du 3 avril 2008 |
TROIS EN UN |
Bordeaux (33) Dix ans après la création d'un concept inédit, Arnaud et Nicolas Barde voulaient se renouveler : charte graphique, ambiances multiples, carte, tout a été repensé dans l'établissement de la place de la Victoire.
Brigitte Ducasse
Cassolette : on efface tout et on recommence
Nicolas et Arnaud Barde, propriétaires exploitants de Cassolette. |
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La
disparition du mot 'café' pour ne garder que celui de 'Cassolette' dans le
nom du restaurant est le point final de la métamorphose. "Nous avions le
choix : soit vendre, mais seules des banques sont acheteuses et cela aurait tué
la convivialité de la place de la Victoire ; soit rester en évoluant pour
doper la fréquentation", explique Nicolas Barde qui, avec son frère
Arnaud, a lancé avec succès Cassolette Café. C'était en octobre
1997, sur le principe de mets servis dans les petits plats en terre, les fameuses
cassolettes, apportés le plus souvent sur une truelle. Si l'originalité
du service a été conservée, le reste a été chamboulé.
Après une année de réflexion et
un budget avoisinant les 200 000 euros, le résultat est là, fruit d'une
collaboration avec deux jeunes agences bordelaises. À Inoxia, la réflexion
sur la communication, la charte graphique, le positionnement, la nouvelle carte.
Et à Fusion D, la décoration de l'espace avec des objets chinés,
détournés, ou à messages.
Trois salles, trois univers
Déplacé, le comptoir
de bar se situe désormais immédiatement à gauche de l'entrée
et permet aux serveurs d'accueillir le client, de proposer des cocktails, une nouveauté,
tout en ayant une vue directe sur toute la longueur de l'établissement et ses
150 couverts. Mais avant de passer à table, on pourra feuilleter des magazines
à disposition ou consulter via le wifi gratuit sa messagerie dans le coin-salon
meublé de canapés et fauteuils dénichés chez les brocanteurs,
à l'instar des plaques publicitaires en tôle émaillée accrochées aux murs. Face au bar, le baby-foot
invite à se défouler, avant de choisir son ambiance pour se restaurer.
Chacune des trois salles en enfilade possède son propre univers. Sans estrade
ni maître d'école, la première pièce évoque pourtant les
bonnes vieilles classes d'antan. Tables, bancs, chaises des années cinquante,
bonnet d'âne et cartable en cuir suspendus aux porte-manteaux, tableau noir…
Sur les tables, le set en papier
et le crayon pour cocher son choix de plats prend des allures de composition…
sans craindre le zéro pointé.
Sans rupture, on glisse ensuite dans l'espace
librairie. Les rayonnages de livres, du sol au plafond, sont en trompe-l'oeil. Le
coin est cosy, chaleureux, propice aux discussions philosophiques. Dans une petite
alcôve, juste une table et deux fauteuils de style baroque invitent à
un tête-à-tête amoureux.
Puis, changement radical d'ambiance
dans la pièce du fond, avec un décor de chantier : casques et torches,
rubans jaunes et noirs délimitant habituellement les zones à protéger...
Les murs invitent à s'exprimer, à la craie sur de grands tableaux
ou par des messages et photos à épingler sur un fond aimanté. Longues
tables, bancs et chaises dépareillés sont idéals pour les agapes
familiales, les repas de groupes, de copains, sans façon.
Luminaires à messages dans la salle à l'ambiance chantier. |
Menus
Musette et Goutatout
Les contenants ont fait
peau neuve. Les cassolettes d'origine sont toujours là, mais elles ont pris
des couleurs : rouges ou noires à l'instar de nouvelles assiettes au design
contemporain. Insolite et astucieuse, une gamelle de chantier, avec ses trois compartiments,
accueille le menu 'La musette' entrée ou soupe, plat et dessert, le tout à
10,50 E avec une boisson. Tous les goûts et budgets (le ticket moyen est à
16 E) sont comblés avec une sélection judicieuse de classiques, comme
ce boudin noir aux oignons ou ce dos de cabillaud ; de salades, de poêlées,
de crêpes ou de pâtes fraîches. Le menu 'Goutatout' à 12,90
E se compose de 5 petits plats à cocher dans 14 propositions : saumon fumé,
oeuf à la coque, brandade de morue, gratin de courgettes, tartiflette au fromage
des Pyrénées, camembert rôti et pané…
Cassolette joue le mélange
des genres, s'adresse aussi bien aux étudiants - très
nombreux
place de la Victoire - qu'aux plus jeunes, mais aussi aux familles ou aux retraités
recherchant une mixité sociale de plus en plus rare aujourd'hui, avec l'explosion
des restaurants thématiques très branchés.
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zzz22v
Cassolette
20 place de la Victoire
33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 92 94 96
cassolettecafe.com
Ouvert 7 j/7 de midi à minuit
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L'Hôtellerie Restauration n° 3075 Hebdo 3 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE