du 3 avril 2008 |
OENOTOURISME |
Brugairolles (11) Barbara et Tim Ford ont créé le Domaine Gayda de toutes pièces. Et à l'image de ce qu'ils ont connu en Afrique du Sud, ils l'ont imaginé comme un lieu touristique avec un restaurant haut de gamme.
Domaine multiculturel et gastronomique
Tim et Barbara Ford, les propriétaires du Domaine Gayda, Pascal Ledroit, le chef du restaurant, et Vincent Chansault, l'oenologue. |
Ici,
au sud du village de Brugairolles, entre Carcassonne et Limoux dans l'Aude, ce n'était
à l'origine que des champs de tournesols. C'est aujourd'hui un chai ultramoderne
planté au sommet d'une colline et entouré de jeunes vignes. L'oeuvre de
Barbara et Tim Ford, un couple de Britanniques, et de leur associé, Anthony
Record, un investisseur sud-africain installé en Grande-Bretagne, et possesseur
d'un pied-à-terre dans ce coin du département.
Un trio uni par les hasards de la vie - leurs enfants étaient scolarisés
au même endroit - et de l'histoire… "En 1985, le Zimbabwe a ouvert
ses portes à des chefs d'entreprise qui voulaient investir et y créer
des emplois, explique Tim Ford. J'étais horticulteur et j'ai franchi
le pas. Nous expédiions alors des fleurs coupées à travers le monde,
et nous comptions 2 000 employés. Mais en 2003, nous avons été expulsés
de notre exploitation et du pays. Revenu en Angleterre, j'ai décidé de trouver un pays
plus stable pour m'y installer et débuter une nouvelle vie professionnelle."
Direction l'Afrique du Sud et Boekenhoutskloof,
le domaine viticole de Marc Kent dans la région du Cap. "J'y ai passé
six mois pour découvrir et bien connaître ses différentes exploitations
et m'en inspirer. Au final, c'est lui qui m'a conseillé de ne pas chercher
autre chose que le Languedoc pour m'installer."
Anthony Record a alors évoqué
ce village audois et a soutenu financièrement l'opération lorsqu'elle
a pris forme.
Le jeune chef belge, Pascal Ledroit. |
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Faire du domaine un lieu de
visite
À Brugairolles, le
Domaine Gayda est conçu comme un centre de traitement du raisin issu de différents
sites de productions, acheté dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude
et l'Hérault. "Nous avons acquis 25 hectares sur différents terroirs
et différentes expositions, et pour compléter, nous achetons la production
de vignerons sélectionnés. La suite du travail est l'affaire de Vincent
Chansault, l'oenologue que j'ai rencontré chez Marc Kent. Il souhaitait retrouver
la France ; je lui ai donc proposé de nous accompagner dans cette aventure."
Le bâtiment, le matériel
de cave, les vignes et le restaurant ont nécessité 3,50 millions d'euros
d'investissements. Et pour l'équipement de la cuisine, il a fallu rajouter
500 000 euros. "Pour nous, explique Barbara Ford, créer un restaurant
s'imposait naturellement. D'abord, parce qu'il n'y avait pas de table de grande
qualité à proximité, et qu'un tel lieu était indispensable
pour accueillir les clients du domaine. Mais on voulait également reprendre
le concept développé
en Afrique du Sud et en Australie, où la découverte d'une exploitation
viticole s'inscrit dans l'esprit d'une visite. On déguste ensuite les vins
au caveau, et on finit par un repas au restaurant." Un caveau qui, deux ans après
l'ouverture du Domaine Gayda, écoule déjà 25 % de la production.
Le reste est essentiellement destiné à l'exportation autour d'une gamme
déclinée en
vins de pays d'oc sous forme d'assemblages ou de cuvées en monocépage.
"Ces vins sont cohérents avec la région
et les produits de ce terroir que je travaille", s'enthousiasme le cuisinier
qui, pour la première fois dans une carrière déjà bien remplie,
travaille ainsi au plus près du vin.
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Domaine
Gayda
11300 Brugairolles
Tél. : 04 68 20 65 87
maisongayda.com
UN BELGE EN CUISINE |
Deux Britanniques, un associé sud-africain,
un oenologue français et… un cuisinier belge : le Domaine Gayda affiche
une dimension très internationale. Formé en alternance au sein d'une école
hôtelière, Pascal Ledroit, 38 ans, a pas mal bougé chez lui avant
de vivre pendant deux en Australie où il ouvre le Sea Satin, à Melbourne.
Puis il vit l'expérience de Rouge Tomate à Bruxelles. "Lorsque le
Groupe Alain Ducasse a manifesté de l'intérêt pour ce concept, j'ai
préféré garder ma liberté. Et lorsque je suis entré en
contact avec Tim Ford, j'ai justement apprécié qu'il me laisse carte blanche.
Sans cela, je n'aurais pas accepté ce nouveau challenge." |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3075 Hebdo 3 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE