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 du 22 juin 2006 |
ÉDITO |
Le design dans l'assiette
Il
était temps : alors que le 'design' a depuis des lustres envahi notre vie quotidienne,
des rames du TGV au presse-citron en passant par les téléviseurs et les
tire-bouchons, il fallait bien que les cuisiniers s'y mettent. Évidemment,
il est sans doute plus facile de concevoir des cendriers d'avant-garde ou des étiquettes
minimalistes que de revisiter vers la modernité la présentation d'une
côte de bif ou d'un aligot.
Néanmoins, il faut remercier tous ceux qui osent depuis des
années, non sans mal ni réticences d'une clientèle plutôt accrochée
à ses traditions, bousculer les canons intangibles du credo culinaire pour
surprendre à la fois l'oeil et le palais des convives.
Ainsi, les premières rencontres 'Cuisine et Design'
qui viennent de se dérouler à Paris (lire page 44) illustrent la vitalité
créatrice de ces nouveaux aventuriers que sont les 'designers culinaires'.
Du cocktail de fruits et de fleurs de la galerie 'Fraich'attitude'
aux recherches esthétisantes d'Anne Xiradakis avec la complicité de Guy
Savoy en passant par le 'Blind Tasty' imaginé par le centre de création
Art et Design appliqué à l'alimentation, chacun pourra adapter ces recherches
à son imagination, son talent… et les goûts de sa clientèle.
Car le risque n'est pas mince de déplaire, c'est le
propre de toute avant-garde qui explore les voies de l'avenir en essayant de distinguer
l'essentiel du futile, le durable de l'éphémère. Mais le jeu en
vaut la chandelle, car les consommateurs sont aujourd'hui avides de nouveautés
dans tous les domaines.
Si "la mode, c'est ce qui se démode", difficile
aujourd'hui de rester dans le vent à la vitesse où les fabricants proposent
de nouveaux modèles de téléphones portables, de voitures, d'ordinateurs,
quand ce n'est pas de réfrigérateurs ou de machines à café.
Impossible donc de rester en dehors des courants de la modernité,
y compris dans nos plus solides traditions, notre patrimoine national le plus affirmé,
celui de la cuisine.
Au-delà des chefs reconnus qui ont depuis longtemps consacré
leur talent à une modernité susceptible de satisfaire une clientèle
élitiste et peu regardante sur les additions, c'est l'ensemble de la restauration
qui est priée de se remettre en cause et d'avancer afin de ne pas créer
un trop grand décalage entre les jeunes générations et le culte dangereusement
immobiliste du passé.
'Cuisine et Design', il est temps de vous y mettre. Et
pas seulement, selon la réplique célèbre du "Bonheur est dans
le pré", pour proposer des brocolis à l'eau minérale !
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2982 Hebdo 22 juin 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE
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