du 4 mai 2006 |
MICHELIN 2006 |
Bruno Monoir - Le Bénaton - Beaune (21) Si l'appétit vient en mangeant, c'est en travaillant que le chef s'est passionné pour la cuisine gastronomique.
Pascale Carbillet
La passion pour motivation
Grand
fan de sport, Bruno Monoir ne se voyait pas perdurer la tradition familiale en devenant
cuisinier. Son souhait ? Rentrer dans la gendarmerie, et plus précisément
être professeur de sport. La réponse de son père fut sans appel
: "Dans la famille, il n'y a pas de gendarme ni de curé. Tu seras cuisinier."
À cette époque-là, on ne badinait pas avec l'autorité parentale.
Il effectuera ses 2 ans d'apprentissage pour obtenir son CAP de cuisinier chez ses
parents à Nuits-Saint-Georges. Le café familial proposait une cuisine
familiale sans prétention, mais de qualité, dans le respect de la tradition
avec des plats comme le coq au vin.
Si la motivation n'était pas présente
au départ, il reconnaît qu'elle lui est venue sur le terrain. "On
apprenait un vrai métier à ce moment-là. Aujourd'hui, les jeunes
qui sortent de formation sont complètement perdus. Ce qui est un peu normal.
À l'époque, on avait 4 matinées de pratique par semaine, quand,
aujourd'hui, ils n'en ont plus qu'une." Entre-temps, ses parents décident
de transformer une partie de la maison familiale en pizzeria pour son frère.
Mais ce dernier sera complètement réfractaire. Bruno
sera alors appelé à la rescousse pour reprendre la direction de l'établissement
du haut de ses 17 ans. Pas facile alors de s'imposer face à un personnel
aguerri et beaucoup plus âgé. Il dirigera la pizzeria pendant six ans,
même si le travail en lui-même ne lui plaît pas. Cela ne correspond
pas à sa conception du métier.
Suite à la vente de leur établissement
de Nuits-Saint-Georges, les parents viennent reprendre l'établissement, qui
va subir une transformation complète pour devenir un restaurant qui sera baptisé
Le Bénaton, du nom bourguignon des anciens paniers à vendanges.
Il est alors temps pour Bruno Monoir
d'achever sa formation professionnelle en allant voir ailleurs.
Découverte de l'univers
gastronomique
Pas facile de recommencer
au bas de l'échelle après avoir été responsable pendant six
ans. À 25 ans, il part comme commis chez Dame Tartine à Beaune avec
Alain Billard, où il découvrira l'univers de la gastronomie, et se souvient,
avec émotion, des discussions sans fin qu'il a eues avec le chef sur la cuisine.
Il peaufinera son parcours en allant travailler chez des étoilés Michelin.
D'abord chez son oncle, Jean-Louis Monoir, au Relais de Sceaux, puis chez Jacques
Lameloise, qu'il considère comme son père spirituel. Période où
il rencontrera son épouse Isabelle.
En 1990, il rachète Le
Bénaton grâce à un crédit vendeur réalisé par ses
parents qui souhaitent s'arrêter. Mais les époux Monoir veulent totalement
changer l'esprit du restaurant en proposant une cuisine plus sophistiquée.
C'est à l'occasion d'un repas chez Jean-Paul Thibert, étoilé Michelin
à Dijon, qu'il trouvera l'élément déclencheur qui inspirera
son style de cuisine. "C'est cette qualité et cet esprit de travail que
je voulais faire", précise Bruno. Il lui faudra patienter quelques années
pour affiner son style et devenir complètement opérationnel avec sa cuisine.
Cela faisait trois ans qu'il s'estimait prêt pour décrocher une étoile.
Mais chaque année, c'est la déception. "Je m'étais résigné
à ne plus l'avoir, tout en conservant la même qualité de travail.
Ce fut donc une grande satisfaction de l'avoir obtenue."
n
zzz22i
Le Bénaton
25 Faubourg Bretonnière
21200 Beaune
Tél. : 03 80 22 00 26
Fax : 03 80 22 51 95
Complément d'article
2975mp44
LA RECETTE DU CHEF
Tête de veau rôtie, grosses langoustines frites au son de moutarde de monsieur
Fallot, bouillon gribiche
En
coulisses
Le chef et sa brigade utilisent la marque de vêtements professionnels
Clément et exercent sur un piano Solymac.
Côté détente
Golf : dans la mesure du possible, il y consacre 2 après-midi
par semaine pour faire 9 trous en 2 heures ! Cela lui permet de décompresser
et d'organiser son travail.
En
chiffres Investissements 91 460 E pour le fonds 76 200 E pour les murs 130 000 E pour rénovation CA 2005 280 000 E HT Effectif 9 personnes (5 en cuisine et 4 en salle) Nbre de couverts 35 (50 depuis l'étoile) Capacité 35 couverts Prix moyen 60 E Prix des menus 22 E, 38 E, 53 E à 63 E |
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2975 Magazine 4 mai 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE