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du 25 octobre 2007
ÉDITO

Un point de croissance

Dans l'interview que Luc Chatel, secrétaire d'État à la Consommation et au Tourisme a accordée à L'Hôtellerie Restauration (pour lire cet article : cliquez ici), le responsable gouvernemental en charge de la profession souligne le rôle éminent qu'il attribue au tourisme dans l'évolution de l'économie nationale.
Certes, chacun le sait bien, la croissance ne se décrète pas davantage que l'inflation ou le cours du WTI qui inquiète tant les automobilistes de la planète. Mais Luc Chatel, en affirmant haut et fort que le secteur peut apporter à la France un point de croissance supplémentaire, exprime un volontarisme nouveau envers l'activité touristique jusque-là considérée par les politiques au mieux comme une activité secondaire, voire une simple variable d'ajustement dans les subtils dosages de la composition des gouvernements.
Or, les chiffres martelés à longueur de discours officiels révèlent aujourd'hui des perspectives élargies à condition de ne pas se contenter d'une autosatisfaction fondée sur les trop faciles 78 millions de 'touristes' qui se rendraient chaque année dans l'Hexagone, ce qui semble faire beaucoup, voire nettement trop. C'est pourquoi le secrétaire d'État à la Consommation et au Tourisme, homme de marketing venu de l'entreprise (on peut raisonnablement considérer qu'un passage chez L'Oréal vaut largement un séjour douillet à la Cour des comptes) pointe avec lucidité les faiblesses de notre offre et les tâches à entreprendre pour rester compétitifs dans le marché mondial du tourisme.
Car ce point de croissance, que le président de la République a déclaré naguère vouloir "aller chercher avec les dents", peut bénéficier d'un apport non négligeable des métiers d'accueil.
À condition d'une sérieuse remise en cause de notre offre touristique. Comme le souligne Luc Chatel, "nous sommes les premiers en quantité, mais les troisièmes en valeur", ce qui souligne les faiblesses de la France en ce domaine. Vaste programme, bien sûr, que de tenter d'optimiser les recettes touristiques quand on a misé, parfois sans grande lucidité, sur un tourisme de masse peu rémunérateur et générateur de coûts élevés dus à une fréquentation excessive. Comment éviter des dérives non maîtrisées qui coûtent plus cher qu'elles ne rapportent ?
Il n'est que temps, et c'est tout le mérite des propos de notre interlocuteur, de sortir d'une dangereuse autosatisfaction et de prendre les moyens de fidéliser de nouveaux clients à pouvoir d'achat élevé, inconstants dans leurs choix et soucieux avant tout de prestations de haut niveau dont le prix leur importe relativement peu.
Certes, la France entière n'a pas vocation à devenir Saint-Tropez, mais entretenir les routes pour les vacanciers est plus rentable quand ils viennent en Mercedes plutôt qu'en Trabant.
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 3052 Hebdo 25 octobre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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