du 9 mars 2006 |
CAMPUS |
Eréa Louise Michel
Un avenir et un métier… malgré les difficultés
Quimper (29) L'Éréa forme des jeunes en difficulté aux métiers de la restauration. Les professionnels répondent présent, et avec les professeurs, redonnent confiance à ces jeunes qui, à plus de 50 %, poursuivent leurs études ! À méditer au vu de notre actualité…
Bien qu'il s'agisse d'un cas isolé, une jeune fille de chez nous a été placée à l'hôtel L'Hermitage de La Baule !" Pour un centre de formation lambda, l'anecdote pourrait paraître quelconque. Pas pour les professeurs et les 32 élèves en formation CAP cuisine, CAP restaurant et CAP agent polyvalent de restauration (APR) de l'Éréa de Quimper. "Nos jeunes sortent de Segpa où, de la 6e à la 3e, ils rattrapent leurs lacunes. Dès la 4e, ils effectuent des stages en entreprise et intègrent éventuellement l'Éréa en fin de 3e pour un parcours professionnalisé, témoigne Jean-Marc Klosin, directeur de l'Éréa Louise Michel de Quimper. Tous nos jeunes sont en échec scolaire et connaissent - ou ont connu - des parcours personnels chaotiques."
Ouvert en 1969, l'Éréa de Quimper accueille une formation cuisine depuis 2001 et restaurant 2 ans plus tard. La structure évolue quant à elle régulièrement (au départ, les cours de restaurant se tenaient dans une salle de classe classique !).
Au-delà de leur rôle de chef d'entreprise…
Un restaurant d'application, Le Cap, a été intégré en 2004 aux locaux qui comptent une cuisine d'application de 8 postes, un office et un atelier APR. Un plan de requalification de l'établissement doté de 1,4 ME est à l'ordre du jour. "Nous allons modifier l'APR, ainsi que l'accueil du public au restaurant", souligne Jean-Marc Klosin, qui réfléchit avec ses 4 professeurs à l'ouverture d'une nouvelle
formation (CAP service hôtelier ? MC café-brasserie ?, etc.). Côté budget, même si le directeur juge les 21 kE "suffisants", les professeurs regrettent la faiblesse de la part de la taxe d'apprentissage (2 000 E l'an dernier).
Mais la rigueur et l'engagement des professeurs seraient certainement vains sans l'étroite collaboration des professionnels. "Nos partenariats ici sont très forts, et nous notons une participation active des professionnels vis-à-vis des élèves. Ils vont au-delà de leur rôle de chef d'entreprise. Hubert Jan, président de l'Umih 29, a été particulièrement présent lors de la création du CAP restaurant, et aujourd'hui, ce sont les Logis de France Finistère qui vont travailler avec nous en accueillant des jeunes en binômes dans leurs entreprises pendant 2 ans", précise David Fusté, professeur de restaurant. Et dixit Franck Cornillier, autre professeur de restaurant : "Nous ramons de moins en moins pour placer
nos
jeunes." Et c'est tant mieux, car sans faire d'élitisme, ce centre de formation
redonne des repères éducatifs et de la confiance aux jeunes. "Nous
sommes dans la remotivation. Nous travaillons sur le langage, la tenue, l'hygiène…
rappelle Patrice Rozuel, professeur de cuisine en 1re année. On
leur demande davantage de travailler le savoir être que le savoir-faire."
À propos, l'Éréa affiche un taux de réussite de 70 à
80 % au CAP et enregistre 50 à 60 % de poursuite d'études après
ce diplôme. "Nous suivons les jeunes sur 3 ans, et environ 50 % d'entre
eux restent dans le métier." Comme quoi…
Olivier
Marie zzz68v
Eréa Louise Michel - 16 rue Saint-Pol-Roux - 29000 Quimper - tél. : 02 98 90 29 53
De
gauche à droite : Ronan Le Berre (éducateur principal), David Fusté
(professeur de restaurant), un élève, Jean-Marc Klosin (directeur), Franck
Cornillier (professeur
de restaurant) et Patrice Rozuel (professeur de cuisine).
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L'Hôtellerie Restauration n° 2967 Hebdo 9 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE