du 4 mai 2006 |
PIANOS DES CHEFS |
Le Sirius d'Elro Pour en finir avec des conditions de travail trop difficiles à supporter, Hervé Fourrière a rénové sa cuisine avec une seule idée en tête : dégager un espace pour être créatif et zen ! Aujourd'hui, c'est chose faite grâce, entre autres, à un fourneau suisse high-tech : un Sirius signé Elro.
Nelly Rioux
À Nancy
Le Capucin Gourmand s'offre un piano zen !
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Lorsque la canicule de 2003 a
fait monter la température ambiante de la cuisine à 70 °C, Hervé
Fourrière, chef et propriétaire du Capucin Gourmand à Nancy, a
craqué : "Je veux une cuisine zen sinon j'arrête", a-t-il alors
déclaré à son épouse Laurence. Pourtant, ce projet de rénovation
de cuisine, il l'avait en tête depuis longtemps
: "Avant la chaleur, c'était le froid. Chaque hiver - et à Nancy
ils sont rudes - en zone de préparation, on gelait, on ne pouvait même
plus travailler les produits."
En 2002, il avait déjà fait appel
à Guy Berthier du cabinet Ecohal pour réfléchir à une nouvelle
configuration. Ce dernier confirme : "Il m'avait demandé de faire une pré-étude
pour avoir une idée.
Mais on n'avait rien arrêté, car il n'avait pas fait son choix de piano.
Or, dans une cuisine, le piano, c'est l'élément majeur, c'est l'organe
qui va définir l'ensemble." Par habitude, Hervé Fourrière pensait
s'orienter vers un fourneau à gaz. Mais soucieux de la température ambiante
et des coûts énergétiques, son choix s'est tourné vers un fourneau
tout électrique fabriqué
par le Suisse Elro. Baptisé Sirius, comme l'étoile la plus brillante
du ciel, "ce piano a transformé notre établissement et presque notre
vie", sourit Laurence, qui a profité de ce changement pour entreprendre
de son côté le nouveau décor de la salle, très réussi.
Les inducteurs sont positionnés dans la partie inférieure du fourneau et sont ventilés grâce à de nombreux ventilateurs (entre 6 et 9 suivant le nombre d'inducteurs). |
Vision large et horizontale
sur chaque zone
Aujourd'hui, la nouvelle
cuisine du Capucin est tout simplement fascinante ! Alors que le service a démarré,
l'ambiance est calme, sereine… 'zen' pour reprendre les mots du chef. Le Sirius
trône au milieu de la zone de travail où on a libéré toutes
les formes de pollutions visuelles pour mieux le mettre en valeur. Rien ne dépasse,
rien ne vient perturber le regard. La lumière se diffuse au travers des cloisons
transparentes qui séparent chaque zone de travail. Guy Berthier a longuement
mûri cette conception pour être en phase avec les souhaits d'Hervé
Fourrière : "Je voulais que du passe, le chef ait une vision large et horizontale
sur l'ensemble de la cuisine y compris sur le local dédié à la
pâtisserie et sur la plonge". Hervé Fourrière renchérit
: "Moi aussi je voulais un vrai projet de cuisine. Pas question de faire appel à ces sociétés
qui ne pensent qu'à mettre le plus de meubles possible, les uns à
côté des autres. Pour le fourneau, j'ai été séduit par
la technologie du Sirius et par les réponses qu'il m'apportait sur le plan
de la gestion énergétique. Et puis quelle rigueur ! Le jour de l'installation,
les techniciens suisses sont arrivés avec le camion à l'heure prévue,
en blouse blanche et en moins de cinq heures, le fourneau était installé
et fonctionnait ! J'ai été bluffé !"
Des meubles, il y en a, mais juste ceux dont on
a besoin pour être efficace. Ils sont beaux et harmonieux, astucieux - certains
renferment des bacs pour le linge de la salle -, le passe tout inox est équipé
de lampes chauffantes. Un travail signé Vauconsant et installé par LMH
(Lorraine Machines Hôtelières).
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Esthétisme
et avant-gardisme
Enfin, il y a le piano,
d'un esthétisme absolu, moderne, voire avant-gardiste par sa forme. Un fourneau
dépourvu de boutons, car toutes les commandes sont déportées sur
un terminal, véritable pupitre de commande dont on choisit librement l'emplacement,
et qui n'est ainsi jamais abîmé par les multiples nettoyages. Au Capucin
Gourmand, le pupitre est suspendu à hauteur des yeux, ce qui facilite le
travail des cuisiniers. Il est double pour être accessible de chaque côté
du fourneau. Mais ce pupitre aurait pu être installé au mur ou sur une
console suivant la configuration de la cuisine et le souhait du chef. Même
s'il semble petit, il permet d'effectuer tous les réglages de chacun des éléments
qui composent le fourneau. La partie supérieure comprend une plaque vitro avec
foyer induction de surface, un bain-marie GN 1/1, une poissonnière GN 1/2,
une plancha avec surface de rôtissage de 430 x 650 mm moitié lisse, moitié
grill sur la longueur pour que les deux fonctions
soient accessibles de chaque côté. En partie inférieure, on trouvera
une étuve GN 2/1 et le fameux Trigomat en GN 2/1 (pour pouvoir accueillir les
grosses pièces) qui offre 3 fonctions : la cuisson bien sûr (avec réglage
de la voûte et de la sole indifféremment) mais aussi la basse
température et le maintien en température.
À chaque mise en route, un contrôle de fonctionnement général
est effectué automatiquement par le tableau de bord. Ce principe permet de
signaler immédiatement une éventuelle panne ou un dysfonctionnement. L'enregistrement
des consommations énergétiques s'effectue, lui aussi, automatiquement
au fur et à mesure de l'utilisation. C'est grâce à cette fonction
qu'Hervé Fourrière a pu définir pour quelle part son fourneau rentrait
dans le coût de revient d'un repas (0,09 centime d'euro/couvert). Peu nombreux
sont les chefs qui connaissent ce chiffre…
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Une régulation des puissances
permettant 30 % d'économie
Le Sirius intègre un
régulateur de puissance qui va permettre à l'utilisateur de réaliser
des
économies de l'ordre de
30 % par rapport à un fourneau électrique classique. C'est
un matériel sur lequel le cuisinier
va travailler en temps réel. Exit le principe du thermostat allant de 1 à
10. C'est le fourneau qui va lui-même réguler les puissances demandées
en fonction des températures de consigne.
Une économie de 34 %
"Cela signifie que lorsque vous êtes
à température, le fourneau ne réclame plus d'énergie",
explique Jean-Pierre Sacazes, directeur de la filiale française d'Elro. "Il
y a une alimentation dynamique et calculée en fonction des besoins. Les économies
énergétiques engendrées par le Sirius sont bien réelles et fondées.
On va pouvoir demander une puissance de connexion inférieure à la puissance
nominative et on peut gagner jusqu'à 34 % sur les charges de connexion et
donc d'abonnement. Au Capucin le fourneau a une puissance globale de 47 kW - puissance
nominative - mais nous n'avons demandé que 31 kW, soit une économie de
34 %", complète-t-il. Si généralement un restaurant est en tarif
bleu (de 0 à 36 kWh), la tendance montre que les établissements glissent
de plus en plus vers des tarifs jaunes (de 36 à 250 kWh). Les débits
d'énergie doivent donc être parfaitement maîtrisés, ce qui
est beaucoup plus facile avec l'électricité qu'avec le gaz par exemple
(lire encadré). Et n'oublions pas que l'utilisation de l'électricité
aura aussi une incidence sur les besoins en extraction qui là encore seront
30 à 40 % inférieurs. À noter qu'en option le Sirius peut également
gérer le débit d'eau et le quantifier de la même manière que
l'énergie.
Alors irréprochable l'étoile
des fourneaux ? Non car son prix reste très élevé (un peu moins de
40 000 E pour le Sirius du Capucin). Mais sur
ce point encore, Jean-Pierre Sacazes a des arguments : "Nous prouvons à
nos clients que nos produits contribuent à leur faire gagner de l'argent
même si au départ l'investissement est légèrement supérieur.
Dans chacune de nos offres nous faisons un calcul de rentabilité personnalisé.
Nous intégrons par exemple un calcul sur cinq ans des coûts d'exploitation et un calcul sur l'extraction
en mètres cubes" conclut-il. Alors vraiment irrésistible le Sirius ? Oui
parce qu'il fait un peu rêver. Et oui parce que sa technologie s'inscrit complètement
dans les préoccupations actuelles : prendre en compte le matériel et l'inclure
dans les coûts d'exploitation. Et si on en profite pour faire un geste en
faveur de la planète, ce n'est pas plus mal !
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LE
CAPUCIN GOURMAND A RETROUVÉ SA S1RÉNITÉ
C'est en 1998 que Hervé Fourrière
reprend à son compte - vingt ans après y avoir été commis
de pâtisserie lorsque Gérard Veissiere y officiait - le Capucin Gourmand,
une adresse incontournable à Nancy, à deux pas de la place Stanislas.
Aujourd'hui âgé de 44 ans, Hervé Fourrière est aux commandes
d'un établissement flambant neuf et entièrement rénové, mais
qui aura nécessité un investissement de plus de 300 000 E. Le changement
a été radical et c'est son épouse, Laurence, qui a entièrement
revu le décor, lassée de ce qu'avait fait précédemment le cabinet
de design Gilles Schmitt sur le thème du verre et de l'Art Nouveau. |
"AU CAPUCIN : ON
GÈRE L'ÉNERGIE !"
Hervé
Fourrière a trouvé en Dominique Craincourt son alter ego côté
énergie ! C'est la passion, l'investissement et les compétences de l'homme
qui ont fait que Hervé Fourrière a choisi le groupe EDF et non un de ses
concurrents. |
L'ÉQUIPE DE
MAÎTRISE D'OEUVRE Architecte : Alain Conradt - Atelier d'Architecture du Parc BET Fluides : Jean Job - J&W Consultants Ingénierie de Restauration : Guy Berthier - Ecohal Fournisseur Energie et services : Dominique Craincourt - EDF Installation de cuisine (hors piano) : LMH Chauffage Ventilation : Hupel Piano + Salamandre : Elro Mobilier Inox : Vauconsant |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2975 Magazine 4 mai 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE