du 4 mai 2006 |
MICHELIN 2006 |
Christophe Cussac - Restaurant Joël Robuchon - Monaco Le chef ne compte plus les étoiles Michelin. Il en a déjà eu deux à 2 reprises. Mais celle obtenue à Monaco a une saveur particulière : elle consacre ses retrouvailles avec Joël Robuchon et une cuisine ludique et spontanée.
Bernard Degioanni
Nouvelle étoile, autre cuisine
Christophe Cussac devant la cuisine ouverte du Restaurant Joël Robuchon à Monaco. |
Ici,
dès qu'un plat devient compliqué, on le reprend de zéro", dit
Christophe Cussac qui dirige les cuisines du Restaurant Joël Robuchon à
l'Hôtel Métropole depuis son ouverture en mai 2004. Le Métropole,
c'est un peu L'Atelier de Robuchon version Côte d'Azur. Des plats minimalistes
ou presque, chaque fois déclinés autour d'un produit, une ambiance et
un service décontractés, une cuisine ouverte sur la salle, la possibilité
de choisir un seul plat, des demi-portions. Christophe Cussac, cuisinier classique
par excellence, avoue : "J'ai dû retravailler mes plats. Au départ,
ce n'était pas évident de supprimer des éléments d'assaisonnement,
de décoration. Il a fallu retirer, épurer. La cuisine servie au Métrople
est simple, mais pour moi, ça ne l'est pas. J'ai toujours la même pression,
les mêmes contraintes de perfection. Ça doit être parfait, tout
en étant plus alerte", ajoute-t-il.
Christophe Cussac dit son bonheur d'avoir pu approfondir
d'autres "approches" de la cuisine, comme celle à la plancha : "Si
les aliments exigent peu de matières grasses, l'exécution se doit d'être
d'une plus grande rapidité."
Il précise que, dans un tel contexte,
"on a moins le droit à l'erreur. Sur un plat de conception classique,
on peut toujours camoufler une faiblesse, pas si l'on n'a qu'un élément
dans l'assiette".
La rencontre décisive
avec Joël Robuchon
On en revient à Joël
Robuchon, qu'il qualifie "de maître, de père spirituel", avec
lequel il a travaillé dans 3 établissements à Paris, de 1977 à
1982. "Avec lui, on apprend ni recettes ni tours de main. Quand il refuse un
plat, il faut savoir pourquoi. On le retravaille, on le lui présente, il le
récuse à nouveau, on y retravaille, et c'est quand il l'accepte que
l'on comprend pourquoi il l'avait refusé."
Christophe Cussac, né à
Paris en 1955, a débuté en 1973 à l'école hôtelière
Jean Drouant, "sans passion", avant de rencontrer Joël Robuchon au Concorde
La Fayette, de le suivre à l'Hôtel Nikko puis au Jamin.
Il dirige d'abord son secrétariat
et c'est au Nikko qu'il passe en cuisine. En 1984, après un an chez Troisgros
à Roanne, il rejoint l'établissement familial, l'Abbaye Saint-Michel
à Tonnerre, qui a 1 étoile au Michelin.
Cette bâtisse du Xe siècle, transformée en hôtel-restaurant
par sa grand-mère, est dirigée par son père. 3 ans après son
arrivée, le Michelin lui octroie une 2e étoile.
Une récompense qu'il retrouve 12 ans plus
tard à La Réserve à Beaulieu, 2 ans à peine après
avoir pris la direction des cuisines de ce palace de la Côte d'Azur avec l'objectif
avoué de conquérir des étoiles.
Aujourd'hui, l'étoile de Monaco
est reçue avec "plaisir !" "C'est une récompense pour l'équipe,
ça la valorise, la motive. Mais ici, cela n'a jamais été un but",
dit Christophe Cussac.
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Restaurant Joël Robuchon
Hôtel Métropole
Tél. : 00 377 93 15 15 15
www.metropole.com
Complément d'article
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LA RECETTE DU CHEF
Saint-pierre aux saveurs méridionales
En coulisses
Le chef et sa brigade utilisent la marque de vêtements
professionnels Clément. La marque du piano sur lequel exercent
le chef et sa brigade est Molteni.
Côté détente
Quel est le hobby du chef ? La moto, la musique, le cinéma
et le bateau.
En
chiffres Effectif 40 personnes Capacité 60 couverts + 25 en terrasse Prix moyen Entre 75 et 100 E Prix des menus De 60 à 160 E |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2975 Magazine 4 mai 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE