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FONDS DE COMMERCE

22

L’Hôtellerie Restauration

N° 3517 - 22 septembre 2016

Hôtel des frênes :

le potentiel de

développement a séduit les acquéreurs

MONTPELLIER

Samuel et Béatrice Frauilich ont concilié leur savoir-faire et leurs

compétences avec ce fonds de commerce, exploité par la même famille depuis

sa construction en 1988.

A

vant de se mettre à leur compte,

Sa-

muel

et

Béatrice Frauilich

avaient en

commun d’être tous deux diplômés

d’école hôtelière mais aussi d’avoir une

expérience de la gestion opérationnelle en

résidence hôtelière. “

Notre expérience a

été un atout indéniable pour l’obtention du

financement”,

reconnaît Samuel Frauilich,

43 ans, qui a occupé pendant plus de dix

ans des fonctions de direction au sein de

Park & Suites, une enseigne d’appart’hôtels

qui a fusionné avec Appart’City en 2014.

Pour reprendre l’Hôtel des frênes, un éta-

blissement 2 étoiles de 30 chambres situé

à Montpellier (Héraut), le couple dispo-

sait d’un apport de 30 %. Le coût total

du financement s’élevant à 600 000 €, ils

devaient décrocher un crédit de 440 000 €.

“Outre un plan de financement savamment

étudié, notre expérience est venue soutenir

la crédibilité de la reprise et nous a permis

de décrocher d’abord un prêt de 30 000 € à

taux zéro obtenu auprès de la région Lan-

guedoc-Roussillon, puis le crédit bancaire”,

explique le chef d’entreprise. Mais l’expé-

rience professionnelle des acquéreurs a

aussi été utile avant la recherche de crédit.

Recherche ciblée

En premier lieu, elle a permis au couple

de faire coïncider le produit avec leurs

compétences et leur savoir-faire.

“D’une

part, nous voulions un hôtel-bureau avec

une clientèle d’affaires, parce que c’est sur

ce segment que nous nous savions compé-

tents. D’autre part, nous désirions ne pas

être obligés de rester sur place 7 jours sur 7.

Il nous fallait donc une capacité d’héber-

gement de 20 chambres au moins. C’est le

minimum pour générer un chiffre d’affaires

suffisant pour embaucher une personne à

l’accueil. Enfin, nous souhaitions y voir un

vrai potentiel de développement”,

détaille

l’hôtelier.

“L’Hôtel des frênes remplissait tous les cri-

tères espérés par le couple,

résume

Jean-

Christophe Semène

, fondateur du cabi-

net Semène à Montpellier, qui a procédé

à la vente.

La structure de l’établissement,

construit en 1988, était saine et respectait

les normes actuelles d’accessibilité et d’in-

cendie. En revanche, l’outil de travail était

devenu désuet suite à un manque d’inves-

tissement. Compte tenu de sa capacité d’ac-

cueil de 30 chambres et de son emplacement

dynamique, il y avait un vrai potentiel de

développement.”

Deux acquéreurs distincts

Un aspect rendait malgré tout la transac-

tion incertaine : le propriétaire souhaitait

vendre murs et fonds, mais les époux Fraui-

lich ne pouvaient acheter que le fonds en

raison d’une capacité d’endettement limi-

tée. C’est également le cabinet Semène qui

a trouvé, dans le même temps, un acqué-

reur pour les murs. Ainsi, le vendeur a

cédé murs et fonds à deux acquéreurs dif-

férents. Sur le plan juridique, cela voulait

notamment dire signature d’un nouveau

bail.

“Là encore, notre expérience profes-

sionnelle en gestion hôtelière a été utile.

Non seulement elle a rassuré le proprié-

taire des murs, que nous avons rencontré

plusieurs fois, mais elle nous a permis éga-

lement de négocier une clause d’indexation

capée dont je connaissais l’intérêt”,

déve-

loppe l’ancien directeur d’exploitation de

résidence hôtelière. Un an après la reprise

effective de l’établissement, Samuel et

Béatrice Frauilich sont satisfaits de leur

nouvelle vie et envisagent à moyen terme

de reprendre un autre établissement ou de

vendre pour reprendre plus grand.

© DANIELBODIN CREAPHOT

Tiphaine

Beausseron

www.lhotellerie-restauration.fr/publications/tiphaine.beausseron

L’Hôtel des frênes, à Montpellier.

© DANIELBODIN CREAPHOT

Samuel

et

Béatrice Frauilich

:

“Outre un

plan de financement savamment étudié,

notre expérience est venue soutenir la

crédibilité de la reprise.”

Il nous fallait une capacité

d’hébergement de 20 chambres

au moins. C’est le minimum

pour générer un chiffre

d’affaires suffisant pour

embaucher une personne

à l’accueil.”

“Dans cette affaire,

le propriétaire - qui

n’avait investi ni dans

la décoration, ni dans

le développement

commercial - a été

pénalisé à double titre

lors de l’évaluation de

son bien. Cela impacte

le prix de cession à la

baisse, puisque celui-ci

est évalué en pourcentage

de son chiffre d’affaires,

qui a souffert de ce

manque d’investissement.

De plus, le coût des

travaux nécessaires à une

remise au goût du jour

vient diminuer d’autant

le prix de cession.

Côté acquéreur, en

revanche, cet aspect est

plutôt positif et constitue

un argument de vente

car c’est à la fois pour

lui un moyen de négocier

le prix à la baisse et une

possibilité de redynamiser

l’entreprise une fois

les travaux réalisés.”

Jean-Christophe Semène,

fondateur du cabinet

Semène à Montpellier

L’avis de l’expert

EN CHIFFRES

900

m² sur 3 niveaux

30

chambres

eì %00)ì()ì6™92-32ì()ì

40

eì %6/-2+ì)<8™6-)96ìBì

20

places

eìì 9(+)8ìBì

600 000 €

dont

180 000 €

de travaux

eì 44368ìBì

130 000 €

eìì -()ì6™+-32%0)ì %2+9)(3'O

3977-0032ìBì

30 000 €

à taux 0

eìì 6™(-8ì&%2'%-6)ì%9ì8%9<ì13=)2ì

de

1,35 %

eìì %6%28-)7ì)<-+™)7ì4%6ì0%ì

&%259)ìBì2%28-77)1)28ì(9ì

fonds, caution personnelle

des emprunteurs à hauteur de

50 %

Aì+%6%28-)ì -%+-