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Formation
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Bordeaux
L’unedesconférencesducongrèsde l’Association françaisedes lycéesde l’hôtellerieetdu
tourisme,qui s’estdéroulédu 19au21mars, avaitpour thème l’évaluationdesélèves.
Ledéfidu contrôle en coursde formation
L
a façond’évaluer lesélèvesaétéau
cœurdesdébats lorsducongrèsde
l’Association françaisedes lycées
de l’hôtellerieetdu tourisme (Aflyht),
qui s’est tenuàBordeaux (33),du19au
21mars.
“Qu’est-ceque l’oncherche
àévaluer?Queveut-onévaluer?”
s’interrogeait
AgnèsVaffier
,présidente
de l’association.Plusieursréflexionsont
étémenées lorsde laconférenceayant
pour thème ‘Lapédagogieauservicede
l’évaluationou l’évaluationauservice
de lapédagogie :quellespratiquespour
lescontrôlesencoursde formation
(CCF)?’LeCCFestuneévaluation
réaliséeenvuede ladélivranced’un
diplôme. Ilportesur lescompétences,
lesconnaissanceset lesattitudesqui
sontdéfiniesdanschaquediplôme
professionnel.Ce typed’évaluationest
réaliséparsondagesur les lieuxoùse
déroule la formation (établissement
scolaireetmilieuprofessionnel),par les
formateurseux-mêmes (enseignants,
tuteurs,maîtresd’apprentissage).
“LESENSEIGNANTSNESONTPAS
HABITUÉS”
“Cesmini-examensponctuelsprennent
du tempsetde l’énergieaucorps
professoral.Onconstatedesdérives.
Maisc’est intéressantdans lesensoù
les jeunesapprennent toutau longde
l’annéesansattendre le jourde l’examen”,
renchéritAgnèsVaffier.Cesujet fait
aussi l’objetd’unevraieréflexionau
niveauministériel.
“La façond’évaluer
et l’introductionduCCFposentdes
questionsdansbeaucoupde formations
,
adéclaré
AlainHenriet
,nouveaudoyen
dugroupeéconomie-gestion.
Celachange
laposturede l’enseignantqui,d’unepart,
est impliquédans l’évaluation-attitude,
relationsdifférentesavec lesélèves-et
d’autrepart, sur la façonde faireavec
desgrillesd’évaluationquirenvoientà
descompétencesetnonpasseulement
desconnaissances.Cequichangedonc
la façond’évaluer.Troisièmement, et
celaressort trèsnettement, lepassage
derepéragedecompétences,ycompris
avecunenotiondeprofilde l’élève, est
noté.Dans lesystème françaisactuel,on
fonctionneavecunsystèmedenotation
sur20.On jouesur lacompensationentre
lesunités, lesdisciplineset lesmatières,
alorsquedansd’autrespays, c’estune
validationparmodule.Onestimequ’au
niveaud’unmodule,ona lacompétence
globaleoupas.Onnecompensepasune
insuffisanceenmathématiquesparune
excellenceenexpression françaiseou
étrangère.EnFrance, c’est lecas.C’est
déjàunpremierpasvers l’évaluation
descompétences.Lesenseignantsne
sontpashabituésets’interrogentsur
lepassagedeceprofilà lanote.Eten
termesde formationdesenseignants, ily
apeud’accompagnementsurcette façon
d’évaluer.”
Unsujet toujoursencoursde
discussion.
Q
HÉLÈNEBINET
DOMINIQUERAULIN
: “ÉVALUERN’ESTPASSYNONYME
DENOTER”
DominiqueRaulin
,
directeurhonoraire
ducentrerégional
dedocumentation
pédagogiqued’Orléans
(45),aapportéson
témoignagedechercheur.
Pour lui,lescompétences
et lesavoir-fairesont
différents.
“Siunprofesseur
ditàsesélèves :‘Pour la
semaineprochaine,vous
meferez...’,celarenvoie
àétudierdansunendroit
extérieurà l’école.Or,
c’est lepointnévralgique
duCCF.Lesenseignants
ont l’impressionqu’en
imposant l’itinéraire,ils
aideront le jeune.C’estfaux.
AuQuébec,on lui laisse
lechoixde l’autonomie.”
Selon lui,pourvérifierou
attesterunecompétence,
il fautévaluer le jeune.
Mais,ajoute-t-ilaussitôt,
“lanoten’estpasunbon
outildecomparaison.
L’absolu,laperfection[le
20/20]n’existentpas.
Évaluern’estpassynonyme
decontrôler,denoter,et
encoremoinsdefairedes
moyennes”.
Dominique
Raulinargumentesur la
nécessitéderéorienter
l’enseignementvers la
priseencomptedes
compétencesetnonplus
seulementdescontenusde
savoir.
Degaucheàdroite :
Michel Lugnier,AlainHenriet
et
Jean-ClaudeBillet
,
inspecteursgénéraux
de l’Éducationnationale,
lorsducongrèsde l’Aflyht.