du 17 janvier 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
ENTAMANT UNE GRÈVE DE LA FAIM
Joël Lailler, cafetier contre loi antitabac
Le Dresny (44) C'est dans une 2 CV, "symbole d'un certain art de vivre que l'on veut conserver dans nos campagnes", que Joël Lailler débute sa grève de la faim après avoir délibérément fermé son établissement. Récemment verbalisé, il demande une dérogation de la loi pour les communes rurales.
Joël Lailler, 50 ans : "Comment poursuivre mon activité avec une perte de CA estimée à 30, 40 % ?" |
Depuis l'application de la loi antitabac, Joël Lailler avait prévenu, notamment par voie de presse : "Je n'empêcherais pas les clients de fumer !" Dès samedi après-midi, huit gendarmes ont débarqué au Dresny, en Loire-Atlantique. "Je les attendais même plus tôt !" Quatre sont entrés dans l'Escale de la Fontaine, verbalisant un client fumeur (68 E) et le patron (135 E). "Nous n'avons pas payé et ne nous sommes pas prêtés aux formalités d'usage : carte d'identité, etc. Ils m'ont juste dit que je dérangeais beaucoup de monde. " Dès la fin du week-end, Joël Lailler décide de fermer son établissement pour débuter une grève de la faim. "Sur ma terrasse, pour pas que l'on m'accuse d'envahir abusivement le domaine public !" Très serein, le professionnel de 50 ans se nourrit désormais de liquides, accueillant les médias à la queue leu leu, dans sa 2 CV. Il n'attend qu'une chose : "Qu'un membre du gouvernement vienne me rencontrer et que l'on vote des dérogations pour les bars-tabac des petites communes rurales !"
"Si je ferme,
les autres suivront !"
Ici, les habitants semblent
tous solidaires, et les "vas-y Jojo, on est avec toi !" ou les "ne lâche
pas Jojo !" fusent. Les deux autres commerçants du village - une épicière
et une boulangère - soutiennent l'enfant du pays. "Si le café ferme,
c'est autant de clients perdus pour l'épicerie rachetée il y a trois mois",
affirme Martine, l'ancienne épicière. Depuis 2000, année d'arrivée de Joël Lailler au Dresny,
"la station-service a fermé, le garage automobile a fermé, et la coopérative
délocalise… Il ne reste plus que 3 commerces. Si je ferme, les autres
suivront ! Et comment voulez-vous que je poursuive mon activité avec une perte
de chiffre d'affaires estimée à 30, 40 % ?" Loin d'un simple et
unique café, l'Escale de la Fontaine assure un réel service de proximité.
Dépôt de tabac, de journaux, de timbres, mais aussi relais bancaire,
bar…
Patron du bar-tabac Le Bon Accueil à Saint-Nicolas-de-Redon,
Charles Giorello dirige le comité de soutien. "Nous allons prendre
notre temps pour nous organiser. Personnellement, je préconise de ne plus renouveler
de commande chez Altadis. Attaquons l'État au portefeuille. Mais surtout
continuons à accueillir nos clients."
Olivier
Marie zzz32 zzz24
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L'Hôtellerie Restauration n° 3064 Hebdo 17 janvier 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE