du 2 novembre 2007 |
VOUS RÉAGISSEZ |
Tous écolos ?
Je
suis un professionnel de la restauration à la tête d'une micro-entreprise
(maximum 2 salariés au plus fort de notre activité), et mon expérience
de bientôt vingt ans me donne une idée plutôt précise de la
bonne conduite écolo de mes collèges. Par conséquent, je ne peux
m'empêcher de réagir quant au ton optimiste de l'auteur de l'édito
du magazine de septembre. Optimiste ! Le mot est faible, c'est presque une distribution
de prix d'honneur.
Pour une minorité qui fait des efforts notoires en la matière,
la grande majorité n'en est qu'à ses premiers balbutiements, quand il
y en a. C'est l'insouciance qui prédomine. Cela commence par les lycées
professionnels, les écoles hôtelières où le discours environnemental
ne retentit guère ou pas du tout. La gestion de l'eau est loin d'être
optimale : il faut tout laver à grande eau, même une petite cuillère,
on se moque de fermer les robinets, on verse trop d'eau dans un récipient,
alors on jette. Ce n'est pas grave,
va-t-on
nous répondre, les raisons de ne pas s'en faire sont nombreuses.
Les produits d'entretien sont un facteur polluant sur tous les
plans. Là encore, les habitudes seront dures à changer. Le surdosage,
l'utilisation inappropriée, les rejets à tort et à travers sont
monnaie courante. Que dire de la toxicité des substances qui composent les
détergents et désinfectants... Dans l'esprit des gens, il faut que 'ça
mousse' et que 'ça sente'. D'ailleurs les industriels l'ont bien compris,
c'est visuellement et olfactivement rassurant. L'efficacité est au rendez-vous,
ça c'est pratiquement certain.
Devrais-je m'attarder et m'indigner sur le gaspillage alimentaire
? Le suremballage ?
Quant aux
emballages 100 % recyclables, encore faut-il qu'ils soient correctement triés.
Cette gamme de produits existe, elle coûte certes un peu plus cher et elle
n'est pas toujours accessible, je le concède aisément. L'avenir de l'humanité
vaut bien quelques efforts pécuniaires.
À mon avis, si les hôteliers ont fait de gros efforts
sur la gestion de l'eau, du chauffage et du linge, ce n'est pas parce que c'est
bon pour la planète mais parce que c'est surtout bon pour leur porte-monnaie.
Alors voilà, j'ai peut-être partiellement ou totalement
tort, je l'espère, ça voudrait dire qu'une véritable révolution
est en marche.
Enfin, si vous jetez un oeil sur mon site
auberge-des-acacias.fr, vous découvrirez, sur la page 'Le jardin aromatique et le potager', ma
vision de la protection de l'environnement . Je ne peux pas, à cause de moyens
très modestes, aller plus vite et à l'instar de M. Veyrat 'm'offrir'
mieux pour l'instant.
Ne vous méprenez pas, je ne suis pas l'un de ceux qui croient
faire mieux que tout le monde, car malgré une forte volonté d'agir pour
la cause, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Continuez, car
vos éditions sont une source d'information très utile pour notre profession.
Gérard
Chevallier
zzz36
La ville de Nantes a totalement réaménagé
une partie des quais de Loire en créant des lieux de convivialité à
l'emplacement des anciens entrepôts à bananes situés sur les quais.
Le port autonome propriétaire des lieux a concédé une occupation
temporaire du domaine à la mairie qui, en 2006, a réaménagé
cet espace en y installant des bars, restaurants et une discothèque. Les professionnels
du centre-ville ont constaté une forte désaffection de leur clientèle
depuis l'ouverture de cet espace, et se sont plaints de cet état de fait à la municipalité.
L'argument de la nouveauté avancé par la mairie pour
expliquer le manque à gagner des cafetiers ne tient pas, selon la CPIH 44,
qui constate la migration de la clientèle vers ce nouveau lieu unique.
Il est en effet rare, à défaut d'être unique,
de voir une municipalité risquer le déséquilibre financier de bon
nombre d'établissements au profit d'un complexe commercial dont la Ville est
l'unique bailleur.
Nous constatons que la ville de Bordeaux, confrontée au
réaménagement de ses quais, n'a pas
osé un tel schéma et s'est contentée de redonner vie à six
hangars, en prenant soin de diversifier les activités abritées avec des
bars-restaurants, des enseignes multimédias, des banques… Nombre de commerçants
nantais n'hésitent plus à parler de concurrence déloyale face à
ce complexe commercial orienté principalement autour de la vie nocturne, véritable
supermarché de la nuit. La CPIH 44 invoque l'article 1 de la loi de 1973 sur
l'orientation du commerce et de l'artisanat,
dite loi Royer, qui pose en principe : "La liberté et la volonté d'entreprendre
sont les fondements des activités commerciales et artisanales. Celles-ci s'exercent
dans le cadre d'une concurrence claire et loyale. (…) Les pouvoirs publics
veillent à ce que l'essor du commerce et de l'artisanat permette l'expansion
de toutes les formes d'entreprises, indépendantes, groupées ou intégrées,
en évitant qu'une croissance désordonnée des formes nouvelles de
distribution ne provoque l'écrasement de la petite entreprise et le gaspillage
des équipements commerciaux et ne soit préjudiciable à l'emploi."
Le principe édicté par ce texte a-t-il bien était
respecté par la mairie ? Ce n'est pas le sentiment des commerçants du
centre-ville.
CPIH 44
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L'Hôtellerie Restauration n° 3053 Magazine 2 novembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE