du 1er février 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
pour le 20e anniversaire de la compétition
FABRICE DESVIGNES REMPORTE LE BOCUSE D'OR HAUT LA MAIN
Fabrice Desvignes est le 6e Français à remporter le Bocuse d'or dont c'est la 11e édition en 20 ans.
Par Nadine Lemoine
La victoire à Fabrice Desvignes.
J'étais transcendé ! J'ai mis 35 minutes de moins que le temps prévu pour réaliser les plats. J'étais pressé. Antoine, mon commis, était aussi une vraie fusée. On était devenus de véritables machines. Pour parler à Antoine, j'étais obligé de hurler tellement il y avait de bruit. On n'entendait plus les timers ni le four. Et pourtant, on s'était entraîné avec la musique à fond pour s'habituer. C'était bien loin de la réalité !", raconte Fabrice Desvignes, Bocuse d'or 2007.
En deux jours, les 23 et 24 janvier, 24 chefs issus de sélections nationales sont venus défendre leurs couleurs à Lyon. Entraînés comme des sportifs de haut niveau et soutenus par des fans en délire, les candidats avaient 5 h 30 pour envoyer un plat de poisson et plat de viande qui frôlent la perfection. Avec eux, un commis avec lequel ils forment un binôme, un élève de l'Institut Paul Bocuse en soutien, les chefs qui notent leur prestation, et les membres du jury (le gratin de la gastronomie mondiale) à deux pas qui goûtent les plats avec une attention scrupuleuse. Le tout sous l'oeil du patron : Paul Bocuse. L'enjeu est d'importance, et ici, tout le monde en est conscient. La Marseillaise envahit l'Espace des Chefs. Fabrice Desvignes, second des cuisines du Sénat, coaché par ses chefs Gilles Poyac, Pascal Grière et Jérôme Le Minier, a rempli son contrat. "Je veux leur dire un grand merci, ainsi qu'à Michel Roth, François Adamski, Stéphane Buron et Michel Rochedy, qui sont passés plusieurs fois au Sénat et m'ont donné de précieux conseils, insiste Fabrice Desvignes. On a gagné ! C'est fini ! Ce n'est pas ma cuisine qui a gagné, c'est la cuisine de l'équipe du Sénat. C'est plus d'un an de travail à ne faire que ça. Je suis heureux !"
En
coulisse, quelques minutes avant l'annonce du palmarès : Olivier Roellinger,
Antoine Michelson et Fabrice Desvignes, inquiets.
"Ça faisait 48 heures que je n'avais pas dormi. J'étais
épuisé physiquement et moralement", confie aujourd'hui le nouveau
Bocuse d'or.
Les
membres du jury lors de la présentation des plats : Gualtiero Marchesi,
Juan Mari Arzak...
Hiroyuki
Hiramatsu et Olivier Roellinger, membres du jury, avec
Jean Fleury et Paul Bocuse.
Heston Blumenthal,
président d'honneur du jury, Paul Bocuse et
Serge Viera, Bocuse d'or 2005.
Photo
de famille de tous les chefs qui ont rendu possible le bon déroulement du concours
depuis 1987.
Frédéric Anton, Pré Catelan
à Paris, Espoir 3 étoiles, est venu assister au Bocuse d'or en attendant
la sortie du guide Michelin.
Michel Roth, Yannick Alleno (également
classé en Espoir 3 étoiles), François Adamski et Franck
Putelat. Bocuse d'or et Bocuse d'argent, les prédécesseurs de
Fabrice Desvignes sont venus le soutenir.
Classement du Bocuse d'or | ||
Classement | Pays | Total |
1 | France | 968 |
2 | Danemark | 941 |
3 | Suisse | 932 |
4 | Norvège | 893 |
5 | Suède | 891 |
6 | Japon | 835 |
7 | Canada | 829 |
8 | Islande | 808 |
9 | Espagne | 798 |
10 | Royaume-Uni | 781 |
11 | Allemagne | 767 |
12 | Australie | 757 |
13 | Autriche | 754 |
14 | États-Unis | 749 |
15 | Belgique | 730 |
16 | Singapour | 727 |
17 | Chine | 723 |
18 | Italie | 718 |
19 | Afrique du Sud | 716 |
20 | Brésil | 691 |
21 | Luxembourg | 690 |
22 | Mexique | 683 |
23 | Argentine | 666 |
24 | Russie | 614 |
Retrouvez
les
meilleurs moments du Bocuse d'or 2007
en vidéo et
en images
Palmarès |
Bocuse d'or : Fabrice Desvignes
(France). |
Georges
Blanc et Vincent Ferniot, qui présentait en direct le concours du
Bocuse d'or.
Kotaro
Hasegawa, Hiroyuki Hiramatsu, Jacques Pourcel, le commis de Kotaro
Hasegawa, Laurent Pourcel.
Le chef japonais travaille pour les frères
Pourcel au restaurant Sens et Saveurs à Tokyo.
Jean-François
Mesplède, directeur du guide Michelin France, a également
suivi les épreuves. Ici avec Laurent Turmes, managing director de Villeroy
& Boch.
Réactions à chaud | |
ANTOINE
MICHELSON,
commis de Fabrice Desvignes, élève en bac pro à Ferrandi à
Paris : "C'est énorme ! Ça fait 9 mois que je travaille dur avec
Fabrice. |
JACKY FRÉON, 1er vainqueur du Bocuse d'or en 1987, secrétaire général et coordinateur de l'Académie des Bocuse d'or : "J'avais dit à Régis Marcon 'c'est le meilleur candidat qu'on ait présenté jusqu'à présent' et j'ai beaucoup de respect pour tous ceux qu'on a sélectionné auparavant. Fabrice Desvignes doute beaucoup et c'est ce qui fait qu'il est à l'affût de tout. Je n'ai jamais vu ce niveau-là en concours. C'est tellement haut qu'on se demande ce qu'on pourra faire demain."
|
GÉRARD CAGNA "D'un métier du quotidien, on a réussi à faire un métier spectacle. On voit les yeux des candidats tendus comme ceux des sprinters, mais eux, c'est un marathon qu'ils vivent. Il y a une compétence et une gestuelle magnifiques. Tension et dramaturgie. Je suis admiratif." |
CHRISTIAN BOURILLOT "On sent une montée en puissance du concours. On ne sait pas où ça va s'arrêter. Des pays faibles montrent de grands progrès. C'est formidable !" |
OLIVIER ROELLINGER "C'est la première fois que je fais partie du jury et je suis très honoré. La cuisine est vraiment un trait d'union entre les hommes. C'est une fête internationale exceptionnelle, avec une ferveur et une magie que l'on doit à Paul Bocuse et ceux qui l'entourent." |
FRANÇOIS ADAMSKI "Ça me rappelle de grands souvenirs, beaucoup de contraintes, de travail… Ça nous aide à grandir en termes de notoriété et de travail et on se fait plaisir." |
MICHEL ROTH (à droite, dans le box de Fabrice Desvignes) "On se rend compte que la France est toujours là et toujours en pointe en matière de technicité. Ce sont les jurés de chaque pays qui ont voté. Il faut le rappeler. Il y a de plus en plus de candidats compétitifs, et la France, qui a une culture de concours, avance bien avec son temps et reste le pays à battre. On est toujours à notre rang dans les concours et dans les restaurants. On est encore là." |
SERGE VIERA, vainqueur du Bocuse d'or 2005 : "Le niveau s'est encore amélioré. Je n'aimerais pas être à leur place. Je suis plus zen aujourd'hui. Grâce au Bocuse d'or, ça accélère tout. J'ouvre mon hôtel-restaurant début 2008 à Chaudes-Aigues (45 couverts, 6 chambres). On aurait mis 5 à 6 ans de plus sans la victoire au Bocuse d'or." |
JACQUES MAXIMIN,
et une partie des MOF qui ont suivi les épreuves
:
"Je suis venu en observateur en vue de la finale des MOF. Je regarde les niveaux,
les techniques… |
RÉGIS MARCON, président de l'Académie des lauréats du Bocuse d'or, ici avec JOSEPH VIOLA, restaurant Daniel et Denise : "Le niveau monte. On voit que notre livre (Défi Gourmand chez Glénat) a été lu par les candidats qui ont suivi quelques-uns de nos conseils." |
Lire le Quotidien du 24 janvier : cliquez ici
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 3014 Hebdo 1er février 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE