du 16 novembre 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LORS D'UNE ASSEMBLEE DU SYNHORCAT MARQUÉE PAR UN VASTE PROGRAMME
"ENSEMBLE, PARTAGEONS, IMAGINONS, DÉCIDONS L'AVENIR DE NOTRE PROFESSION"
Telle est la devise de Didier Chenet, président du Synhorcat, dont les membres se sont retrouvés pour débattre des dossiers cruciaux à l'occasion de leur 2 e congrès national, qui s'est tenu mardi 7 novembre sur le salon Equip'Hôtel, en présence de Renaud Dutreil, ministre des PME.
Didier Chenet, Renaud Dutreil, Hervé Dijols, Jean-Luc Binet et Thierry Suzanne. |
Pour
une fois, l'exercice était facile. Renaud Dutreil, ministre des PME, a été
accueilli chaleureusement par les participants et ses représentants lors de
sa participation au congrès du Synhorcat. Il est vrai qu'il pouvait mettre
en avant le plan de croissance et de modernisation qu'il a signé le 17 mai
2006 avec Léon Bertrand, Dominique de Villepin et les représentants de
la profession. Plan dont certaines dispositions doivent rentrer en application dès
le 1er janvier 2007.
Didier Chenet remerciera le ministre
pour le soutien qu'il a constamment accordé à la profession : "Vous
avez contre vents et marées toujours démontré votre intérêt
pour notre profession, tout comme votre volonté de nous aider face aux nombreuses
embûches rencontrées tout au long de l'année."
Effectivement, la profession a connu
beaucoup de revers en 2006. Premier coup dur : "L'échec du combat sur la
TVA qui ne fut pas une surprise pour le Synhorcat, même si, dans le même
temps, nous le regrettons", précise Didier Chenet. Lors de son précédent
congrès, le Synhorcat avait d'ailleurs prévenu ses adhérents de la
très probable issue défavorable de ce dossier. Tout en rappelant que s'il
n'est plus sous les feux de l'actualité, il n'est malgré tout pas enterré.
En effet, lors de la réunion des ministres des Finances en début d'année,
il avait été décidé que, faute d'un accord unanime sur le sujet,
la Commission européenne plancherait sur le sujet, et devrait présenter
le 30 juin 2007 un rapport d'évaluation sur les conséquences de l'application
du taux réduit de TVA sur l'emploi, la croissance et le fonctionnement du marché
intérieur. Rapport qui devrait convaincre les derniers récalcitrants,
mais aussi les 10 nouveaux États membres qui ont intégré récemment
l'Union européenne. Didier Chenet doit d'ailleurs participer prochainement
à un séminaire à Budapest afin de présenter les arguments
en faveur d'une réduction du taux de TVA en restauration.
Autre combat du Synhorcat en matière
de taux de TVA réduit, "que ce taux puisse s'appliquer aux prestations de
restauration payées par titres-restaurant", et faire bénéficier,
par ce biais, la restauration du taux réduit de TVA au même titre que
la restauration des cantines et restaurants d'entreprises. "Cette demande s'appuie
sur un principe de base simple : égalité devant l'impôt ! Mais surtout,
il s'agit de redonner au titre-restaurant son objet, et qu'il ne soit plus considéré
comme un simple moyen de paiement !", conclura Didier Chenet.
Annulation de l'accord du
13 juillet 2004
"La décision du
Conseil d'État est tombée comme un couperet sur la tête des chefs
d'entreprise qui se battent au quotidien pour faire vivre leur entreprise. Tout
s'est écroulé le 18 octobre !", tempête le président qui
ajoute : "Nous avons besoin de flexibilité dans l'organisation du travail
! Les heures d'équivalence n'étaient pas une lubie de la profession mais
une nécessité !" Cependant, si Didier Chenet remercie le gouvernement
d'avoir pris conscience du marasme dans lequel se sont retrouvées les entreprises
du secteur, il s'inquiète toutefois de l'effet boomerang de cet amendement
- qui reprend les termes de l'accord du 13 juillet annulé par le Conseil d'État.
Et de prévoir que l'amendement a de fortes chances de se faire retoquer par
le Conseil constitutionnel. Pour sa part, le Synhorcat souhaitait la prise d'un
décret pour régler le temps de travail dans la profession afin de pouvoir
repartir sur de bonnes bases lors des prochaines réunions en mixte paritaire.
Didier Chenet déplore également
que les allégements de charges ne concernent principalement que les salariés
au Smic : "Comment ne pas succomber à la tentation de bloquer la rémunération
d'un salarié si l'on sait qu'en l'augmentant de 1 euro, on perd 110 euros,
ce qui est le cas à titre d'exemple pour toute l'hôtellerie."
Pour l'interdiction de fumer dans les
restaurants
Le Synhorcat est un des
syndicats de la profession à ne pas se battre contre le projet de loi sur
l'interdiction de fumer dans les lieux publics, par conséquent, dans les cafés,
hôtels, restaurants. Il s'agit pour cette organisation d'avoir une position
responsable, et d'éviter que demain le tabac ne devienne l'amiante du secteur.
Depuis les arrêts de la Cour de cassation de juin 2005, qui ont condamné
un employeur pour ne pas avoir protégé un salarié contre le tabagisme
passif, la position du Synhorcat ne pouvait aller à l'encontre de l'évolution
des tribunaux tout en rappelant que "nous allons bénéficier d'une année
supplémentaire par rapport aux autres pour mettre en place l'interdiction de
fumer dans nos entreprises". Et que l'important est de trouver des solutions
adaptées pour l'avenir.
Non sans humour, Didier Chenet
a précisé au ministre que "dans le dossier sur l'interdiction de fumer,
la chambre d'hôtel a été considérée par le gouvernement
comme un lieu privé, alors que dans le dossier Sacem, il la considère
comme publique, et du coup, valide la taxe demandée par cet organisme ! J'ai
envie de dire, s'agissant de musique, qu'il faudrait accorder les violons !".
En attendant, le débat a été porté au niveau européen,
et plus précisément devant la Cour de justice de la Communauté européenne.
Renaud Dutreil présente
le plan de croissance et de modernisation pour la profession
"De nombreux établissements
sont trop souvent confrontés à une rentabilité parfois insuffisante,
sans parler des difficultés de recrutement qui restent importantes dans ce
secteur qui est paradoxalement l'un des plus créateurs d'emplois parmi les
services", annonce en préambule Renaud Dutreil, qui rappelle que c'est
dans ce contexte particulièrement difficile pour la profession qu'il a signé
le 17 mai 2006, avec Léon Bertrand et les organisations patronales de la profession,
un contrat de croissance en faveur de l'emploi et de la modernisation du secteur.
Certaines des mesures fiscales
du contrat de croissance seront incluses dans le projet de loi de Finances rectificatives
pour 2006. Il s'agit de la dotation pour investissement, la provision pour amortissements
accélérés et d'un crédit d'impôt pour les maîtres
restaurateurs.
Mais le gouvernement a aussi souhaité
poursuivre la promotion de l'emploi dans le secteur en renforçant le dispositif
actuel d'aide à l'emploi. Pour les restaurateurs traditionnels, le montant
de l'aide par mois et par salarié doit
passer
de 114 à 180 E. Pour les hôtels, restaurants, les débits de boissons
et les cafés-tabac, le montant de l'aide pour les salaires au-delà du
Smic sera porté à 90 E en moyenne. Renaud Dutreil précise que la
Commission européenne a donné son accord à la reconduction et à
l'amélioration de ce plan d'aide, et que les crédits nécessaires
ont été inscrits dans le projet de loi de Finances pour 2007.
Aider la profession dans ses
efforts de mise aux normes
L'État s'engage à
accompagner les entreprises dans leurs efforts de mise aux normes. Renaud Dutreil
a souhaité améliorer le dispositif de Dotation provision pour investissement
(DPI). La DPI permet de déduire du revenu 15 000 E au titre des investissements
futurs. Les mécanismes actuels sont limités à la sécurité
alimentaire, mais à compter du 1er janvier 2007, ils seront étendus
à l'ensemble des dépenses de mises aux normes. Seront donc concernés
par ce dispositif les investissements concernant l'hygiène, la sécurité,
l'insonorisation, la protection contre l'incendie, la lutte contre le tabagisme,
mais aussi l'amélioration de l'accessibilité des personnes handicapées.
Pour les dépenses de mise
aux normes et d'achats de matériels de sécurité, les entreprises
de la profession pourront bénéficier, dès le 1er janvier
2007, d'une possibilité d'amortir ces coûts sur 2 ans au lieu de 5 et
10 ans comme cela est prévu actuellement. "Je tiens à souligner qu'il
s'agit d'une mesure exceptionnelle dont ne bénéficient actuellement que
très peu de secteurs", a précisé le ministre.
Sur le titre de maître restaurateur,
le ministre a rappelé que le Synhorcat l'avait saisi pour éviter de mettre
en place un dispositif trop exclusif. L'objectif de ce titre étant de réaliser
le meilleur équilibre possible entre les exigences de qualification et d'indépendance
des futurs maîtres restaurateurs, ainsi que de la qualité de la cuisine
proposée et de la volonté de permettre au plus grand nombre d'entreprises
de prétendre à ce titre.
Mais le Synhorcat souhaite aussi que le chef d'entreprise puisse s'appuyer sur
un salarié qui bénéficierait des qualifications nécessaires.
Pascale
Carbillet
zzz74v
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3003 Hebdo 16 novembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE