du 15 novembre 2007 |
RESTAURATION |
DANS LE CADRE DE LA SEMAINE DU HANDICAP
La politique volontariste de Léon de Bruxelles
Dans le cadre de la semaine nationale du handicap, qui se tient du 12 au 18 novembre, la chaîne de restauration montre sa spécificité et annonce la création de 15 postes pour des personnes handicapées. La mise en place d'un projet de ressources humaines de cette envergure n'est pas le fruit du hasard. Et c'est un succès.
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C'est
par la loi du 11 février 2005 que fut instaurée l'égalité des
droits et des chances. L'obligation d'embaucher des personnes atteintes d'un handicap
date pour sa part d'une circulaire parue en février 2006. C'est à cette
époque que Michel Morin, directeur général de la chaîne
Léon de Bruxelles, trouva dans ce nouveau dispositif règlementaire l'occasion
de mener un projet de grande envergure, et de mobiliser ainsi tout le staff des
directeurs de restaurants.
Le projet a été animé dès
le départ par la directrice des ressources humaines du groupe Nadège
Hamel, et Jean Marie Mazaleyrat, directeur du Léon de Montparnasse.
"On était extraordinairement enthousiastes. Les associations qui nous ont
aidé à monter le dossier étaient ravies, ayant eu peu de contacts
avec le milieu de la restauration. Avec elles, nous avons fait une véritable
analyse de tous les postes au sein d'une exploitation, en repérant les tâches
qui étaient faites à la va-vite, en sus des tâches quotidiennes
et souvent mal exécutées par les responsables. Ces éléments
nous ont permis de faire une véritable fiche de poste." Présenté
aux équipes dans les 15 restaurants s'étant portés volontaires, le
projet fut adopté sans problème. "On ne prenait pas le travail d'un
autre. Il s'agissait d'une véritable création de poste", assure Jean-Marie
Mazaleyrat.
Dans le même temps, les associations
METH
et Cap Emploi faisaient
un travail d'analyse des CV disponibles. "Sur les 5 que l'on m'a proposés,
j'en ai écarté 3, car les temps domicile-travail allaient être trop
longs, et j'en ai sélectionné 2", ajoute Jean-Marie Mazaleyrat.
"Une résurrection"
Georgette Ngassa est donc
embauchée fin avril au restaurant de Montparnasse. Son intégration dans
l'équipe se fait très vite "Georgette s'est vite rendue autonome et
disponible en allant écouter les différents responsables que ce soit en
cuisine ou en salle : elle est allée voir le chef, discuter des fiches d'achat,
lui montrer les améliorations possibles… Tout s'est passé sans problème."
Dans la journée, elle fait le suivi des encaissements, des tickets-restaurants,
des chèques-vacances, et son travail est très bien perçu par l'équipe.
Son handicap ? "Son seul problème, c'est de ne pas pouvoir être debout
trop longtemps. On se fait beaucoup d'idées sur le handicap", précise
le directeur. Pour Georgette, c'est une résurrection.
"Cela faisait deux ans que
je cherchais un poste. Je me lève maintenant en me disant que je vais au travail."
La restauration ? Titulaire d'une maîtrise de droit, elle reconnaît
n'avoir pas cherché de travail dans la restauration. En revanche, elle rappelle
qu'elle était caissière dans un restaurant au Cameroun "Évidemment ce n'était pas la même chose,
mais je connais quand même", indique-t-elle.
Concernant les perspectives d'évolution de
son poste, Georgette a des idées, elle parle déjà d'organiser des
réunions de travail en faisant des comptes rendus pour tout le personnel, "un
nouveau moyen de communiquer", dit-elle. Mais pour l'ensemble de ces emplois,
"cela se fera au cas par cas, précise M. Mazaleyrat, on ne peut pas
faire de généralités".
D'autres postes concernés
Même réflexion
au niveau de la chaîne, même si l'on précise que l'on n'a pas encore
toutes les données sur l'évolution du poste. Aujourd'hui, dans le cadre
de ce projet, seul le secteur de l'exploitation est concerné, car le poste
y est potentiellement duplicable. En revanche, il n'est pas interdit, de penser
à ouvrir d'autres postes, orientés plutôt sur le nettoyage, l'accueil,
etc., "mais qui dépendront du handicap de la personne, bien sûr".
Enfin, si le poste dispose des mêmes avantages (entretien annuel, évolution
salariale…), il n'est pas encore proposé à temps plein mais calculé
sur 20 à 25 heures et ne bénéficie pas de l'intéressement
général du groupe (qui reste fixé sur le résultat brut d'exploitation
et l'indicateur qualité ).
Pourtant, à la veille
de la semaine sur le handicap, c'est une belle initiative que nous propose Léon
de Bruxelles qui montre ainsi encore et toujours son profond engagement dans la
mise en place d'une véritable politique de management au sein de l'entreprise.
Et déjà pour 2008, la perspective de 10 postes supplémentaires
!
Évelyne
de Bast zzz22v
Léon de Bruxelles
en
chiffres 100 ans de savoir-faire 1er distributeur de moules 72,7 ME de chiffre d'affaires 45 implantations à Paris 4 millions de clients Restaurant Montparnasse Travail et handicap : la législation La loi n° 87-157 du 10 juillet 1987 a mis en place une obligation d'emploi des travailleurs handicapés et assimilés pour tous les établissements de 20 salariés et plus dans la proportion de 6 % de l'effectif total de leurs salariés (art. L323-1) La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a pour objectif de refonder la politique du handicap. Circulaire de l'emploi et du handicap : 22 février 2006 |
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