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	du 20 avril 2006	CONJONCTURE

BILAN DE SAISON HIVERNALE DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES

Un tournant pour l'hôtellerie locale

Font-Romeu (66) Taux d'occupation en baisse, concurrence des résidences de tourisme, déficit d'image, les professionnels de la station pyrénéenne s'efforcent de maintenir leurs parts de marché dans un contexte difficile.

Malgré une hausse de 10 % du nombre de forfaits commercialisés et un bon niveau d'enneigement, seuls quelques établissements ont pu faire le plein de réservations durant les vacances d'hiver.

Fréquentation en baisse de 20 % lors des fêtes de fin d'année, janvier et février en "diminution sensible par rapport à 2004 et 2005", selon le responsable de l'office de tourisme, Christian Sarran, le bilan de la saison d'hiver a de quoi susciter l'inquiétude des professionnels du tourisme local. Car malgré une hausse de 10 % du nombre de forfaits commercialisés et un bon niveau d'enneigement, seuls quelques établissements ont pu faire le plein de réservations durant les vacances d'hiver, qui représentent traditionnellement entre 35 et 50 % du chiffre d'affaires annuel.

Renouvellement du parc
Plus ancienne station française de sports d'hiver après Chamonix, Font-Romeu dispose pourtant de suffisamment d'arguments pour rester attractive. Positionnée sur un créneau familial, la ville a su conserver son charme en évitant les dérives immobilières de certaines stations alpines. Une station 'à taille humaine' qui peut également compter sur un domaine skiable de 54 km, l'un des plus importants des Pyrénées, géré et entretenu par l'opérateur privé Altiservices qui a investi massivement dans l'installation de canons à neige (500 unités) et le renouvellement des remontées mécaniques. Autant d'atouts qui lui permettent de se hisser, bon an mal an, dans le trio de tête des stations pyrénéennes derrière le domaine du Tourmalet, Saint-Lary-Soulan (64) et sa voisine des Angles. Malgré ce potentiel, Font-Romeu peine à fidéliser durablement sa clientèle. Hormis les résidences de tourisme qui affichent complet d'une année sur l'autre, l'hôtellerie traditionnelle est loin d'obtenir les mêmes résultats : "Saison après saison, les taux d'occupation sont en baisse régulière et il est de plus en plus difficile d'attirer les touristes hors saison hivernale", signalent la plupart des professionnels. Avec une douzaine d'établissements, dont une majorité de 2 étoiles, le parc hôtelier compte environ 1 millier de lits (18 000 lits marchands au total), dont une majorité ne correspondrait plus aux standards de l'hôtellerie moderne. Un constat qu'il convient pourtant de relativiser. "Ces 2 dernières années, les départs en retraite ou les cessations d'activité ont conduit au rachat de près de 70 % * des hôtels de la station. De fait, le renouvellement du parc semble assurer à brève échéance ce qui devrait favoriser la revitalisation de l'offre", indique encore Christian Sarran.
Parallèlement à ces rachats d'hôtels, 2 des 3 établissements 3 étoiles de la station ont engagé d'importants travaux de rénovation : 500 000 E pour le Grand Tetras, 150 000 E pour son voisin le Sun Valley. Avec des stratégies différentes, cibler les particuliers pour le premier, jouer la carte des TO et des comités d'entreprise pour le second, les 2 hôtels enregistrent les meilleurs taux d'occupation de la station. "Nous sommes même en tête du classement Insee de l'hôtellerie indépendante régionale avec un taux de 70 % sur 11 mois", précise Pierre Mitjaville au Sun Valley (40 chambres).

Besoin de synergie
À quelques pas de là, Jean-Louis Sarda s'est fixé l'objectif d'être le meilleur 3 étoiles de Font-Romeu au prix d'un important programme de modernisation de sa structure. "Depuis 1999 et le classement de l'hôtel dans la catégorie 3 étoiles, nous avons entièrement revu notre offre avec la rénovation de nos 36 chambres et la création d'un espace de remise en forme incluant spa, sauna, piscine couverte et hammam. Nous venons par ailleurs de nous engager dans la démarche Hotelcert pour devenir le premier établissement labellisé du secteur. Des efforts qui nous permettent de capter d'ores et déjà une nouvelle clientèle française et étrangère que nous fidélisons en nous adaptant à ses attentes en matière de confort et de services." Seul bémol pour ces hôteliers, le manque de soutien de la profession par la municipalité. "Le projet de création d'une centrale de réservation commune n'a pas pu aboutir, de même, aucune concertation n'est engagée entre la mairie et les professionnels du tourisme au niveau des grands projets structurants. Si l'on inclut la fermeture des commerces durant les périodes creuses, les difficultés ne sont pas prêtes de s'estomper", précise encore Jean-Louis Sarda en évoquant la création prochaine d'une nouvelle résidence de tourisme de 300 chambres au coeur de la station.
David Danielzik zzz70

* Le Carlit (3 étoiles), Y Sem Bé, Clair Soleil, Orée du Bois, Cara Sol, Romarin, Régina (2 étoiles).

En chiffres
Les 38 stations du massif pyrénéen (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Aude, Ariège et Pyrénées-Orientales) enregistrent 5,5 millions de nuitées. La moitié des skieurs français viennent des départements du Sud-Ouest, 23 % du Grand-Ouest, 15 % du Sud-Ouest et 8,7 % d'Île-de-France. L'an dernier, le chiffre d'affaires des remontées mécaniques a progressé de 12 % par rapport à l'exercice précédent (- 0,8 % au niveau national). Les journées skieurs ont progressé de 6 % (- 1,5 % au niveau national). La part de marché des Pyrénées s'établit à 10 %.
Source : Confédération pyrénéenne du tourisme. zzz70

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L'Hôtellerie Restauration n° 2973 Hebdo 20 avril 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE