du 8 février 2007 |
L'ÉVÉNEMENT |
Sondage
express L'Hôtellerie Restauration a organisé un sondage express du mardi 5 au mardi 12 décembre sur la page d'accueil de son site www.lhotellerie.fr afin de savoir ce que les employeurs, mais aussi leurs employés, souhaitaient voir négocier en termes d'aménagement du temps de travail dans la profession des CHR : 35 heures avec paiement des heures supplémentaires
? Les employeurs ont répondu à Les salariés ont répondu à Contrairement aux idées reçues, les salariés
sont prêts à travailler sur la base de 39 heures et de bénéficier
en contrepartie de jours de congé supplémentaires. Sentiments aussi largement
partagés par leurs employeurs. |
TEMPS DE TRAVAIL DANS LE SECTEUR DE L'HÔTELLERIE-RESTAURATION
Un accord qui permet de maintenir la durée du travail à 39 heures
Le nouvel accord sur le temps de travail présenté lundi 5 février à la signature par l'Umih, le GNC et le Synhorcat, et ratifié uniquement par la CFDT, permet aux entreprises du secteur de continuer à travailler sur la base de 39 heures en majorant les 4 premières heures à 10 %, accorde 5 jours fériés garantis et prévoit
une grille de salaires actualisée en euros.
De gauche à droite : Signature de l'accord par Didier Chenet pour le Synhorcat, André Daguin pour l'Umih, Jacques Bellin pour le GNC et Johanny Ramos pour le CFDT. |
Le
suspens durera jusqu'au bout. En effet, si les 2 avenants à la convention
collective proposés par l'Umih, le GNC et le Synhorcat ont été présentés
lundi 5 février à 15 heures à la signature des partenaires sociaux,
seule la CFDT a ratifié pour l'instant ces 2 textes. En effet, il a été
décidé de scinder en 2 avenants, le texte sur la durée et l'aménagement
du temps de travail qui est l'avenant n° 2 de l'avenant n° 2 bis qui comporte
la nouvelle grille de salaires. Ceci pour permettre d'accélérer la procédure
d'extension de la grille de salaires afin de la rendre obligatoire à tous,
et surtout de permettre une renégociation de celle-ci dès juillet 2007
sans avoir à rediscuter du texte sur le temps de travail.
La CGT ayant déjà clairement annoncé
qu'elle refusait de signer cet accord qu'elle considère inférieur à
celui de 2004, qu'elle avait déjà refusé de signer. Selon son représentant
Stéphane Fustec : "La majoration de 10 % des 4 premières heures correspond
à 13 E par mois en moyenne pour les salariés. Et les 5 jours
fériés sont déjà acquis dans les restaurants et hôtels
de chaînes et des grands groupes."
Quand 3 syndicats salariés signataires
de l'accord de 2004 (FO, CFTC, CFE/CGC), ils ont déclaré réserver
leur position d'ici à la fin de la semaine.
Un accord gagnant-gagnant
pour tous
La CFDT se félicite
de la signature de ce texte qui conduit la profession à rallier le droit
commun. "Cet accord, c'est la suppression des heures d'équivalence qui est
l'aboutissement de la principale revendication de la CFDT. Il faut que les salariés
puissent comparer ce qu'ils ont par rapport aux autres secteurs d'activité",
déclare son délégué Johanny Ramos.
Pour les 3 organisations patronales,
ce texte consacre une nouvelle vision des relations sociales du secteur. En effet,
ce texte réglemente non seulement une nouvelle organisation du temps de travail
dans la profession et instaure une nouvelle grille de salaires en euros, mais surtout
il est déjà prévu que les partenaires sociaux se retrouvent à
partir de cet été afin de négocier la grille de classification, le
statut des cadres, le compte épargne temps, les chèques-vacances et la
mise en place d'une commission nationale d'interprétation. "On reconnaît
notre spécificité. Ce texte
est
une réponse aux entreprises de toutes les tailles, personne n'est oublié
dans cet accord", déclarent-ils d'une seule voix.
Pour Jacques Bellin, président du GNC : "On
a reconstruit l'accord de 2004 en tenant compte du droit commun. Le nombre de jours
de repos sera le même, il ne s'agit que d'un problème de langage."
Quant au président du Synhorcat, il tient à préciser que la signature
de FO, CFTC et CFE/CGC est essentielle pour le bon fonctionnement de cet accord,
et regrette qu'ils ne soient pas présents pour la signature. D'autant que "nous
avons gommé les dernières difficultés qui nous opposaient en intégrant
leurs dernières revendications du lundi matin, et je souhaite qu'ils nous rejoignent
pour signer cet accord", précise Didier Chenet.
Des négociations jusqu'au
bout
Cette dernière réunion
a donné lieu à d'ultimes négociations et modifications du texte.
En effet, sous l'impulsion du représentant de FO, la CFTC et la CFE/CGC ont
obtenu in extremis la suppression de l'article 6.3 qui prévoyait de réduire
de 11 à 9 heures le repos quotidien des salariés en cas de 'surcroît
d'activité'. Notion beaucoup trop large qui aurait conduit pour ces syndicats
à une réduction systématique du repos quotidien. Ces 3 syndicats
avaient déjà informés les organisations patronales qu'ils ne se
prononceraient pas sur une éventuelle signature avant vendredi prochain. Bien
que FO vient déjà annoncer qu'il ne signerait pas la grille de salaires
contenue dans l'avenant n° 2 bis à la convention collective. Quant à
l'avenant sur le temps de travail "nous devons consulter nos adhérents qui
perdent 5 jours conventionnels, remplacés par 5 jours fériés garantis
qui n'ont ni le même objet ni la même nature", estime Denis Raguet.
Une grille de salaires qui
sera ratifiée par la CPIH
Tout comme la Fagiht dont
le projet diffère légèrement, la CPIH a soumis à la signature
son propre projet qui reprend le principe d'une 6e semaine de congés
payés. Elle refuse de ratifier cet accord de 2007, car ces jours fériés
ne sont pas aussi attractifs que la 6e semaine. "Cet avenant sur le
temps de travail n'a aucun caractère promotionnel pour la profession, et il
sera en outre très difficile à mettre en place dans nos entreprises.
On annonce des jours fériés, mais il faudra expliquer que ces jours seront
travaillés et compensés, alors que les salariés s'attendront à
ne pas travailler le jour de Noël", explique Jean-François Girault.
Par contre, la CPIH signera l'avenant sur la grille de salaires, "car cette grille
revalorisée et exprimée en euros permet de sortir la profession de l'ornière",
conclu le président de la CPIH.
Pascale
Carbillet
zzz60
Principales
dispositions de l'accord de 2007
La durée du travail Majoration des heures supplémentaires Contingent d'heures supplémentaires Durée maximale de travail Durée maximale journalière Temps d'habillage et de déshabillage
Aménagement
du temps de travail Contrôle du temps de travail Jours fériés Travail de nuit Temps partiel Grilles de salaires Complément d'article
3015p3 |
Voir l'article qui
suit sur le sujet :
FO, CFE-CGC et la CFTC viennent
de signer l'accord sur le temps de travail (n°
3016 du 15 février 2007)
Voir l'article qui
précède sur le sujet :
Négociations intensives sur le temps de travail (n°
3014 du 1er février 2007)
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L'Hôtellerie Restauration n° 3015 Hebdo 8 février 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE