du 23 octobre 2008 |
ÉDITO |
De McDo à la Croisette
Le hasard de l'actualité vous propose cette semaine une
rencontre inattendue dans les colonnes de L'Hôtellerie
Restauration, entre deux manifestations
consacrées à la VAE. En termes plus clairs, à la valorisation
des acquis de l'expérience qui connaît aujourd'hui un succès modéré
mais devrait se développer rapidement dans des secteurs comme l'hôtellerie
et la restauration où la formation initiale mérite souvent d'être
complétée au cours d'une carrière.
Sans doute l'entregent de Jean-Pierre Petit, président
de McDonald's France, n'est-il pas étranger à la présence de deux
ministres, et non des moindres, à la remise des diplômes acquis grâce
à la VAE pour 43 directeurs de restaurants de la célèbre enseigne.
Il n'est pas indifférent pour la profession que Xavier Bertrand, l'un
des ministres les plus en vue du Gouvernement, chargé du stratégique secteur
du Travail, et son collègue Éric Besson, titulaire du maroquin
de la Prospective économique, se rendent à l'invitation d'une entreprise
aussi emblématique que McDo afin de participer à une remise de diplômes.
Mais l'événement n'a rien d'anecdotique : permettre à des candidats
âgés de 29 à 40 ans de décrocher le parchemin d'une école
supérieure de commerce illustre à la fois l'implication de l'entreprise
dans la promotion de leurs salariés, et la volonté de ces derniers de
saisir l'opportunité de voir ses compétences reconnues, dans un pays où
le diplôme est une diabolique religion.
Plus chic, mais tout aussi riche d'enseignement et porteur d'avenir,
le diplôme acquis en VAE par un directeur reconnu de l'hôtellerie cannoise,
Richard Duvauchelle qui, au terme d'une longue expérience dans les palaces
de la Croisette - il fut notamment directeur général du Martinez - préside
aujourd'hui aux destinées du Palais Stéphanie implanté dans le mythique
palais des Festivals où tant de vedettes font toujours le bonheur de la foule
et des photographes. Vous lirez également dans ce numéro une interview
de Richard Duvauchelle qui raconte son parcours aujourd'hui couronné d'un master
en gestion et aménagement hôteliers.
Dans les deux cas, il faut bien évidemment une dose élevée
de courage, de persévérance, pour décrocher ce qui est encore considéré
comme le Saint Graal, ce fameux diplôme en forme de reconnaissance sociale
aboutie.
Bon, ces exemples méritent d'être suivis d'une implication
forte de la part des employeurs de la profession qui déplorent le peu d'intérêt
des jeunes pour les métiers de l'hôtellerie et de la restauration.
Certes, la valorisation des acquis de l'expérience ne pourra
à elle seule résoudre cette grave question.
Mais il n'est pas inutile de faire savoir qu'une profession qui
se targue d'être un 'ascenseur social', ce qui est encore vrai, peut également
proposer la voie vers ce que beaucoup considèrent comme une consécration,
le diplôme. Encore qu'en ces temps de maelström financier, nos agrégés
d'économie, inspecteurs des finances et autres surdiplômés, ne semblent
pas en savoir davantage que nous.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3104 Hebdo 23 octobre 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE