du 2 octobre 2008 |
TRÈS CHÈRE CIGARETTE |
Tourlaville (50) Fumer dans son établissement, même si celui-ci est fermé, peut être très onéreux. La propriétaire de L'Oasis s'est retrouvée devant le tribunal de police de Cherbourg et risque une amende de 335 euros.
Quand la loi, c'est la loi
L'Oasis à Tourlaville est un bar-brasserie dont la clientèle est composée principalement de salariés des entreprises environnantes, fermé les soirées du week-end. Comme tous les samedis soir, ce 16 février, Marlène Louis baisse le rideau à 17 h 30. Elle en profite pour faire le nettoyage et s'occuper des papiers, tandis que son mari part faire les courses pour le bar. Vers 19 h, elle l'entend arriver et va lui ouvrir, la cigarette à la main, pour qu'il puisse décharger ses achats. La porte étant restée ouverte, deux policiers rentrent et lui reprochent de fumer dans son bar. Ils veulent la verbaliser pour infraction à l'interdiction de fumer dans un lieu public, ce qu'elle conteste, refusant alors de payer la contravention. Par conséquent, elle reçoit une convocation pour passer devant le tribunal de police de Cherbourg, pour violation de l'interdiction de fumer dans un lieu public et absence d'affichage de cette interdiction. Infraction qu'elle conteste aussi en déclarant que la signalisation sur la porte d'entrée était installée depuis le mois de novembre 2007. Pensant qu'elle aurait un avocat commis d'office, elle se retrouve en fait, ce 14 septembre, toute seule pour défendre sa cause devant le tribunal.
5 300 euros de dommages-intérêts
réclamés
"La signalisation est
sur ma porte, mais celle-ci était ouverte. J'ai d'autres affiches à
l'intérieur du bar, mais celui-ci était éteint", a déclaré
Marlène Louis à l'audience. Qui ne comprend pas comment les policiers
n'ont pas pu voir les panneaux. Quant à sa présence dans l'établissement
fermé, "il faut bien que je fasse le ménage et les papiers. L'appartement
au-dessus est trop petit, je peux bien travailler dans mon bar quand celui-ci est
fermé", précise-t-elle au juge.
Le ministère public a demandé
deux amendes d'un montant total de 335 E.
Comme si cela ne suffisait pas, l'Association
pour le droit des non-fumeurs et son président Gérard Audureau,
qui ont assisté à l'audience, se sont portés partie civile, et
réclament 5 300 E de dommages-intérêts. "Nous voulons que la
loi soit respectée, et nous nous porterons partie civile à chaque infraction.
Cette faute ne s'attache pas à la personne mais au lieu", a précisé
ce dernier.
Le tribunal doit rendre sa décision
le 14 octobre prochain. "Je ne pense pas pouvoir y assister, explique Marlène
Louis. Mon époux rentre à l'hôpital et je dois tenir le bar
toute seule. Me débattre avec toutes les factures à payer alors que
les affaires marchent moins bien. Et ce jour-là, de toutes façons,
je suis
convoquée devant le tribunal de commerce. Je l'ai d'ailleurs
déclaré
à la juge lors de l'audience."
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Pascale
Carbillet zzz66h
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L'Hôtellerie Restauration n° 3101 Hebdo 2 octobre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE