du 14 août 2008 |
ÉDITO |
Normes hôtelières et consumérisme
Comme les dernières 'nouvelles normes' hôtelières datent de 1986, il n'y a, en apparence, aucune urgence à se précipiter pour mettre en place la réforme prévue par les travaux réalisés par les organisations professionnelles à la demande du secrétaire d'État au Tourisme à la fin de l'an dernier.
Voire, notamment du côté des palaces où la cinquième étoile aura tout de même plus de signification, surtout pour la clientèle étrangère peu accoutumée aux subtilités de la bureaucratie française qui avait réussi, en son temps, à imposer l'incongrue '4 étoiles luxe'.
Mais pour l'ensemble de l'hôtellerie nationale, alors
que le ralentissement de la conjoncture, la baisse du pouvoir d'achat, la
concurrence effrénée sur le marché de l'hébergement touristique,
les effets parfois contradictoires de la mondialisation des échanges, représentent
de nouveaux défis à affronter, il est à la fois urgent et
essentiel de disposer d'outils les plus performants et les plus modernes. La
réforme des normes hôtelières, dont les principales dispositions
ont été entérinées lors des récentes Assises nationales
du tourisme (voir
L'Hôtellerie Restauration n° 3086
du 19 juin 2008), à l'unanimité des organisations professionnelles,
ne doit subir aucun retard consécutif à des considérations d'ordre
bureaucratique.
C'est le sens des déclarations de Christophe des Roseaux,
conseiller d'Hervé Novelli, secrétaire d'État au Tourisme,
qui nous a précisé (lire
l'article) que les nouvelles normes réglementaires
seront bien présentées à la fin de l'année, dans le respect
des travaux de la commission de refonte du classement présidée par Jean-François
Girault.
Démentant toute rumeur sur le retard de la mise en place des normes, le conseiller du ministre précise : "Nous nous étions donné une période de six mois. Nous avons reçu les syndicats hôteliers avec la direction du Tourisme le 12 juin dernier, et nous avons donc pris acte des documents fournis."
Néanmoins, c'est la mode, les pouvoirs publics souhaitent
donner à ces nouvelles normes une 'touche de consumérisme' qui n'existe
pas dans le dossier initial. Si l'étude 'quali' (comme on dit dans
le marketing) apporte les compléments utiles à la refonte élaborée
par les organisations professionnelles, la réforme pourra en bénéficier.
Mais les professionnels connaissent suffisamment les attentes de leur clientèle,
et savent très bien qu'on ne vend pas un hôtel comme des yaourts ou des
paquets de lessive.
C'est pourquoi il n'est que temps - vingt-deux ans après
! - de mettre en oeuvre la réforme élaborée depuis plus de six mois en évitant les hésitations de dernière minute.
Le client, pardon, le 'consommateur', n'en demande pas tant.
zzz80
L. H.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3094 Hebdo 14 août 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE