du 4 mai 2006 |
MICHELIN 2006 |
Romuald Fassenet - Le Bec Fin - Dole (39) La capitale de l'ancienne Comté, est enfin reconnue comme ville-étape gastronomique. Pour la première fois de son histoire, elle se voit honorée, en la personne de Romuald Fassenet, d'un étoilé Michelin. Si Besançon est la seule ville de France de plus de 100 000 habitants à ne plus avoir d'étoilés, le Jura semble être le département le plus dynamique de la table comtoise.
Philippe Lamboley
Un conte de fées
C'est
Nicolas Pourcheresse (Auberge de Chavannes à Courlans) qui me l'a
annoncé. Je me suis effondré en larmes dans les bras de mon second tant
la joie était immense." Si Romuald Fassenet est né en Lorraine, c'est
avant tout un pur produit de la Franche-Comté. Lycée technique hôtelier
à Poligny dans le Jura, premières armes à l'Auberge de la Poutre
à Bonlieu (39), il est remarqué par Manuel Martinez, chef de La Tour
d'Argent pendant son service militaire à Matignon. Dès les 'armes rendues',
c'est le tour des grandes maisons afin de consolider ses connaissances. Romuald
n'est pas le genre tête brûlée, il sait que pour faire reconnaître
son talent, il lui faut patienter, engranger des expériences.
C'est ainsi qu'il décide de partir à
l'étranger. Il fait connaissance avec le Brésil aux côtés de
Claude Troisgros, puis des États-Unis où il devient chef de cuisine
en plein coeur de Manhattan. Jean-Paul Jeunet, le chef arboisien aux 2 macarons,
le découvre lors d'un voyage à New York. Ce sera le retour au pays.
Les sources de l'amour
L'histoire de Romuald Fassenet
est ponctuée de contes de fées. Avant de revenir dans le pays de la Vouivre,
Catherine, son amour du lycée hôtelier, lui envoie un message. Après
un long séjour à Londres, elle veut rentrer sur ses terres natales.
Ne connaîtrait-il pas un patron qui pourrait l'embaucher ? Son coeur ne fait
qu'un tour et lui répond : "Viens vite à Arbois, je t'y attends."
Elle, sommelière, lui, chef de cuisine, le couple est formé pour les grands
challenges qui s'annoncent devant eux. Romuald seconde Jean-Paul Jeunet pendant
3 ans avant de se décider à voler de ses propres ailes en 2002. "M'installer
à mon compte, c'était le sens de ma vie de cuisinier, je n'en ai jamais
douté." Romuald n'est pas le genre à intégrer une brigade dans
un grand palace, il veut être son propre patron : "Faire ma cuisine et
pas celle d'un autre." Rien ne l'arrête, et il mène tout de front
comme les plus grands entrepreneurs. Ainsi en 4 ans, il ouvre Le Bec Fin à
Dole, gagne le concours très difficile de Meilleur ouvrier de France, devient
doublement papa et… remporte sa 1re étoile au Michelin.
"C'est formidable, tous mes rêves professionnels et personnels sont exaucés."
On peut parler légitimement
chez Romuald Fassenet de cuisine de terroir. S'il se sent bien auprès des jeunes
de sa génération, il préfère la saucisse de Morteau à
l'azote liquide. "Ma cuisine, nous dira-t-il, ce n'est jamais plus de 3 produits
dans une assiette, plus d'une épice, jamais plus d'une sauce ou d'un jus pour
que rien ne télescope, ne heurte ou n'éteigne les saveurs et les textures."
Romuald prépare maintenant d'autres rêves, un déménagement
dans un lieu plus grand avec des chambres d'hôtel coquettes, des cuisines
plus spacieuses et peut-être d'autres étoiles, mais ses vraies étoiles
sont mes "deux petites filles".
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Le Bec Fin
67 rue Louis Pasteur
39100 Dole
Tél. : 03 84 82 43 43
www.le-bec-fin.com
En
coulisses
Romuald Fassenet utilise comme marque de vêtements professionnels
Clément et Bragard et oeuvre sur un piano Thirode.
Côté détente
Son
hobby ? Le football !
En chiffres Investissements 300 000 E CA 2005 580 000 E Effectif 12 personnes Nbre de couverts 45 Capacité 60 couverts Prix moyen 60 E Prix des menus 28 E, 45 E, 54 E et 68 E |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2975 Magazine 4 mai 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE