du 15 juin 2006 |
LA PAGE DU CHEF |
AU JAPON
Du biocarburant à partir d'huiles usagées
Takeo Someya, sorte de Professeur Tournesol japonais, transforme en quelques heures, dans de grosses centrifugeuses les huiles usagées et autres graisses en autant de tonnes de biocarburant, 4 fois moins polluant que le diesel.
Les Japonais friands de tempura produisent plus de 400 000 tonnes d'huiles de friture usagées... Désormais recyclées en bio carburant. |
Les
Japonais raffolent des tempura, ces beignets frits de légumes, de crevettes
ou autres. De ce fait, parmi les 2,5 millions de tonnes d'huiles rejetées par
les Nippons, 400 000 tonnes sont des huiles de friture. Si ces huiles n'étaient
pas récupérées et recyclées mais déversées dans les
égouts, les dégâts causés sur les canalisations et courants
d'eaux souterrains seraient catastrophiques. Jusqu'alors ces huiles étaient
transformées en savon, en engrais ou nourriture pour bestiaux. Aujourd'hui,
grâce à l'ingéniosité de Takeo Someya, sorte de Professeur
Tournesol de 69 ans, elles sont transformées en biocarburant. Dans sa vieille
usine, située au coeur de Sumida, vieux quartier traditionnel du 'Tokyo d'en
bas', avec 100 l d'huiles usagées, il sait fabriquer 95 l de carburant, qui
ne produit pas d'oxyde de soufre et génère presque moitié moins de fumées noires que le gazole.
Ce carburant
est 4 fois moins polluant, 4 fois moins cher que le diesel et son rendement est
équivalent : il permet de parcourir le même nombre de kilomètres.
Une parcelle de forêt contre
de l'huile usagée
Someya Shoten, l'entreprise de Takeo Someya,
ne produit que 120 tonnes
de Vegetable Diesel Fuel (VDF). C'est peu, mais Takeo Someya et sa fille Yumi (36
ans), qui dirige U'S,
la filiale de commercialisation de ces carburants verts, veulent surtout montrer
l'exemple et sont ravis d'être copiés par d'autres entreprises auxquelles
ils fournissent le matériel (les centrifugeuses au prix de 100 000 euros pièce).
Camions et voitures se bousculent du matin au soir à la 'station-service'
de la filiale U'S qui enregistre un chiffre d'affaires annuel de 2 millions d'euros.
Mais pour convaincre un maximum d'automobilistes d'acheter leur biocarburant, Takeo
Someya et Yumi ont mis en place - avec
l'aide des propriétaires de forêts - un système alléchant pour
protéger les territoires boisés du pays. "Nous offrons, explique
Yumi, 1 tsubo (3,3 m2 ) de forêt dans la préfecture
de Fukushima à tout individu qui nous livre au dépôt, 10 fois
d'affilée, de l'huile de friture, quel que soit le volume." Objectif :
réduire la pollution rampante au Japon, lutter contre les émissions de
CO2 et les pluies acides.
D'après un article de Michel Temman paru dans le supplément
à Libération n° 7792 : Vive le pétrole cher.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2981 Hebdo 15 juin 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE