la vie". "Ils étaient mes patrons, mais
c'était avant tout humain. Ils sont humbles, fidèles en amitié. Xavier,
le fils de Philippe, est l'un de mes amis." À La Palme d'Or, où
il était commis à l'âge de 16 ans, Christian Willer lui a apporté
la rigueur propre aux grandes brigades des palaces.
De Daniel Labarère, il dit "l'homme est formidable". Il y est retourné
depuis pour peaufiner sa façon de travailler le gibier. Plus récemment,
il a découvert la cuisine de Jacques Maximin qui lui a envoyé des clients,
l'a reçu dans une émission de radio. "J'aime le cuisinier mais j'admire
aussi son côté impulsif, carré, humain", ajoute-t-il. On pourrait
dire que Sébastien Sanjou, né à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques,
a la carrure des joueurs de rugby de sa région, et qu'il est tombé dans
une marmite tout petit puisque ses parents ont tenu pendant 28 ans un restaurant
à La Mongie (65). Mais derrière sa haute stature, il y a beaucoup d'attentions
portées aux autres. Et a abordé la cuisine à reculons : "Gamin,
je ne voyais jamais mes parents. Cuisinier était pour moi synonyme de contraintes."
Il suit quand même les cours de l'école hôtelière de Biarritz,
et le déclic s'est produit à Saint-Aygulf (83), où ses parents
avaient repris un restaurant. Il a occupé son premier poste de commis à
La Villa Saint-Elme aux Issambres, la station balnéaire voisine, avant d'enchaîner
par Cannes, Guéthary, Tarbes. Homme du Sud-Ouest, il y a toujours du foie gras
à sa carte ; homme
de l'arrière-pays varois où il vit désormais, il adore travailler
la truffe. "Les clients reviennent, c'est bien. Si une première étoile
suivait, ce serait formidable", conclut-il.
Bernard Degioanni
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Le
Relais des Moines
Route de Sainte Roseline
83460 Les Arcs-sur-Argens
Tél. : 04 94 47 40 93
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L'Hôtellerie Restauration n° 2966 Hebdo 2 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE