du 28 février 2008 |
JURIDIQUE |
HÔTELS DE TOURISME, DE PRÉFECTURE, LABELLISÉS...
Doit-on faire classer son hôtel ?
Les hôtels sont classés en 6 catégories allant du 0 étoile au 4 étoiles luxe, selon des normes définies par un arrêté du 14 février 1986. Ce classement s'exprime en étoiles. Pour être commercialisé, un hôtel doit-il être obligatoirement classé ? Explications.
Comme
le rappelle l'article 1 de l'arrêté du 14 février 1986, un hôtel
de tourisme est un établissement commercial d'hébergement classé,
qui offre des chambres ou des appartements meublés en location à une
clientèle de passage ou en séjour journalier, à la semaine ou au
mois, mais qui - sauf exception - n'y élit pas domicile. Il peut proposer un
service de restauration. Il est exploité toute l'année en permanence ou
seulement pendant une ou plusieurs saisons. Il est dit 'hôtel saisonnier'
lorsque sa durée d'ouverture n'excède pas neuf mois par an en une ou plusieurs
périodes.
L'arrêté du 14 février 1986 fixe
les normes et la procédure de classement des hôtels de tourisme. Ces
établissements homologués sont classés par les services des préfectures
départementaux en 6 catégories allant du 0 étoile au 4 étoiles
luxe. Ce classement dépend du confort et des équipements disponibles.
Ce classement de l'établissement
lui permet également d'utiliser le qualificatif d'hôtel de tourisme et
de le matérialiser par l'apposition, sur la façade, d'un panonceau marqué
de la lettre 'H'.
Il faut savoir que sur l'ensemble des
établissements hôteliers, 60 % des hôtels sont classés (source
: ministère du Tourisme). Ceux qui se passent du classement pour diverses raisons
sont dits hôtels préfecture.
Les hôtels préfecture
En effet, dans le langage
commun, les hôtels préfecture désignent des établissements
non classés qui peuvent être appelés aussi meublés ou garnis.
Cette appellation d'hôtel préfecture correspondait, l'élaboration
des normes de 1986, à des établissements qui n'étaient pas homologués,
donc n'étaient pas classés tourisme, mais qui, aux termes d'un arrêté
ministériel du 31 janvier 1977, pouvaient obtenir un classement en catégories
et en sous-catégories par simple décision du préfet, d'où leur
nom d'hôtel préfecture. Cette appellation, qui ne correspond plus à
rien, est utilisée pour désigner des établissements non classés
qu'il ne faut pas confondre avec les hôtels de tourisme sans étoile,
qui sont, eux, des établissements de tourisme classés.
Les normes de classement
La plus petite catégorie
de classement des hôtels de tourisme est celle dite sans étoile. Ce classement
minimum n'offre en fait que l'appellation hôtel de tourisme, et le panonceau
bleu octogonal est alors délivré par le ministère du Tourisme (ce
qui sécurise certains clients).
Mais ce n'est pas rien, tout
de même, puisque l'appellation hôtel seule n'a plus aucun sens réglementaire,
si ce n'est dans l'esprit de la clientèle qui l'associe à un hébergement
de passage sans se soucier des subtilités administratives.
En définitive, le terme hôtel
couramment employé redevient l'appellation générique de base pour
designer un hébergement en chambre à la nuit. Dans la réalité,
le client consommateur est de plus en plus informé de ce que propose telle
ou telle catégorie d'hôtel, et le rapport équipement/prix qui va
avec.
Notons, toutefois, le grand décalage
entre des normes de classement obsolètes (car édictées il y a déjà
vingt ans) et l'attente des clientèles en matière d'équipements modernes
et de confort général. Une réforme est actuellement en cours sur
une réactualisation de ces normes pour l'attribution des étoiles. Elle
devrait proposer une nouvelle catégorie avec la création d'une 5e
étoile
comme les autres
pays européens, et devrait intégrer des critères nouveaux comme l'accès
à internet et l'insonorisation. Et surtout faciliter l'accès des hôtels
aux personnes handicapées.
Un nombre de chambres minima
L'arrêté ministériel
du 14 février 1986, qui fixe les normes de classement des hôtels et des
résidences de tourisme, ne permet d'être classé dans la catégorie
hôtelière la plus petite que si l'établissement possède au
minimum 5 chambres.
En province, dans une vielle
bâtisse à rénover, il n'est pas toujours évident techniquement
de créer 5 chambres avec sanitaires, ainsi qu'un petit hall de réception
salon, avec cabine téléphonique et éventuellement un WC-lavabo.
Dans un premier temps, si cela est
possible, il faut créer au moins 7 chambres, ce qui se traduira par un classement
certain en 1 ou 2 étoiles, voire en 3 étoiles avec dérogation préfectorale
pour impossibilité technique justifiée.
Envisager une annexe pour accroître
la capacité, recourir aux subventions éventuelles des conseils régionaux
et aux prêts bancaires, voilà le (difficile) parcours si l'on tient
particulièrement à ce classement officiel d'hôtel de tourisme.
Au niveau d'un très petit hôtel,
édifié avec goût et confort, ce type de classement n'apportera pas
grand-chose de plus. L'appellation, officielle ou non, devient quasi subsidiaire
en cas de faible capacité d'accueil.
Bénéficier d'un
label
Il semble bien plus important
d'obtenir un label de qualité ou reconnu, que de courir après des investissements
lourds et difficiles à amortir. D'ailleurs, il existe une clientèle
(très fidèle) pour les petits hôtels de caractère et de charme,
où l'on se sent bien, moins anonymes, plus familiaux.
Si l'hébergement est de
qualité, les exploitants accueillants, le calme ou l'attractivité touristique
des lieux intéressants, toutes les conditions d'un bon séjour sont réunies.
Mais il est très important aussi, si c'est possible, de pouvoir offrir en plus
une prestation de restauration.
À ce stade, on peut passer en
phase de recherche d'une labellisation. Il convient d'abord de voir ce qui fonctionne
bien dans la région, consulter les professionnels de l'hôtellerie ou
leurs organisations représentatives.
Il est utile aussi de se renseigner
auprès des comités régionaux de tourisme, des offices de tourisme,
des chambres de commerce et d'industrie.
Puis il faudra déterminer la labellisation
la plus adaptée à l'établissement, et l'appliquer avec l'organisme
certificateur. L'idéal étant de savoir où l'on va, avant d'entreprendre
des travaux qui devront peut être évoluer en fonction de critères
normatifs particuliers.
Ensuite, lors de la phase de commercialisation,
hormis l'adhésion au groupe de labellisation, il semble nécessaire de
s'inscrire à son office de tourisme, de créer un site internet attractif,
diffuser des dépliants dans diverses manifestations… Et de bien recevoir
ses clients, qui seront les ambassadeurs de la meilleure publicité (et la moins
coûteuse en termes de marketing touristique).
La notoriété aidant une petite
capacité, divers guides touristiques recommanderont l'établissement, et
ce sera peut-être alors le temps des rêves d'extension pour les exploitants.
Alexandre
Zilia
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L'Hôtellerie Restauration n° 3070 Hebdo 28 février 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE