du 20 avril 2006 |
ÉDITO |
Vaste programme
Les
dirigeants des organisations professionnelles - pour une fois unanimes - ne
boudaient pas leur plaisir en sortant du ministère des PME et du Commerce,
mercredi dernier, après avoir écouté MM. Dutreil, ministre des PME,
et Bertrand, ministre délégué au Tourisme, présenter un vaste
plan baptisé 'de croissance et de modernisation des CHR'.
Sans vouloir doucher de précoces enthousiasmes, rappelons
toutefois - les meilleurs économistes s'accordent sur ce point - que la croissance
ne se décrète pas et ne dépend généralement pas des incantations
politiques (sinon, nous ne connaîtrions que des périodes d'intense et
perpétuelle prospérité, et il n'a échappé à personne
que ce n'est malheureusement pas le cas).
Néanmoins, les projets ministériels pour la profession,
par leur cohérence et leur réalisme, méritent à la fois
le soutien de l'ensemble des responsables professionnels et l'adhésion
de chacun aux mécanismes proposés. Vous trouverez
ci-contre les explications détaillées de ce plan, dont on retiendra toutefois
parmi les mesures phare l'augmentation substantielle de la 'prime Sarkozy', qui
passe de 114 à 180 E par salarié et par mois (ce n'est pas
rien), et la mise en place du statut de 'maître restaurateur', dont il faudra
bien définir les critères d'attribution.
En ces temps de contestation quasi-permanente, qui paralyse toute
volonté réformatrice, il est évident que le gouvernement cherche
à satisfaire aux aspirations des différentes catégories socioprofessionnelles,
qui ont toutes de justes revendications à faire valoir.
"Vaste programme", avait l'habitude de s'exclamer le général
de Gaulle, dont la télévision nous a récemment rappelé qu'il
n'avait pas encore eu de successeur capable d'affronter les périls de l'époque…
Mais les meilleures intentions ne doivent pas s'égarer
dans les méandres d'une administration toujours prompte à temporiser
quand il s'agit de passer à l'action définie par les politiques.
Politiques qui, en revanche, ont fait preuve de pusillanimité
(syndrome du 'CPE', sans doute) dans l'affaire du tabac dans les lieux recevant
du public : ne rien décider et laisser les choses en l'état, alors que
l'urgence exige une refonte de la législation. C'est à terme ne satisfaire
personne et favoriser
les mécontentements qui risquent de se traduire par
un accroissement des contentieux, ce qui n'est pas la meilleure façon de
régler les questions.
Enfin, pas besoin d'être la pythie de Delphes pour constater
que la baisse de la TVA en restauration risque d'attendre bien au-delà des
calendes grecques (celles qui n'existent pas) pour être de nouveau envisagée.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2973 Hebdo 20 avril 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE