du 27 avril 2006 |
ÉDITO |
L'Europe, l'Europe
Dans la plus grande discrétion, les dirigeants de l'Hotrec,
organisme qui rassemble les principales organisations professionnelles des pays
membres de l'Union européenne, se sont réunis en Finlande, non loin du
cercle polaire pour débattre des principaux problèmes qui concernent l'ensemble
des métiers des CHR au niveau communautaire.
Gageons que le choix du lieu, la fraîcheur du climat et
l'extrême confidentialité, qui ont marqué l'événement,
auront contribué à la sérénité des échanges de vue.
Présidée par l'Allemand Bernd Geyer, ancien dirigeant
de la Dehoga (outre-Rhin, il n'y a qu'un seul syndicat professionnel pour 80
millions d'habitants…), l'Hotrec exerce au niveau bruxellois, où elle
a installé son siège, une fonction purement consultative auprès des
instances officielles de l'Union européenne. Fonction qu'il ne faut absolument
pas négliger à l'heure où le pouvoir normatif et réglementaire
de 'l'eurocratie' s'étend à tous les secteurs d'activité.
Ainsi, sous les latitudes du Grand Nord, vos représentants,
André Daguin et Didier Chenet, ont pu constater combien il est nécessaire
de parler d'une seule voix pour défendre nos spécificités qui
valent largement les 'exceptions' culturelles ou sociales dont on nous rebat les
oreilles par ailleurs. Pour le président du Synhorcat, il est indispensable
pour les pays du sud de l'Europe de faire valoir leurs légitimes points de
vue dans des domaines aussi variés que les droits d'auteur pour la diffusion
de la musique, les règlements de sécurité des établissements
recevant du public ou les conditions d'accès aux piscines d'hôtel, problèmes
rarement débattus à Édimbourg ou à Helsinki.
De même en matière de restauration, il faut éviter
le zèle excessif des représentants hexagonaux auprès des décisionnaires
de la Commission européenne sur des sujets aussi sensibles que la traçabilité,
le développement des OGM ou les appellations contrôlées notamment
pour certains produits susceptibles d'amalgames préjudiciables à nos
traditions culinaires (souvenons-nous de la pitoyable affaire des Saint-Jacques
et des pétoncles).
Sans oublier que notre beau pays est loin de susciter la sympathie
universelle au sein de nos 24 partenaires. Certes, l'événement s'est produit
en Angleterre, ce qui n'étonnera personne, mais établir un palmarès
des 50 Meilleurs restaurants du monde en n'y incluant que 3 Français ne relève
pas forcément d'une absolue objectivité à notre égard.
Raison de plus, au niveau européen, de parler d'une seule voix, comme l'ont fait
nos représentants la semaine dernière, ce qui mérite d'être souligné.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2974 Hebdo 27 avril 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE